LIMOUSINE

En Auvergne, ça roule pour la limousine

Cette année, la star du Sommet de l'Élevage, c'est elle : la limousine. Cette belle rousse, originaire du Limousin, est présente dans plus de 80 pays où sa rusticité, son équilibre viande-carcasse et ses qualités maternelles sont appréciés. En France, ses effectifs progressent   : +130 000 vaches-mères en 10 ans soit une augmentation de plus de 12 %, malgré la décapitalisation du cheptel bovin. La race compte aujourd’hui 1 100 000 vaches mères soit 30% des effectifs de bovins viande du territoire hexagonal. Les éleveurs auvergnats se laissent aussi séduire par cette belle rousse. En 2019, une cinquantaine d'éleveurs de la région et de Lozère créent le GIE Lauv'lim pour promouvoir la race, progresser génétiquement et commercialement.

Un premier succès commercial

« Les éleveurs organisaient des vitrines génétiques en marge du Sommet de l'Élevage mais la clientèle potentielle n'était pas suivie faute d'organisation collective » se souvient Nicolas Restituito, animateur-commercial du GIE. À travers ce nouveau groupement d'intérêt économique, les éleveurs à la fois actionnaires et gestionnaires, bénéficient d'une organisation collective pour la vente de leurs reproducteurs. La force du groupe leur permet ainsi de créer des  événements autour de leurs animaux, à l'image de leur vente spéciale sans-corne qui a eu lieu la semaine dernière. Au-delà du simple aspect commercial, ils travaillent conjointement à la progression génétique de leurs élevages pour produire des animaux répondant aux attentes du marché. « Nous proposons des animaux correspondant aux demandes des acheteurs afin que les élevages du GIE soient reconnus pour leur qualité et leur durabilité. Nous voulons bâtir une solide notoriété sur nos animaux. » C'est en suivant cet objectif qu'en 2022, le GIE acquiert son premier taureau Rafiot P.P, un cador doté du gène sans corne, âgé alors de 15 mois. Prix du reproducteur : 25 200€. « C'était un pari (...) il avait 15 mois, on ne savait pas s'il produirait des paillettes de qualités » souligne Nicolas Restituito. Depuis, le taureau -qui a rempli toutes ses fonctions avec brio- a été revendu en Espagne avec un contrat de production de semence. Il y a une petite quinzaine de jours, le GIE a débuté la commercialisation de la semence de Rafiot. Une nouvelle activité couronnée de succès puisque sur les 1 000 doses prévues à la vente, 520 ont déjà été acquises. « Les fonds récoltés permettront de réinvestir sur un autre taureau exceptionnel, sur les postes que nous recherchons (qualité de vêlage et de bassin, équilibre viande-carcasse, rusticité et docilité). »

La force du groupe

Au Gaec Gidon à Sugères dans le Puy-de-Dôme, la limousine a remplacé les charolaises il y 13 ans. La création du GIE Lauv'lim est synonyme pour les associés d'accompagnement dans « la progression génétique » et surtout « dans cette nouvelle activité de vente de reproducteurs ». « Jusqu'ici nous vendions des animaux sur notre secteur géographique. Avec le GIE, on peut envisager de toucher des acheteurs plus loin et grâce à l'expérience de Nicolas Restituito, nous bénéficions de conseils adaptés pour le tri de nos animaux, la vente... » explique Laurent Gidon.
Quant à la stratégie commerciale du GIE Lauv'lim, elle repose en partie sur les réseaux sociaux. «  Depuis le Covid, les éleveurs se déplacent très peu pour acheter des animaux. Beaucoup de ventes passent uniquement par des photos ou des vidéos » explique Nicolas Restituito. Cette vente dématérialisée fait d’ailleurs le succès du GIE. «Nous vendons davantage d’animaux à des éleveurs de Meurthe-et-Moselle qu’à des auvergnats.»  Le GIE Lauv'lim sera toutefois présent au Sommet de l'Élevage avec un stand et une vente aux enchères, organisée le mercredi soir à Romagnat, au Gaec Puy Girou. Une quinzaine d'adhérents du groupement auront également l'opportunité de fouler la sciure du Zénith d'Auvergne pour le concours national.