ânes
Des savons à base de lait d’ânesse
Dans l’atelier de Franck Soucasse, les huiles essentielles embaument l’atmosphère.
Ce savonnier fabrique ses savons à deux pas d’Aumont-Aubrac, à partir de lait d’ânesse. « C’est le cosmétique le plus ancien du monde », souligne-t-il. Son atelier ressemble à s’y méprendre à une cuisine. La recette du chef consiste en un savant mélange entre de l’eau, de la soude, des huiles, du lait d’ânesse, des argiles et des huiles essentielles. Le savonnier explique volontiers, à qui veut l’entendre, comment sont faits ses savons : « Souvent, les gens ne voient que le prix quand ils achètent un savon. Et les étiquettes sont incompréhensibles. Pourtant, la composition d’un gel douche classique se rapproche de celle d’un liquide vaisselle ! »
Le petit savonnier contre l’industrie du gel douche, c’est le pot de fer contre le pot de terre. Malgré tout, cet artisan croit en l’avenir de ses savons, parce qu’ils répondent à une demande, celle des peaux délicates. « J’ai fabriqué mes premiers savons en 2004, pour un usage personnel, car j’avais des allergies », commente-t-il. Il a alors commencé à traire ses ânesses, avec lesquelles il organisait des randonnées. Puis il a augmenté la taille de son troupeau et il appris à sélectionner les meilleures laitières. « Ce n’est pas la race qui compte, ni la taille. Je regarde la configuration de la mamelle », confie-t-il. Des gains de productivité tout relatifs car ses quatorze ânesses ne donnent pas plus d’un litre de lait par jour chacune !
Ses savons sont distribués en pharmacie, à la maison de l’Aubrac de Saint-Chély-d’Aubrac, ou encore à la maison de la Lozère à Paris. Franck Soucasse espère que sa dernière invention, appelée « Saveurs des volcans », fabriquée à partir d’argiles d’Auvergne, lui permettra de conquérir une plus large clientèle.