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Des solutions alternatives au glyphosate et au labour

Le projet PraiGly a fait l’objet d’une présentation à l’occasion d’une conférence au Sommet de l’Élevage. Deux intervenants de l’Idele et d’Arvalis ont présenté les résultats.

Patrice Pierre de l’Idele et Didier Deleau d’Arvalis, ont livré les résultats d’essais conduits dans le cadre du projet PraiGly.
Patrice Pierre de l’Idele et Didier Deleau d’Arvalis, ont livré les résultats d’essais conduits dans le cadre du projet PraiGly.
© Véronique Gruber

Conduit par Arvalis, Institut du Végétal et l’Idele, Institut de l’Elevage, la ferme expérimentale de la Blanche maison et l’association francophone pour la prairie et les fourrages, le Projet PraiGly, qui s’est achevé en 2022, visait à évaluer la faisabilité des méthodes alternatives au glyphosate et au labour pour détruire et rénover les prairies.

Le 7 octobre, Patrice Pierre de l’Idele et Didier Deleau d’Arvalis, ont animé une conférence afin de présenter les principaux résultats obtenus dans le cadre de ce projet.

La rénovation d’une prairie s’impose dans des cas bien précis : lorsque le couvert prairial en place est dégradé, pour améliorer la flore, pour augmenter la productivité de la prairie ou encore pour améliorer les valeurs alimentaires. Les ingénieurs identifient trois niveaux de rénovation selon l’état de la prairie : «une amélioration par les pratiques suffit lorsque la prairie n’est pas trop dégradée, un sursemis est nécessaire lorsqu’elle est plus abîmée et une rénovation totale s’impose quand la prairie est jonchée de trous et envahie d’espèces indésirables».

La destruction de prairies temporaires et la rénovation des prairies dégradées nécessitent le plus souvent un recours au labour ou au glyphosate. D’après une enquête du Service de la statistique et de la prospective (SSP), «en succession prairie-maïs fourrager, 1/3 des parcelles sans labour serait détruites au moyen du glyphosate» signalent les ingénieurs.

Des outils et des itinéraires techniques à l’essai

Le Projet PraiGly visait à mettre à l’épreuve trois outils en vue de détruire une prairie dégradée : une charrue déchaumeuse - travail à 10 cm de profondeur, un outil à dents avec ailettes (travail à 7 cm) et un rotavator (travail en surface à 3 cm). Les expérimentations ont permis d’obtenir une destruction satisfaisante avec les trois outils en un ou deux passages. «On observe aussi une meilleure levée avec la charrue déchaumeuse et l’outil à dents avec ailettes. Le rotavator réalise le meilleur travail en un seul passage en termes d’émiettement et de mélange de terre-résidu mais le débit de chantier est faible et il nécessite de la puissance». Toutefois, l’efficacité de ces techniques reste très liée aux facteurs climatiques (nécessité d’un temps sec après la destruction de la prairie).

Différents itinéraires techniques alternatifs (au glyphosate et au labour) ont été testés sur des parcelles contenant de l’agrostide stolonifère (graminée) : trois passages de travail du sol superficiel, un passage de travail du sol superficiel, semis après culture dérobée sans labour et semis après culture dérobée avec labour. Aucune modalité testée n’a permis d’améliorer le potentiel productif de la prairie suite à sa rénovation. Quelle que soit la modalité de rénovation, la part d’agrostide dans le fond prairial régresse mais reste toujours présente et regagne du terrain dans les années qui suivent.

Des solutions alternatives possibles

D’autres essais ont été conduits mettant à l’épreuve la technique innovante du désherbage électrique (un courant haute intensité éclate les cellules des végétaux), les semis sous couvert de méteil d’automne, les semis après dérobée fourragère...

Pour les deux ingénieurs, «il existe des solutions alternatives au glyphosate et au labour, c’est notamment le cas du semis sous couvert de méteil d’automne, de l’introduction d’une dérobée fourragère agressive et du travail superficiel. D’autre part, une analyse comparative des itinéraires techniques par une approche multicritères montre une tendance à un temps de travail plus élevé et un coût global supérieur de ces techniques alternatives».

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