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Dominique Fayel, « La viande bovine ne doit pas être une monnaie d’échange »

Jeudi 30 mars à Bruxelles, Dominique Fayel a été élu président du groupe viande bovine du Copa-Cogeca. Il explique en quoi consistent son poste et les chantiers qui l’attendent.

Jeudi 30 mars à Bruxelles, Dominique Fayel a été élu président du groupe viande bovine du Copa-Cogeca. Il explique en quoi consistent son poste et les chantiers qui l’attendent.
Jeudi 30 mars à Bruxelles, Dominique Fayel a été élu président du groupe viande bovine du Copa-Cogeca. Il explique en quoi consistent son poste et les chantiers qui l’attendent.
© Eva DZ - La Volonté Paysanne

Quel est le rôle du Copa-Cogeca ?
Le Copa-Cogeca assure au niveau européen une représentation des agriculteurs et porte des positions communes sur l’ensemble des sujets en discussion au plan communautaire, notamment vers la Commission et le Parlement. Il est constitué de plusieurs branches et groupes de travail spécialisés dont celui que je préside désormais sur le secteur de l’élevage bovin viande. Le Copa-Cogeca rassemble des représentants des organisations professionnelles des 27 États-membres, plus le Royaume-Uni. Certains pays peuvent avoir plusieurs représentants. Il s’agit d’une organisation représentative des agricultures à l’échelle européenne et qui pèse, face notamment, aux ONG. Elle est l’interlocutrice de la Commission européenne.

Quel est le rôle du groupe bovins viande ?
Notre objectif est de défendre des positions qui concernent notre production, de dégager des points d’accords. L’agriculture européenne étant très diversifiée, nous œuvrons sur la base du compromis. Outre le fait de présider nos réunions de groupe, l’intérêt de cette fonction est d’être en relation permanente avec des représentants de l’administration européenne. Je pense à la DG Agri, ou à la DG Environnement, Santé… qui sont aujourd’hui des instances transversales sur nos sujets agricoles et qui interviennent dans nos politiques.
Quel regard portez-vous sur le contexte européen ?
La direction générale agricole est affaiblie, elle est plus isolée parce que de plus en plus d’aspects de l’agriculture sont gérés avec d’autres directions générales. C’est une tendance très marquée depuis cette mandature avec l’arrivée de Frans Timmermans, vice-président exécutif de la Commission européenne et sa stratégie du Green Deal.
L’instance décisionnelle de l’Union européenne est une grosse machine, avec plusieurs strates : une commission qui fait des propositions, et pour qu’une loi soit adoptée, il faut un vote de la Commission, du Parlement et du Conseil. Nous l’avons vécu avec la Pac dont les premières réflexions ont démarré en 2016, la Commission a fait ses premières propositions en 2018 et l’accord politique a été obtenu au printemps 2022 ! Ceci étant dit, ces délais nous donnent du temps, au Copa-Cogeca pour défendre et mettre en avant nos positions !

Quels sont vos leviers d’actions ?
Nous devons être à l’affût des chantiers engagés par la Commission européenne afin de pouvoir intervenir dans le processus de réflexion. Nous avons aussi un rôle d’influence à mener au niveau du Parlement européen par le biais des députés engagés sur l’agriculture même s’ils sont peu nombreux et dans les différentes commissions qui nous concernent.
Enfin nous devons mener aussi un travail de fond, permanent, de contacts, pour porter une position européenne tout en ayant en tête nos intérêts nationaux respectifs !

Quel est le contexte européen en viande bovine ?
Il y a beaucoup de mauvaises nouvelles ! Nous sommes en position défensive. Il y a d’abord les accords internationaux, ceux en phase de ratification avec le Mercosur, le Chili, la Nouvelle-Zélande et ceux en phase de négociation avec l’Australie, l’Inde, l’Indonésie… Sur l’ensemble de ces accords, l’agriculture, la viande bovine en particulier, représente une monnaie d’échange pour la partie adverse. Et on sent une volonté européenne d’accélérer ces accords qui, disent-ils, favorisent les échanges, le développement économique, la démocratie et la paix. Des raisons, à mon sens, purement dogmatiques.
L’Europe, à travers ces accords, veut aussi diversifier ses partenaires commerciaux pour ne pas être dépendants des autres puissances. L’OMC étant à la peine, elle pense que la solution viendra des accords bilatéraux…

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