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Emploi : «Nos métiers, nos compétences évoluent, nous devons les accompagner…»

La commission emploi décentralisée de la FNSEA a tenu une table ronde sur les coûts salariaux à l’échelle européenne, les charges sociales ou encore les métiers agricoles de demain.

Une table ronde sur les écarts de compétitivité et le coût du travail et plus largement sur l’emploi en agriculture.
Une table ronde sur les écarts de compétitivité et le coût du travail et plus largement sur l’emploi en agriculture.
© P. DUMONT

Réalisé en 2015, le rapport Dedinger et Besson consacré aux écarts de compétitivité et au coût du travail aborde largement la question de l’emploi agricole. Morgan Oyaux, sous-directeur Emploi et relations sociales à la FNSEA en a rappelé les grandes lignes en guise d’introduction au débat organisé lors de la commission emploi du 23 juin à Bordeaux.Les constats ne sont pas nouveaux. Parmi ceux-ci, on retrouve la contribution positive de l’agriculture française à la balance commerciale et la grande différence existant en matière de coût salarial et de charges sociales. Si la tendance est au rapprochement entre ces coûts, des différences subsistent. Autres éléments importants concernant l’agriculture : le nombre d’emplois saisonniers et la difficulté de recrutement pour certains métiers agricoles.Invité à ouvrir le débat, Jérôme Volle, président de la commission emploi à la FNSEA, a souligné que le différentiel entre les coûts salariaux en Europe conduisait à une forte concurrence entre produits ; leurs prix, intimement liés aux coûts salariaux, devenant très disparates. «Le rapport Dedinger montre aussi combien l’agriculture participe financièrement à l’économie via les charges sociales, a-t-il poursuivi. Il faut en parler. Si nous sommes aidés c’est aussi parce que nous cotisons !».Si l’aide existe, c’est aussi parce que les structures agricoles sont des TPE a précisé Anne Mercier-Beulin, membre de la commission emploi et vice-présidente de la FDSEA45. «Nous avons d’ailleurs des problématiques similaires aux vôtres», a ajouté Jean-Michel Pottier, vice-président de la CGPME. Pour ce dernier, comme pour Jean-Pierre Mabillon, représentant la FGTA-FO, des aides plus directes seraient préférables à des allègements.


Les règles sociales de l’Europe en question

À la question «quid de l’harmonisation des règles sociales», le vice-président de la CGPME a résumé sa vision par ces mots : «Nous n’avons pas fait d’harmonisation fiscale, nous avons fait l’euro. Nous n’avons pas fait d’harmonisation sociale, nous avons fait le travailleur détaché…». Pour Jérôme Volle, la simplification est nécessaire mais elle doit se faire en profondeur. «Aujourd’hui, nous sommes face à un risque de délocalisation, a-t-il expliqué. Nos exploitations ne peuvent partir ailleurs mais les produits eux, peuvent arriver de l’extérieur». Le responsable a poursuivi en rappelant que la FNSEA est favorable à la TVA sociale.Le statut d’auto-entrepreneur a également été abordé. S’il est aujourd’hui de plus en plus pris en compte, la CGPME venant notamment d’intégrer une fédération d’auto-entrepreneurs, il reste pour beaucoup une source d’inégalités. Pour Jean-Pierre Mabillon, ce statut crée de la concurrence au sein des métiers, les conditions d’accès étant différentes selon les statuts.  Dans les années à venir, il sera aussi essentiel de suivre l’évolution des métiers.  Pour Jérôme Volle, certaines évolutions sont déjà connues : intégration des nouvelles technologies, évolution dans l’organisation du travail. «Nous nous adaptons déjà, a ajouté Anne Mercier-Beulin. Regardez les groupements d’employeurs, l’agritourisme…».Le vice-président de la CGPME voit quant à lui dans ce changement une source d’élévation du niveau de compétence. Sur la question du revenu universel, posée par un spectateur de la table-ronde, Jean-Michel Pottier a déclaré craindre une perte de la valeur travail. Les autres intervenants ont nuancé le propos même s’il faut garder ce risque à l’œil. En conclusion, tous ont souligné l’importance d’avoir un discours positif, de maintenir le dialogue social. «Nos métiers évoluent, nos compétences évoluent, nous devons les accompagner avec les outils issus du paritarisme» a conclu Jérôme Volle, ajoutant également à l’attention de Jean-Michel Pottier, qu’il faut aussi poursuivre les partenariats existants. Henri Biès-Péré, président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine a rajouté que ce dialogue existait, la FNSEA ayant a coeur d’être toujours présente à la table des discussions.

P. Dumont

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