FCO : discerner le vrai du faux
Le 31 août, le laboratoire d’analyses de l’Allier a confirmé un cas de FCO sur un bélier de cinq ans. Afin de limiter la diffusion du virus, l’État a mis en place, dès le 14 septembre des mesures restrictives concernant les mouvements des ruminants. Celles-ci se sont étendues avec les nouveaux foyers.
Le dernier épisode de FCO en France continentale remonte à 2006 avec l’apparition du sérotype 8 dans le nord de l’Europe puis en France. En 2008, plus de 30 000 élevages français étaient touchés. Les campagnes de vaccinations obligatoires (2008-2010) puis volontaires (2011-2012) ont permis de considérablement réduire le nombre de foyers. Le dernier foyer de FCO en France continentale a été détecté en juin 2010. Le 14 décembre 2012, la France a donc pu récupérer son statut indemne de FCO après avoir démontré l’absence de circulation virale sur le territoire pour la seconde année consécutive. Pour rappel : la fièvre catarrhale est une maladie animale provoquée par un virus transmis d’un animal à un autre par des moucherons piqueurs (maladie vectorielle). Après avoir pris du sang contenant du virus sur un animal infecté pour se nourrir, ils piquent d’autres animaux qu’ils infectent à leur tour. Il peut cependant y avoir quelques cas de transmission directe, par exemple de la mère au fœtus. La FCO est une maladie virale affectant les ovins, les bovins et dans une moindre mesure les caprins. La FCO est mortelle (notamment chez les ovins). Les bovins ont principalement un rôle de réservoir et peuvent garder le virus jusqu’à 100 jours dans le sang. À titre indicatif, les signes pouvant inquiéter : chez les ovins, abattement et amaigrissement rapide, jetage nasal et salivation extrême ; chez les bovins, baisse brutale de la production laitière, raideur des membres ; chez les caprins, hyperthermie, larmoiement. À ce jour, l’origine de l’infestation reste inconnue, car aucune introduction à risque n’a été déterminée par l’enquête épidémiologique. Au total, en plus du premier foyer détecté dans l’Allier et des onze élevages infectés détectés dans les deux kilomètres autour de ce foyer, trois élevages supplémentaires dans l’Allier, deux dans le Puy-de-Dôme et un dans la Creuse sont déclarés infectés, soit un total de 18 élevages. L’analyse plus fine des résultats obtenus sur les prélèvements effectués dans les élevages situés dans les deux kilomètres autour du premier élevage détecté dans l’Allier confirme une prévalence d’infection plus élevée chez les bovins que chez les ovins. Les zones d’interdiction, de protection et de surveillance ont donc été modifiées pour tenir compte de cette évolution. De fait, la France n’est plus considérée comme indemne, ce qui va jouer sur les échanges internationaux. La zone de surveillance touche 21 départements, principalement dans le Massif central. Au 18 septembre, 84 communes de la Lozère étaient en zone de surveillance. Par mesure de protection, le concours broutards et agnelles devant se tenir le lendemain a été annulé par la chambre d’agriculture. Cinq nouveaux cas ont été déclarés dans le Puy-de-Dôme le 21 septembre, provoquant de facto un élargissement des zones faisant l’objet de mesures de prévention spécifiques. La réglementation prévoit une zone interdite d’un rayon de 20 kilomètres autour des communes : les ruminants ne peuvent ni entrer, ni sortir de leurs exploitations, et tout rassemblement d’animaux y est interdit. Avant la découverte de ces nouveaux cas, la commune de Cournon, où se tiendra le Sommet de l’élevage début octobre, était située hors de la zone d’interdiction. Elle est à nouveau sous la menace. Pour l’Espagne, « on appliquera le protocole de certification déjà mis en place » lors de la première épidémie en 2008, annonce Stéphane Le Foll. Idem pour l’Italie. « Resteront la Tunisie et l’Algérie », avec qui le gouvernement espère que les règles seront les mêmes que pour l’Espagne et l’Italie. Le 21 septembre, la Turquie a fermé ses frontières. Vous pouvez télécharger la note de la direction générale de l’alimentation relative aux mouvements d’animaux.
La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 24 septembre 2015.