“À Dischamp de faire l’effort !”
Une délégation des producteurs de lait Dischamp menacés d’arrêt de collecte reçue en préfecture.
Effet domino
Il y a deux mois en effet, 93 producteurs se sont vus notifiés par l’entreprise, via une lettre recommandée, que leur collecte cesserait au 31 mars 2013. En cause : la fin d’un contrat de livraison scellé entre Dischamp et le Glac portant sur quelque 20 millions de litres, à peu de choses près le volume global des producteurs de la Châtaigneraie. Un effet domino qui va donc impacter une quarantaine de producteurs de Châtaigneraie, une grosse trentaine de Margeride et une vingtaine du secteur de Mauriac. Officiellement des producteurs livrant à l’industiel qui ne se sont pas engagés dans une AOP et dont le lait ne trouve aujourd’hui pas de débouché... ou alors à un prix flirtant à peine les 200 € la tonne. Sauf qu’à y regarder de plus près, les syndicats de Châtaigneraie et de Margeride se sont aperçus que certains producteurs hors AOP mais ayant développé un projet photovoltaïque seraient préservés. L’argumentaire de l’industriel ne tiendrait plus qu’à moitié. “On nous invité à nous organiser, mais on voit bien autour de nous que ce n’est pas facile, poursuivent les membres de la délégation. Et la seule solution qu’on nous propose c’est de réduire nos coûts de production.” Et de recenser les éventuels producteurs intéressés par une cessation laitière... Des recommandations que les manifestants ont du mal à accepter : “C’est à M. Dischamp de faire un effort pour trouver des débouchés à l’export”, lance l’un d’eux. Mais aucun ne se fait guère d’illusion, y compris sur la capacité des transformateurs locaux à s’entendre en vue d’un projet industriel, type tour de séchage. “Et si tout le monde revenait en AOP ?”, lance un producteur. Pour Michel Lacassagne ce serait effectivement une façon de contourner l’ultimatum de l’entreprise Dischamp sachant que toutes les exploitations ne pourront le faire. Quant à une contre-offensive sur le front juridique, là encore il y a peu à en attendre au vu de la réponde du médiateur des contrats saisis par le syndicat des producteurs : celui-ci a en effet laissé entendre qu’au mieux les producteurs pourraient gagner quelques mois. Alors, face à ces maigres perspectives, les producteurs ont décidé d’écrire aux élus locaux et de solliciter un rendez-vous auprès des parlementaires.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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