RÉCOLTE
Ensilage : des rendements très hétérogènes
Les ensilages sont bien entamés dans le département avec des rendements très hétérogènes, selon l'exposition des parcelles, mais globalement déficitaires et jusqu'à 50% en plaine.
Les ensilages sont bien entamés dans le département avec des rendements très hétérogènes, selon l'exposition des parcelles, mais globalement déficitaires et jusqu'à 50% en plaine.
La saison des ensilages bat son plein avec des conditions de récoltes optimales mais loin d'être idéales pour la pousse de l'herbe. Le déficit pluviométrique sur l'ensemble du Puy-de-Dôme, depuis le début de l'année, a occasionné des pertes de fourrages. Ces dernières sont "très hétérogènes selon les secteurs et même entre les parcelles " souligne Pascale Faure, conseillère fourrage à la Chambre d'agriculture. Ces variations résultantes du contexte pédo-climatique de chaque prairie, les adhérents de la Cuma de Biollet dans les Combrailles les ont observées durant leurs travaux.
Exposition et sol ont fait pencher la balance
Les ensilages ont démarré la semaine dernière dans les Combrailles avec "10 à 12 jours d'avance". Les adhérents de la Cuma de Biollet enchaînent les allers-retours avec leurs tracteurs et leurs remorques dans un ballet savamment orchestré ; pendant qu'au volant de l'ensileuse, le chauffeur suit les andains avec minutie. " C'est qu'il ne faut pas en oublier !" Comme partout ailleurs dans le département, les agriculteurs constatent de-ci de-là, des pertes de rendements plus ou moins importantes. "Ce n'est pas mauvais mais il en manque... Les silos ne sont pas tout à fait pleins." Le président de la Cuma Yoann Chaffreix a rapidement fait le compte et estime qu'ils ont récolté en moyenne sur le secteur entre "20 à 30% d'herbe en moins".
Ce jour-là à Charensat, l'équipe de cumistes ensile chez Maxime Poumerol. L'éleveur de Charolaises a 33 hectares d'herbe à récolter et même si tout n'est pas encore dans le silo, il affirme déjà avoir 30 à 40% de perte de rendement. "Heureusement, il me reste des stocks de l'année dernière. Je ne suis pas inquiet." Dans le groupe, ils ont tous constaté plus ou moins le même phénomène : "l'exposition des parcelles, le type de sol, l'âge des prairies, la fertilisation... tout cela a eu un impact considérable sur le rendement cette année".
Pascale Faure, conseillère fourrage à la Chambre d'agriculture, a réalisé le même constat.
Des rendements moyens à la baisse
"Les orages de fin avril et de la semaine dernière ont été déterminants." Elle a enregistré sur certains secteurs séchants jusqu'à 50% de pertes "notamment en plaine". En Combrailles, la conseillère fait état de "rendements moyens hormis sur les parcelles exposées au sud ou venteuses où l'herbe a peu poussé". À l'opposé, près d’Ambert, les premiers résultats des ensilages sont également très hétérogènes. "Il est très difficile de faire un premier bilan sur le département. Encore une fois, l'exposition et surtout le vent, ont joué un rôle prédominant dans la croissance de l'herbe." Tout n'est pas perdu selon la conseillère puisque les foins restent encore à venir. Les conditions météorologiques de ces dernières semaines permettent d'ailleurs en plaine d'entamer ces fenaisons.
Quoi qu'il en soit, la pluie manque à l'appel et cette absence inquiète davantage l'ensemble de la profession. Maxime Poumerol et ses collègues cumistes sont dubitatifs face à cette météo un peu folle. "Il y a un peu plus d'un mois, on avait encore -10°C le matin ! Le froid est resté longtemps et le chaud est arrivé très vite ! " Le manque d'eau à la sortie de l'hiver n'a pas armé la végétation pour affronter ces prémices estivaux. Une situation loin d'être inédite et qui pourrait dans les prochaines années devenir un classique.