Udsea 63 section bovine
Elevage allaitant : des trésoreries au plus bas malgré le relèvement des prix
Le conseil de rentrée syndicale de la section bovine faisait le constat d’un fort besoin de trésorerie des élevages allaitants.

Malgré l’augmentation des prix de vente, l’augmentation des charges et les conséquences de la sécheresse pèsent sur des trésoreries malmenées par quatre années de crise consécutives.
Des broutards charolais de 400 kg vendus entre 2,30 et 2,50 €/kg (entre 16 et 17 F/kg) ! Ils l’attendaient depuis longtemps cette reprise des cours les éleveurs allaitants. Malgré l’érosion tendancielle des abattages italiens (-8% de JB abattus en moins entre 2000 et 2010), le rebond de la demande italienne en broutard s’est poursuivi pendant l’été. Mais surtout, ce sont les exportations vers les pays tiers, Maghreb essentiellement, qui ont tiré le prix des broutards vers le haut. Le nombre de têtes importées a été multiplié par trois par rapport à l’année dernière. Malgré la réticence d’une partie de la filière, cette stratégie s’avère payante pour les producteurs. «Sur l’export, si on avait pas eu la FNB, on n’en serait pas là» assure Jean-Paul Thénot, administrateur de la FNB pour le Puy-de-Dôme. En conclusion, il rappelle que de nombreuses délégations étrangères seront présentes au Sommet de l’Elevage de cette année et que la section bovine de l’Udsea sera mobilisée pour leur organiser le meilleur accueil possible.
Le report d’annuité d’emprunts comme seule solution efficace
Mais l’augmentation des prix de vente ne suffira pas à elle seule à redresser la situation économique des exploitations. Depuis 2010, les coûts de production de la viande bovine, mesurés par l’indice Ipampa, ont repris leur course folle. L’indice a bondi de + 10 % par rapport à juillet 2010 et retrouve quasiment le même niveau que celui du pic de 2008/2009. La sécheresse printanière de 2011 est une difficulté supplémentaire pour les élevages. « Entre 5000 et 10000 € de surcoût d’achat de fourrages et d’aliments selon les exploitations» estiment les éleveurs. Face à cette situation, les responsables syndicaux relancent le principe de l’année blanche sous forme de report d’annuité permettant de reconstituer la trésorerie des exploitations.
Mais cette mesure demandée depuis longtemps par les organisations syndicales n’a jamais pu voir le jour. Et pourtant, les membres de la section bovine en sont convaincus, les éleveurs ne veulent plus de prêts nouveaux et de mesures de restructuration de la dette. Seul le report en fin de tableau de l’annuité en cours apporterait, aux exploitations, la bouffée d’oxygène dont elles ont besoin. Pour faire avancer les négociations avec l’Etat et les banques « les éleveurs sont prêts à mettre la main à la poche pour financer une partie du coût du report » affirme Jean-Paul Thénot. « Mais ils doivent avoir la possibilité de choisir les prêts qu’ils souhaitent reporter » précise t-il.