Éolien : Ils en ont vraiment un “pet” au Casc
Près de 120 sympathisants du collectif anti-éolien pour la sauvegarde du Cantal (Casc) ont bravé le froid et la pluie, jeudi, et manifesté au pied du Puy Mary.
“Pas de pales dans le Cantal” ou encore “L’éolien ne vaut rien” : voilà avec quels slogans près de 120 manifestants ont débarqué, jeudi midi, au Pas de Peyrol. Ils n’ont pas hésité, sous la pluie, le froid et la brume, à défendre leur cause : dire “Stop aux éoliennes”. Pancartes, cartes, stands et slogans à l’appui, ces sympathisants du collectif anti-éolien pour la sauvegarde du Cantal (Casc) ont clairement exprimé leur ras-le-bol. “Notre collectif rassemble toutes les associations du Cantal, qui se sont montées au fil du temps, pour s’opposer aux différents projets qui étaient sous-jacents, voire pour certains qui se sont vraiment réalisés concernant les éoliennes, présentait Claude Anseaume, présidente du Casc. Ensemble, on montre que l’on est plus fort pour convaincre davantage les populations du massacre que peuvent engendrer les éoliennes.” Cette force d’opposition souhaite que “tout ce saccage cesse”, d’autant que le Cantal est assailli “par des dizaines de projets (lire ci-dessous) et autres prospections. On s’aperçoit que des promoteurs vont à droite, à gauche, tâter le terrain, savoir si les propriétaires seraient éventuellement d’accord pour avoir une éolienne sur leur territoire”.
40 aujourd’hui, 181 demain ?
Selon le collectif, une quarantaine d’éoliennes est en fonctionnement sur le Cantal. “Si on laisse faire tous les projets, dans quatre ans, on en aura 181, affirme la présidente. C’est-à-dire un cheptel qui va complètement défigurer, non seulement nos montagnes, mais également tout le département.” Du coup, le collectif veut “se battre pour que cesse cet assaut démesuré des promoteurs, avides de gains faramineux, destructeurs d’environnement et qui font fi des patrimoines humaines et bâtis”. Et pour ne rien arranger, “ce sont des menteurs”, estime Claude Anseaume. “Comment peut-on faire croire que l’éolien, dont le fonctionnement intermittent, qui produit actuellement 2 % de l’énergie du pays, puisse remplacer toutes les autres énergies ? C’est un mensonge colossal.” La présidente interpelle également le ministre de la Transition énergétique, Nicolas Hulot. “Il veut imposer, à l’horizon 2024, 20 000 éoliennes en France, sachant qu’il y en a aujourd’hui 8 000. Le tout en cassant sans scrupule toutes les lois qui protègent les citoyens : la politique nationale de déni des droits de recours des riverains, les associations de défense de l’environnement… C’est plus que préoccupant en termes de démocratie.”
Quid des alternatives ?
Le Casc considère aussi que la prolifération des éoliennes “est responsable des fortes augmentations du prix de l’électricité. On a tous constaté que la CSPE augmentait à vitesse grand V”. Instituée en janvier 2003, la Contribution au service public de l’électricité est prélevée sur l’ensemble des consommateurs d’électricité et est proportionnelle au nombre de kWh consommés. “Cela représente une somme de 7,9 milliards d’euros en 2018, soit + 17 % par rapport à 2016.” Son objectif : “financer le surcoût lié aux dispositifs de soutiens aux énergies renouvelables et à l’obligation d’achat d’électricité. La part pour l’éolien est de 69 % sur ces 7,9 Mrd€, soit 5,4 Mrd€, soit le double du RSA ! Du coup, le Casc dénonce ce système qui privilégie l’argent, au détriment de la qualité des paysages. Il met en garde préfets et élus sur les dangers du déploiement des éoliennes, les dérives d’un système mettant en danger l’intégrité même des élus. Cette énergie de l’éolienne “n’est qu’un marché de dupe. Les promoteurs sont des pourvoyeurs de tentatives de corruptions comme on peut le voir à Peyrusse ou encore à Ally”. Enfin, dans ce souci de transition énergétique, le Casc ne comprend pas pourquoi “on ne s’occupe pas des autres ressources d’énergies renouvelables comme le bois, la géothermie et la biomasse qui est, peut-être, l’énergie du futur. Énergie qui permettrait à la fois de produire de façon continue, d’apporter des revenus complémentaires aux agriculteurs, et un bon moyen de lutter contre la pollution”.