Emmanuel Macron dans l’Allier
Le chef de l’État était en déplacement en région, dans le département du Cher et de l’Allier les mardi 7 et mercredi 8 décembre. L’occasion d’évoquer avec lui, plusieurs sujets en lien avec les territoires ruraux.
C’était un voyage du Président de la République placé sous le thème des territoires et de la ruralité.
Après une journée passée dans le département voisin du Cher, c’est à la préfecture de Moulins qu’Emmanuel Macron s’est rendu pour y passer la nuit et assurer le mercredi matin le Conseil des Ministres, en visioconférence.
En début d’après-midi, il s’est entretenu avec Claude Riboulet, président du Conseil départemental de l’Allier : « L’occasion pour nous d’échanger sur des sujets d’intérêt départemental comme la mise en 2X2 voies de la RN7 ou l’amélioration de la desserte ferroviaire ». Le chef de l’Etat qui a également rencontré Pierre-André Périssol, maire de Moulins et président de Moulins Communauté : « c’est toujours un honneur pour moi de porter l’image de notre territoire. J’ai pu échanger avec le Président de la République pendant quarante minutes lors de sa venue à Moulins. L’occasion d’évoquer les dossiers structurants de notre territoire et des politiques que nous portons. L’occasion également de remettre au Président des produits fabriqués par nos entreprises locales. Un territoire plein d’énergie, plein de dynamisme ! ».
Il a ensuite découvert à pied les richesses de la capitale bourbonnaise tout en échangeant avec les Moulinois. Une rencontre discrète avec les parents de Samuel Paty, enseignant originaire de Moulins, assassiné lors d’une attaque islamiste perpétrée le 16 octobre 2020 dans la commune française d’Éragny, située dans le Val d’Oise, a également eu lieu.
En milieu d’après-midi, après une halte sur le chantier de la RCEA, future A79, le cortège présidentiel a pris la direction de Vichy où il a été accueilli, sous le hall des sources, par de nombreux officiels dont Claude Malhuret, sénateur : « J’étais très heureux d’accueillir le Président de la République à Vichy et je lui ai souhaité très chaleureusement la bienvenue. Il a découvert combien notre ville mérite la reconnaissance que vient de lui octroyer l’Unesco, au moment où Vichy ouvre un nouveau chapitre de sa vie économique, touristique, thermale et sportive. Je suis fier avec tous les Vichyssois et leur maire, Frédéric Aguilera, qui m’a succédé, de montrer combien nous avons investi depuis 25 ans pour redonner à la Reine des villes d’eaux ses lettres de noblesse. Fier de montrer combien nos associations, si nombreuses, sont investies dans la vie de notre agglomération et attachées à elle. Enfin je veux exprimer ma reconnaissance au Président de la République qui a souhaité inscrire un chapitre mémoriel pour ce déplacement ».
Emmanuel Macron ajoutant « Vichy nous renvoie à une histoire. Cette histoire, elle est écrite par les historiennes et historiens… gardons-nous de la manipuler, de l’agiter, de la revoir ». Emmanuel Macron qui a observé un temps de recueillement devant la stèle rendant hommage aux 80 parlementaires qui avaient refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 et devant celle en mémoire des déportés juifs, en compagnie des époux Klarsfeld.
Après un bain de foule dans les rues avoisinantes, Emmanuel Macron a terminé ce déplacement dans le département par une rencontre, au Centre Omnisports Pierre-Coulon de Bellerive-sur-Allier, avec les représentants de nombreuses associations du bassin vichyssois : « Aujourd’hui, douze millions de Français sont bénévoles dans des associations, et 1,8 millions sont salariés de ces structures. À travers ce temps d’échanges, j’entends saluer l’engagement fort de ces citoyennes et citoyens au service de l’intérêt général, alors que 2021 marque les 120 ans de la loi sur la liberté d’association ».
Échange avec le Président de la République :
Comment entendez-vous lutter contre les inégalités territoriales ?
Emmanuel Macron : C’est une priorité pour moi. Plusieurs mesures ont été prises depuis le début du quinquennat afin de mieux prendre en compte les besoins des territoires ruraux. Tout d’abord la création d’un Secrétariat d’Etat dédié et des moyens financiers, notamment à travers le plan France relance qui consacre 9,4Mds€ aux enjeux spécifiques des territoires ruraux, comme le renforcement de la souveraineté alimentaire, l’accélération de la transition agroécologique pour donner accès à tous les Français à une alimentation saine, durable et locale, ou l’adaptation de l’agriculture et la forêt au changement climatique. C’est aussi les Contrats de relance et de transition écologique (CRTE), proposés aux collectivités pour accélérer la relance et accompagner les transitions écologique, démographique, numérique et économique dans les territoires : 837 à ce jour et la mise en œuvre d’une stratégie dédiée : « l’agenda rural ». Nous avons également instauré un Comité interministériel aux ruralités (CIR) qui se réunit tous les six mois pour assurer le suivi de la politique en faveur du monde rural.
L’agenda rural permettra t-il véritablement de renforcer l’attractivité des territoires ?
E.M : Il a été initié en 2019 et se compose de 181 mesures. Il vise à permettre à chacun de vivre et de travailler là où il habite, alors qu’un tiers de la population française vit en zone rurale. Il se structure autour de quatre axes principaux : faire des territoires ruraux les fers de lance de la transition écologique, renforcer leur attractivité, améliorer la vie quotidienne des habitants et appuyer les élus locaux dans leur action. À date, 93,5% des mesures portées ont été réalisées ou sont en cours de réalisation, et des avancées significatives ont pu être constatées dans plusieurs domaines.
Propos recueillis par Sébastien Joly