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École dans les villages : "Nous sommes très inquiets"

Taxe d'habitation, écoles, sécurité ou encore budget des communes... Sébastien Gouttebel, président des maires ruraux du Puy-de-Dôme, a répondu à toutes nos questions.

Sébastien Gouttebel est le président des maires ruraux du 63.

La suspension de la taxe d'habitation a fait fondre le budget des communes. Des maires, notamment de communes rurales, appellent à rétablir l'impôt. Qu'en est-il dans le Puy-de-Dôme ?


Sébastien Gouttebel : Je suis plus mesuré. Lors de l'arrêt de la taxe d'habitation, les communes ont été compensées. Sauf que cette compensation n'est pas dynamique et ne suit pas la hausse des charges, du coût de l'énergie, la revalorisation salariale... L'arrêt de la taxe d'habitation a aussi eu un effet sur la citoyenneté en exonérant une certaine partie de la population qui n'est pas propriétaire. De ce fait, dans une commune certains participent à la vie de cette commune, au maintien de ses services et d'autres pas. Je ne suis pas contre la mise en place d'une participation citoyenne, en fonction des revenus, afin que chaque habitant fasse partie de la vie de la collectivité.


La loi de finances pourrait-elle diminuer encore les recettes des communes ?


SG : Nous avons un manque de visibilité total sur cette loi de finance ainsi que sur son atterrissage. Tout n'a pas été approuvé. Le Sénat a renvoyé le texte à l'Assemblée. Nous ne savons pas à quelle sauce nous allons être mangés. Les premières estimations font état d'une perte de recettes allant de 0,6% à 3,8%. Les maires ruraux sont très inquiets pour le maintien des services dans les communes si notre budget doit encore être réduit. À l'échelle AuRA, il y aurait une perte allant jusqu'à 160 millions d’euros. Si tel est le cas, indéniablement, nous perdrons des capacités d'investissements.


Qu'en est-il des écoles ? Des fermetures de classes sont telles pressenties pour la rentrée 2025 ?


SG : Le Gouvernement a annoncé la suppression de plus de 4 000 postes soit 40 postes par département. À cela s'ajoute la baisse de la démographie et de la natalité. Lors de la rentrée de septembre, nous avons recensé 500 enfants en moins sur le département. Les prévisions pour 2025 font état de 700 enfants. Les chiffres sont clairs. Je crois, oui, que nous aurons des fermetures de classes. Pourtant, dans notre département, nous aurions besoin de 80 professeurs des écoles supplémentaires pour bien fonctionner : assurer les remplacements, le tutorat des jeunes professeurs... La perte de 40 postes aurait des impacts considérables. Une école est fondamentale dans une commune rurale. Un village sans école n'a plus de vie ! Les maires ruraux ont demandé à rencontrer le préfet. En décembre prochain, l'observatoire des dynamiques rurales va se tenir pour balayer toutes les problématiques de terrain et essayer de trouver des solutions.


Les communes doivent aussi relever le défi de la santé et des secours ?


SG : L'enjeu de la santé est toujours d'actualité malheureusement avec des secteurs toujours en désert médical. De même, nous manquons de personnels dans les Ehpad, le service à la personne à domicile... Du côté des secours, le nouveau SDACR (Schéma départemental d'analyse et de couverture des risques) a été approuvé par le Département et les maires. Nous avons la chance dans le Puy-de-Dôme d'avoir encore beaucoup de sapeurs-pompiers volontaires. Mais ils sont confrontés au manque de moyens médicaux notamment de taxis et d'ambulances privés. Ils se retrouvent dans les secteurs les plus isolés à répondre aux carences de transport plutôt que de secourir les gens.


Qu'en est-il de la sécurité dans les campagnes ?


SG : Nous en sommes à plus de 400 000€ de préjudice suite aux vols de câbles dans les éclairages publics. Encore la semaine dernière, le stade de Rochefort-Montagne a fait les frais de ce crime organisé. Les gendarmes travaillent sur ce dossier mais malheureusement les vols persistent.

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