L'agriculture, "un marché dynamique" en 2024 pour le Crédit Agricole Centre France
Le Crédit Agricole Centre France a clôturé 2024 lors de son assemblée générale avec le marché agricole en tête ; le seul de cette année peu favorable aux affaires, à avoir progressé avec une hausse du nombre d'emprunts.
Le Crédit Agricole Centre France a clôturé 2024 lors de son assemblée générale avec le marché agricole en tête ; le seul de cette année peu favorable aux affaires, à avoir progressé avec une hausse du nombre d'emprunts.

À la même époque l'année dernière, Frédéric Baraut, directeur général de Crédit Agricole Centre France (CACF), qualifiait 2023 comme peu favorable économiquement parlant. L'année 2024 n'a malheureusement pas fait mieux. « Tout au long de l'année, nous avons constaté une décélération de l'économie française. Les élections législatives anticipées de juillet ont mis l'économie à plat au 2ème semestre. Cette instabilité gouvernementale s'est traduite par un manque de visibilité sur la politique économique rendant difficile les perspectives et projections. Il y a eu beaucoup d'attentisme de la part de l'ensemble des acteurs économiques français. »
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Face à ce climat dégradé des affaires, les investissements des entreprises ont chuté de 14 % rien que dans le Puy-de-Dôme. Les faillites d'entreprises ont aussi progressé avec notamment une hausse de 20 % des impayés sur les 5 départements*.
L'agriculture dynamique ou opportunité financière ?
Dans ce marasme économique, seule l'agriculture semble résister. Le CACF note une nette progression du nombre d'emprunts (+10 %) et une stabilité des impayés qui restent malgré tout 2 fois supérieurs à ceux d'autres domaines (industries, artisanat…). Cette hausse des emprunts est notamment portée par l'installation « plus de 500 jeunes ont été accompagnés ».
Chantal Debost, présidente du CACF abonde dans ce sens « 8 jeunes sur 10 sont installés par le Crédit Agricole ».
Frédéric Baraut voit le témoignage « d'une agriculture performante et d'une progression moyenne de la rentabilité des exploitations ». Le directeur nuance tout de même et rappelle qu'il existe une importante hétérogénéité en fonction des territoires et des productions.
La hausse de la valeur des exploitations agricoles, du foncier et l'explosion du prix du matériel agricole ne sont pas étrangères à ce phénomène. Les plans de financement sont importants mais le CACF se dit aux côtés des agriculteurs. « Notre finalité stratégique est d'accompagner un maximum de projets de nos clients, parce que c'est notre rôle et notre territoire a du potentiel » explique Frédéric Barault.
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Crises sanitaires, aléas climatiques, instabilité des marchés alimentaires et des intrants, le revenu d'une exploitation peut vite dégringoler. Prêter à l'agriculture n'est pas sans risque mais là encore le CACF se dit « différent des autres banques (...) nous sommes des experts de l'agriculture ». La banque révèle travailler à de nouveaux produits pour accompagner encore davantage l'agriculture et les agriculteurs.
« Portage du foncier, portage du capital voire des financements plus sophistiqués pour répondre à ce sujet de valorisation très élevée des exploitations… Tout ceci est en débat. »
Pourquoi les taux d'intérêt sur les emprunts agricoles ont augmenté ?
Les agriculteurs empruntent donc toujours plus pour pérenniser leur activité. Une aubaine pour les banques mais pour le CACF, le dynamisme de ce marché n'influence pas la hausse des taux d'intérêt, portée purement par le phénomène inflationniste.
« La Banque Européenne a augmenté très fortement ses taux d'intérêt court terme mais depuis l'été 2024, jamais elle ne les avait baissés aussi vite. On est passé de 4 % à 2,5 % en moins d'un an. Le grand paradoxe : cela n'a eu aucun effet sur les taux d'intérêt à long terme. Ils ont même augmenté en réponse au prix du risque, sur le marché international. Le dérapage économique français n'arrange rien puisque pour les investisseurs, il est considéré comme instable. »
Les taux d'intérêt agricole sont corrélés à ces marchés mondiaux bousculés par le contexte géopolitique national et mondial. Peut-on espérer une baisse prochaine ? Rien n'est moins sûr.
*Allier, Cantal, Corrèze, Creuse et Puy-de-Dôme
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