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Fermoscopie : la rentabilité de la filière culture en chute libre

La rentabilité des exploitations dédiées à la culture est en chute libre depuis dix ans. Une filière fortement impactée par les aléas climatiques et le marché international.

Cerfrance Terre d’Allier lance sa chaîne Youtube « Fermoscopie » et présente un bilan, filière par filière.
(capture d’écran). Retrouvez la vidéo sur : https://youtu.be/857aeJiJ39Q
Cerfrance Terre d’Allier lance sa chaîne Youtube « Fermoscopie » et présente un bilan, filière par filière.
(capture d’écran). Retrouvez la vidéo sur : https://youtu.be/857aeJiJ39Q
© Cerfrance Terre d'Allier

Chaque année, Cerfrance Terre d'Allier fait le point sur la santé financière des différents ateliers constituant la ferme bourbonnaise. Cette semaine, intéressons-nous à l'atelier culture à partir d'un échantillon de 101 exploitations.

Constance de l'EBE

Comme l'ensemble des données récoltées par Fermoscopie, la sécheresse et les mauvaises conditions climatiques ont fortement impacté les rendements avec de mauvais remplissages des grains, des attaques de pucerons, des maladies mais aussi un impact suite au gel.

La culture de la betterave, elle, s'est arrêtée en 2019 suite à la fermeture de la sucrerie Bourbon, dans le département du Puy-de-Dôme, qui assurait le principal débouché, en local, pour cette filière.

Les prévisions de marge brute, pour l'année 2020, sont sensiblement meilleures, surtout au niveau des prix, mais, malheureusement, pas des rendements comme le précise Gaëlle Carreric, conseillère d'entreprise à l'antenne du Donjon de Cerfrance Terre d'Allier : « les prévisions 2020 sont réalisées avec les données connues à l'automne. Nous pouvons déjà estimer que l'année a été difficile pour ce secteur d'activité. Les rendements sont très variés,  même au sein d'une même exploitation ».

Des trésoreries tendues

Au niveau des trésoreries des exploitations, la situation est très tendue même si les exploitants mettent en place des choses pour parvenir à redresser la barre. La marge de sécurité étant trop faible pour pallier les aléas récurrents (climatique, crise, marché ...), ce sont des exploitations fragiles avec un montant d'annuité trop élevé. « Le taux d'endettement est élevé par rapport au potentiel des exploitations. L'un des leviers d'action reste la bonne gestion de son parc de machines.

On constate une prise de conscience et une adaptation des céréaliers face aux exigences environnementales (verdissement, diversité assolement, ZNT...), notamment à travers plus de diversification, d'innovation sur des productions atypiques en local mais aussi une recherche de productions mieux adaptées aux évolutions d'un climat plus chaud et plus sec », complète Gaëlle Carreric.

Des marchés très volatiles

La filière céréales est très dépendante des événements mondiaux et des choix géopolitiques, (exemple de la Russie qui a mis en place une taxe à l'exportation afin de protéger son marché intérieur et cela booste les marchés physiques du blé français entre autres). Actuellement, les cours sont en hausse en ce qui concerne le blé. La Chine veut sécuriser ses stocks et elle veut reconstituer son cheptel porcin décimé par la grippe porcine mais cela va nécessiter une hausse de la consommation de céréales.

De ce fait, on constate de grosses transactions entre ce pays et le continent Nord américain. Tendance confirmée par Gaëlle Carreric : « Les prévisionnistes estiment que la durée de ce schéma est désormais à 24 mois mais qu'en sera-t-il de la production de maïs de la Chine sur cette période ? ».

Le continent Sud-américain se retrouve, lui, dans une configuration plus compliquée avec de mauvaises conditions climatiques, notamment du côté de l'Argentine.

Adapter ses pratiques pour assurer revenu et pérennité

De nouvelles mesures et réglementations environnementales s'appliquent progressivement face auxquelles il faudra tirer profit. Déjà, des pratiques dans cette direction, sont mises en place. Des améliorations techniques culturales ainsi que la mise en place de productions différentes permettent une réduction des coûts de production et une hausse de la valeur ajoutée.

SÉBASTIEN JOLY

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