Femmes en agriculture : « on est aussi capables qu’un homme »
« Des avancées mais encore des défis à relever ». Ainsi résumait ce 8 mars Françoise Liébert, chargée des questions d’égalité au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, au cours d’une table ronde dédiée à la place des femmes dans l’agriculture. Une situation dont témoignent également des agricultrices du département.
Adeline Pauc fait partie de ces enfants dont les parents étaient tous deux dans le métier. Après avoir travaillé comme technicienne agricole en coopérative, elle a rejoint ses parents en 2018. Pour elle, le fait d’être une femme « n’a pas du tout été un préjudice » assure-t-elle. Seulement quelques « a priori, quand on arrive » mais bien vite dissipés une fois au travail, même si « on a peut-être un peu plus à faire ses preuves ». Pour elle, les disparités dans la répartition hommes-femmes s’expliquent aussi pour des raisons très concrètes : « il faut l’admettre, on n’est pas toujours à égalité physiquement », surtout quand l’exploitation est peu mécanisée. S’y ajoutent parfois quelques a priori, sur l’élevage ovin qui a souvent eu mauvaise réputation : « il n’y avait que les filles pour manipuler les brebis » plaisante Adeline Pauc.
Représentant 30 % des actifs permanents et un quart des responsables d’exploitations, les femmes se font de plus en plus une place en agriculture et même dans la culture autour du travail agricole : le film « Au nom de la terre » a récemment mis en lumière le sujet des violences sur les agricultrices tandis que le livre « Il est où le patron » aborde avec humour les stéréotypes vécus au quotidien*. Dans son enquête de 2016 sur la structure des exploitations agricoles, l’Agreste remarquait que les femmes agricultrices s’installent en majorité quelques années plus tard que les hommes, autour de la trentaine, là où les agriculteurs se lancent majoritairement dix ans plus tôt.