Élever des porcs à deux pas de la ville, c’est possible
Depuis six générations, la famille Allabouvette élève des porcs et exploite des terres à Pusignan dans le Rhône. Dernièrement, les portes ouvertes qui ont attiré plus d’un millier de personnes ont été l’occasion d’inaugurer un nouveau bâtiment mis en service en mars 2024.
Depuis six générations, la famille Allabouvette élève des porcs et exploite des terres à Pusignan dans le Rhône. Dernièrement, les portes ouvertes qui ont attiré plus d’un millier de personnes ont été l’occasion d’inaugurer un nouveau bâtiment mis en service en mars 2024.
La ferme Allabouvette, un élevage foncièrement ancré dans son territoire fait la démonstration, et ce depuis six générations, qu’élever des porcs à deux pas de la ville, c’est possible. Cette famille d’éleveurs de porcs exploite des terres à Pusignan dans le Rhône. Aujourd’hui, Pascal Allabouvette est à la tête d’une exploitation de 280 hectares de grandes cultures (blé, orge, colza, soja…) qui emploie sept salariés (dont 2,5 ETP dédiés à l’élevage).
Pour le gérant de l’exploitation, le cœur de métier « est de produire des grains et du porc pour nourrir les populations ».
Des porcs nourris avec le maïs de la ferme
Ces différentes matières premières composent 85 % de la ration d’un porc »
Ainsi, les céréales produites sur les terres pusignanaises alimentent les 15 000 porcs élevés chaque année et le lisier sert d’engrais aux cultures. Les apports de lisier permettent de répondre, par exemple, à plus de 80 % des besoins du maïs en éléments minéraux (azote, phosphore et potasse). À ces grains sont ajoutés des produits issus de biscuiteries situées à proximité et qui ne sont pas consommées par l’Homme. Un peu de son de blé produit par un moulin de Saint-Symphorien-d’Ozon se retrouve également dans l’auge des animaux. « Ces différentes matières premières composent 85 % de la ration d’un porc. Tourteau de soja et minéraux sont achetés pour finir d’équilibrer la ration, afin de garantir aux porcs une alimentation répondant à leurs besoins physiologiques », précise la plaquette de présentation éditée par l’association « Les Amis de la Ferme Allabouvette » composée en grande partie de gens de la commune. Si la passion de Pascal Allabouvette n’est plus à prouver et est appréciée par son entourage, produire des porcs sur un territoire périurbain nécessite forcément des aménagements pour « ne pas créer de nuisances » pour le voisinage.
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Relations de bon voisinage
L’acceptation de cet élevage périurbain est le résultat d’un travail de longue haleine », commente Cécile Michon, directrice de l’interprofession porcine régionale, Interp’Aura.
L’éleveur partage depuis plusieurs années avec le public les progrès de son élevage, aujourd’hui en symbiose avec la production céréalière, limitant les sources de nuisances et combinant bien-être animal et humain. « Je pense que cette ferme est bien ancrée dans son territoire et, grâce aux nouvelles technologies comme le lavage d’air, l’environnement urbain n’est pas un problème », souligne le gérant. La journée portes ouvertes organisée en septembre dernier, a ainsi été l’occasion d’inaugurer le nouveau bâtiment de l’exploitation.
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Un potentiel de 15 000 porcs
Le coût total du projet s’élève à près de 1,2 million d’euros
Ce nouveau bâtiment porcin de post-sevrage compte 2 000 places de porcelets et 360 places d’engraissement. Il porte à 15 000 porcs charcutiers la production annuelle de l’éleveur adhérent à la coopérative Cirhyo. Il est composé d’une salle de tri pour limiter le stress des animaux et faciliter le travail humain, de niches chaudes pour améliorer le confort des porcelets et réduire de près de 50 % la consommation électrique liée au chauffage et enfin d’un système de lavage d’air pour réduire les nuisances olfactives en diminuant les quantités d’ammoniac émises par l’élevage. Le coût total du projet s’élève à près de 1,2 million d’euros subventionnés à hauteur de 67 500 € par la Région Auvergne Rhône-Alpes dans la cadre du Feader et par l’Ademe (76 000 €). « Moderniser nos élevages et nos outils d’aval est indispensable. C’est la garantie d’une amélioration de nos conditions de travail et de celles de nos salariés, mais aussi des conditions d’élevage de nos animaux. Les deux vont ensemble ! », assure Noël Thuret, éleveur et président de Cirhyo.