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Des projets rentables malgré leur complexité

L’agriculture a un rôle à jouer dans la production d’énergie renouvelable notamment avec le photovoltaïque. Mais est-ce rentable et sans danger ?

Lors de la journée photovoltaïque à Ambert, Patrick Rodary a ouvert les portes de son exploitation et présenté son installation photovoltaïque.
Lors de la journée photovoltaïque à Ambert, Patrick Rodary a ouvert les portes de son exploitation et présenté son installation photovoltaïque.
© M. Comte

Les projets photovoltaïques sur des bâtiments agricoles ne se comptent plus. Ils fleurissent dans le Puy-de-Dôme depuis une petite dizaine d’années et attisent plus que jamais l’intérêt des professionnels. Mais des questions demeurent : est-ce toujours rentable ? Sans danger pour le bâtiment (stabulation, hangar…) ? Quel est le coût de l’entretien et de la maintenance ?... Des interrogations auxquelles ont tenté de répondre la Chambre départementale d’agriculture et son partenaire l’Adhume, le 11 octobre dernier à Ambert.

 

Quelques chiffres

Le coût d’une installation photovoltaïque varie en fonction des matériaux, des professionnels, de la surface à couvrir… Entre 2015-2016 sur les différents devis observés (prix du matériel et pose) par la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme, le coût d’un projet photovoltaïque oscille entre 1,03€ et 2,50€ HT/Wc (Watt Crête(1)).

A cela, il faut rajouter le prix du raccordement à EDF pour la revente. Là encore, le coût dépend des travaux d’aménagements à réaliser pour lesquels il faut compter plusieurs milliers voire dizaine de milliers d’euros. L’entretien est estimé entre 150 et 300€/an et l’assurance du bâtiment et des panneaux est comprise entre 200€ et 2 800€/an.

À cet investissement, il faut rajouter les frais nécessaires à l’adaptation ou la construction du bâtiment qui accueillera les pan- neaux : préparation du terrain, renforcement de la charpente, dépose de l’ancienne couverture, aménagement du local onduleur, permis de construire voire même les interventions d’un architecte, d’un géomètre, d’un notaire si sa surface est supérieure à 800 m².

Difficile donc, à ce jour, de donner une estimation précise de l’investissement, des coûts de fonctionnement et de la rentabilité d’une installation photovoltaïque, sans s’appuyer sur un ou plusieurs exemples concrets.

Un projet déjà rentabilisé

Au Gaec Rodary à Ligonne près d’Ambert, les panneaux photovoltaïques n’ont plus de secrets pour les éleveurs et notamment pour Patrick Rodary, le patriarche. Lors de l’installation de son fils en 2007, les producteurs laitiers souhaitent augmenter leur production et ont besoin, de ce fait, d’agrandir leur bâtiment. «Nous avons pensé aux panneaux photovoltaïques pour amortir la construction et obtenir un revenu supplémentaire. » Plus de deux ans seront nécessaires au montage du dossier. Patrick Rodary se souvient de la complexité administrative et fiscale de la démarche. « Les projets photovoltaïques étant récents, les banques étaient très frileuses. Nous avons bataillé sévère. L’autre grosse difficulté a été la gestion fiscale des revenus. Nous avons réfléchi longtemps à quelle forme sociétaire donner à cette production.» Aujourd’hui encore, Patrick Rodary a tous les chiffres en tête. L’installation des panneaux a demandé 437 000€ et le raccordement EDF 8 500€ pour une production annuelle de plus de 1 153 KWh/an. Le retour sur investissement a été rapide puisque la revente de l’électrice a été contractualisée au tarif de 0,60€/KWh. «Après paiement des créances, il nous reste entre 20 et 25 000€ à partager entre les quatre associés du Gaec. C’est un revenu supplémentaire non négligeable aujourd’hui, en pleine crise laitière.»

Quant à la sécurité du bâtiment, Patrick Rodary, également sapeur-pompier volontaire, est formel : « quelle que soit l’installation, si le feu prend, il n’y a rien à faire. C’est pourquoi, il faut une bonne assurance, choisir un installateur sérieux, des matériaux de qualité et surtout être rigoureux sur l’entretien, notamment la chasse aux rongeurs ! Dans notre cas, les panneaux sont posés sur des bacs acier. S’il y a une étincelle, elle tombe d’abord sur ces supports. »

 

(1)Unité correspondante à la puissance effective du capteur dans les conditions standards soit un rayonnement lumineux de 1 000 Watt/m² à 25°C.

 

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