Fin Gras du Mézenc : bilan commercial positif dans un contexte difficile
L'Association des Éleveurs de Fin Gras du Mézenc a tenu son assemblée générale lundi 26 octobre dernier au Béage en Ardèche. Le bilan 2008 est en demie teinte. Sur le pan commercial et technique, le Fin Gras se porte bien même si des pistes d'amélioration restent possibles. Par contre l'association est inquiète sur son avenir car sur le plan financier, ça coince. Par ailleurs, l'objectif AOP au niveau européen est une route pavée de difficultés et rien n'est encore gagné. Le président appelle donc à plus de motivation et de mobilisation de la part des adhérents et des acteurs du massif du Mézenc.

«Nous sommes fiers d’être éleveurs de Fin gras, et fiers d’être du Mézenc» par ces mots, le président de l’Association des Éleveurs de Fin gras du Mézenc, Bernard Bonnefoy, invite les adhérents à plus de motivation et de mobilisation pour redonner du souffle à cette association qui connait une période difficile. L’année 2008 n’a en effet pas été facile sur le plan financier notamment, et le compte de résulat qui finit juste à l’équilibre, avec des produits qui pour 55 % sont des subventions, laisse présager une année 2009 encore plus difficile. En effet, dès 2009, les entrées d’argent vont diminuer, alors que les charges restent au même niveau. Ça va donc coincer…
C’est pourquoi, l’association prépare l’après 2009. Elle a rencontré les collectivités locales dès novembre 2008, pour demander aux communes et communautés de communes de la zone, de soutenir le Fin Gras du Mézenc fleuron de la région et ambassadeur de tout un territoire, comme l’ont notamment souligné le Maire de Lachamp Raphaël, village organisateur de la Fête en 2009, ou le représentant de la Chambre d’agriculture de l’Ardèche. Un projet commun de développement agricole axé sur le Fin Gras et les autres produits du terroir est en cours de réflexion.
Bilan commercial positif
En dehors de ces difficultés de fonctionnement pour l’association, le bilan commercial et technique de la saison 2009 est toujours positif. 396 animaux ont été commercialisés sous l’appellation Fin Gras du Mézenc, entre le 1er février et le 31 mai 2009. Ces animaux proviennent de 61 élevages, soit un peu moins que les années précédentes (66 en 2008 et 72 en 2007). 30 bouchers étaient engagés à la saison et 11 occasionnels. Côté restaurateurs, ils étaient 21 sur la Haute-Loire et l’Ardèche presque exclusivement à servir du Fin Gras cette année.
La moyenne des prix de vente des animaux Fin Gras 2009 (prix payé à l’éleveur) a augmenté cette année ; elle est de 4,59 €/kg de carcasse (soit 30,10 F.). Cette moyenne était de 5,55 € en 2007 et 2008. En comparant ces prix avec les cotations nationales, on peut appréhender l’«effet Fin Gras». Sur la durée de la saison 2009, la moyenne des cotations des génisses «U» a été de
3,81 €/kg (contre 3,96 en 2008) et pour les génisse «R» de 3,13 €/kg (contre 3,41 en 2008). Pour cette saison, la plus-value d’un animal Fin Gras, par rapport à la cotation nationale, est de 26 à 40 % selon qu’il s’agit d’une génisse «U» ou «R».
La commercialisation s’échelonne bien sur toute la saison avec une moyenne de 23,29 bêtes abattues par semaine. L’âge moyen à l’abattage est de 32,9 mois et confirme la tendance à la baisse depuis 2005 ; en 4 ans, l’âge moyen à l’abattage s’est abaissé d’un mois.
L’abattage des animaux se fait sur 6 abattoirs dont 68 % à Yssingeaux. Notons que l’abattoir d’Aubenas est entré dans la filière en 2009.
Marche difficile vers l’AOP
En parlant d’abattoirs, l’association se heurte aujourd’hui à un souci d’importance. Pour que l’AOC continue d’exister en France, elle doit être reconnue en Appellation d’Origine Protégée, reconnaissance au niveau Europe. L’Association a donc dû, en coopération avec l’INAO de Valence, à deux séries de questions. la question épineuse porte sur les 2 zones du Fin Gras (zone de production et zone d’abattage). En octobre 2009, une alternative a été proposée ; la réponse est validée par la France qui va transmettre à Bruxelles. L’association est aujourd’hui dans l’attente des conclusions de l’Europe… Le président se veut optimiste refusant de penser aux conséquences d’un refus de reconnaissance AOP…
Il invite les éleveurs et tous les acteurs du territoire Mézenc à porter haut les couleurs du Fin Gras pour en faire une locomotive pour la région.