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Désinfection des bâtiments d’élevage : Une étape primordiale

La forte concentration d’animaux en bâtiments entraîne la présence d’une masse importante de micro-organismes qui peuvent être pathogènes.

© GDS

Ces agents sont capables de résister longtemps dans l’environnement, surtout s’ils sont protégés par des matières organiques (sang, matières fécales même sèches). Il s’agit d’une menace permanente qu’il est nécessaire de maîtriser.

Lutter contre qui ?

La désinfection des bâtiments est une étape importante dans le contrôle des maladies infectieuses. Elle permet de réduire la pression infectieuse exercée sur les animaux par les agents pathogènes présents, tels que des bactéries, virus, moisissures et microparasites.

Les bâtiments doivent être nettoyés et assainis, voire désinfectés, régulièrement.

Il est recommandé de suivre un protocole de nettoyage et de désinfection des locaux avec un produit adapté au type de bâtiment, de sol, à la présence ou non de résidus de fumier.

La fréquence va varier selon le type d’élevage et d’animaux.

Lutter comment ?

Il faut décontaminer : plus la décontamination sera grande, plus l’équilibre « flore pathogène / flore non pathogène / animal » sera favorable à ce dernier.

• Etape 1 = Nettoyage profond (curage, balayage, brossage, trempage / détergence, décapage)

• Etape 2 = Désinfection

- Chimique, à l’aide d’un produit homologué adapté.

- Physique, à la vapeur sous pression ou à la flamme.

- De surface (pulvérisation, canon à mousse, épandage)

- De volume (thermo- nébulisation, nébulisation, fumigation)

• Etape 3 = Prévention (pédiluves, quarantaine…)

Protocole sanitaire type :

Le nettoyage et la désinfection des bâtiments doivent suivre un protocole précis.

Plus la désinfection s’applique sur une surface propre, plus elle pourra être efficace. Il existe néanmoins des désinfectants efficaces sur matière fécale.

1 - Dès le départ des animaux

Une désinsectisation peut être faite sur le bâtiment encore « chaud », c’est-à-dire avant que la température intérieure ne commence de baisser. Cela permet notamment, de traiter efficacement les ténébrions ou encore les ockystes. Ces derniers sont très sensibles à la température et s’enfoncent dans le sol pour se préserver du froid.

2 - Nettoyage

Souillures et encrassement sont des réservoirs d’agents pathogènes.

C’est pour cela qu’il est important de :

• Démonter tous les éléments mobiles et les sortir du bâtiment pour les laver.

• Nettoyer l’ensemble du bâtiment « à la fourche et au balai », sans oublier de bien tout dépoussiérer.

A ce stade, il est très important de vous protéger contre les poussières. Certaines maladies, comme la fièvre Q, sont des zoonoses c’est-à-dire transmissibles à l’Homme. La contamination se fait principalement par voie aérienne, par le biais des poussières contaminées.

• Vidanger le circuit d’eau et les abreuvoirs.

3 - Lavage à l’eau : détrempage- détergence et décapage

Le détrempage sert à faciliter et optimiser le décapage, tout en limitant les quantités d’eau utilisées.

• Protéger les installations électriques sensibles à l’humidité.

• Humidifier les parois, le sol et le matériel à l’aide d’un jet basse pression, en rajoutant éventuellement un détergent. Il est également possible d’utiliser un canon à mousse.

• Pour le petit matériel, le laisser tremper dans un bac d’eau ou de solution détergente.

• Laisser agir 3 à 5 heures.

C’est une opération longue. Elle nécessite un surpresseur puissant, au débit élevé.

• Travailler au jet plat, avec un angle d’attaque et un angle de chasse importants.

• Décaper d’abord les sols, puis les murs et le matériel fixe, et finir en rinçant le sol au jet basse pression.

Ne pas oublier le petit matériel mobile

À ce stade, 70 à 80% des germes ont été éliminés.

4 - Désinfection de surface

Si possible dès la fin du décapage, sur des surfaces ressuyées encore humides.

• Remonter tous les éléments mobiles

• La solution désinfectante est appliquée à la limite du ruissellement, au pulvérisateur basse pression ou au canon à mousse.

• Pour le petit matériel, le laisser tremper dans un bac de solution désinfectante.

• Il est important de nettoyer et désinfecter les tubulaires accessibles aux petits veaux, notamment en cas de paratuberculose. Les animaux se contaminent via les matières fécales contaminées.

• Le matériel utilisé quotidiennement doit être nettoyé et désinfecté plus régulièrement

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TOUS NE SE VALENT PAS ET NE SONT PAS EFFICACES CONTRE LES MÊMES PATHOGENES !

Le GDS par le biais de sa filiale FARAGO, vous propose des produits homologués et adaptés aussi bien en désinfection de surface qu’en thermonébulisation.

5 - Vide sanitaire

Idéalement, avoir recours à un vide sanitaire de 15 jours minimum permet une décontamination complète du bâtiment.

Rappelons que la désinfection des bâtiments n’est qu’un des aspects du contrôle des organismes pathogènes en élevage : désinsectisation, dératisation, mise en place de pédiluves, laves-bottes, respect des quarantaines lors d’introduction sont des mesures préventives de biosécurité qui la complètent.

Toutes ces mesures sont d’autant plus de garantie de protection de votre cheptel !

Témoignage :

Christophe et Fabienne Marcilhac sont exploitants sur la commune de Couzon. Ils élèvent 160 vaches de race limousine sur 213 ha. En 2016, lorsque Fabienne rejoint son mari en GAEC, ils décident de se diversifier et d’ouvrir un atelier de vente directe de veaux de boucherie ainsi que de vaches.

Suite à un problème sanitaire, ils ont décidé de nous faire part de leur expérience sur le lavage et désinfection de leurs bâtiments d’élevage.

Depuis quand lavez-vous vos bâtiments ?

« Nous avons acheté il y a cinq ans, un taureau qui s’est révélé positif à la paratuberculose. Lorsque nous avons eu connaissance des résultats, nous avons mis en place avec le GDS un plan d’assainissement au sein de notre troupeau.  Nous avions déjà plusieurs vaches contaminées. Dans le plan qui nous a été proposé, il était conseillé de laver les bâtiments pour réduire la pression de la mycobactérie au sein de notre élevage », nous explique Christophe Marcilhac.

Comment vous êtes-vous organisés pour effectuer ce chantier ?

« Nous avons tout d’abord investi dans un nettoyeur haute pression à eau chaude, pour nous aider à nettoyer plus efficacement nos bâtiments et plus rapidement. C’est un investissement que nous ne regrettons absolument pas », nous rapporte Christophe.

« En général, je commence par faire les murs que ce soit parpins ou bois. Je vidange et lave les abreuvoirs avant que mon mari cure. J’utilise un détergent pour m’aider à décoller plus facilement les excréments. Puis une fois que nous avons curé, je finis par faire les sols. On essaye de vraiment tout laver : les barrières, les aires bétonnées, les auges, etc.… » nous indique Fabienne.

Pour vous, quels sont les points forts ou points faibles ?

Nous dirions qu’il y’a plus de points forts que de points faibles. On ne va pas se mentir, c’est un travail contraignant, usant, physique et qui prend du temps. Malgré tout, on a rapidement vu les effets positifs. En cinq ans de temps, nous arrivons pratiquement à la fin de notre plan d’assainissement.

On a trouvé également qu’il y avait des effets positifs sur les diarrhées néonatales, nous avons beaucoup moins de veaux avec ce problème.

Jusqu’à présent on ne réalisait pas de désinfection complète. En discutant avec Anne Françoise Nicolas, technicienne à Farago*, nous allons certainement essayer de désinfecter la partie terre battue, pour aller plus loin dans notre démarche. Elle nous a conseillé de désinfecter et ensuite 15 jours avant l’entrée des animaux, de mettre une bonne couche de paille pour bien ensemencer le sol de « bonnes bactéries ». Comme nous explique Fabienne et Christophe.

Avant d’ajouter : « Lorsque les bâtiments sont lavés, ils sont beaucoup plus lumineux. Il y a un côté vraiment agréable de travailler dans des bâtiments propres et sains ».

Est-ce que vous allez continuer de laver malgré le plan d’assainissement qui touche à sa fin ?

« Oui, nous allons garder cette habitude de laver tous les ans. Les effets positifs sont nombreux. Nous avons trouvé notre rythme, nous savons qu’il nous faut une semaine pour tout nettoyer. On a plus à gagner qu’à perdre ! ».

*Farago est la filiale du GDS pour le conseil, la prévention et la lutte des nuisibles, la désinfection et la vente de matériels d’élevage. Contact : 04 70 35 14 30.



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