Et si l’outil agricole AP3C bénéficiait à la forêt ?
À l’initiative du Sidam, les acteurs de la forêt du Massif central* se sont réunis fin janvier pour comprendre en quoi l’outil AP3C (Adaptation des pratiques culturales au changement climatique) développé pour l’agriculture pouvait être transposable au secteur forestier.
![À l’initiative du Sidam, les acteurs de la forêt du Massif central* se sont réunis fin janvier pour comprendre en quoi l’outil AP3C (Adaptation des pratiques culturales au changement climatique) développé pour l’agriculture pouvait être transposable au secteur forestier.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2024-01/reveil-lozere_48WRY1X61_web.jpg.webp?itok=Je9k_klt)
Les échanges, alimentés par cinq années de résultats issus du projet AP3C ont montré le réel besoin de comprendre les évolutions climatiques en cours et à venir afin de développer une stratégie territoriale garante de la résilience des forêts. Pour mémoire, le modèle AP3C né en 2015 à l’initiative des professionnels agricoles du Massif central, a la particularité rare d’avoir conçu et développé ses propres projections climatiques. « Ainsi, sur la base de données observées entre 1980 et 2015, l’expertise d’un climatologue nous a permis de produire des projections climatiques à l’horizon 2050, le tout, compatibles avec les évolutions climatiques déjà enclenchées sur les différentes zones de notre territoire », explique Marine Leschiutta, chargée de mission agro-climat au Sidam. En effet, si l’on considère les références climatiques classiques, dites « normales », habituellement utilisées dans d’autres projets, ces dernières ne représentent plus le vrai présent du climat, et ceci à cause du changement climatique déjà à l’œuvre. Ainsi, les normales 1981-2010, représentatives d’un climat centré sur 1995, c’est-à-dire datant de 25 ans par rapport à 2020, ne peuvent plus servir de référence pour décrire notre climat actuel. L’erreur atteint 0,4°C par décennie, c’est-à-dire 1°C pour 25 ans, ce qui est considérable pour des températures moyennes annuelles, et équivalent à un décalage d’environ 200 km vers le sud.