Des plans de filières ambitieux pour répondre aux attentes
Dans les interprofessions, les derniers mois ont été studieux pour présenter au gouvernement des projets de filières en réponse aux attentes sociétales. Tour d’horizon des différentes propositions.
Les interprofessions des différentes filières agricoles ont réussi un véritable tour de force en rendant leur plan ambition filière le 15 décembre, soit quelques jours avant la clôture des États généraux de l’alimentation le 21 décembre à Bercy. «Les interprofessions ont dû présenter leurs ambitions autour de deux thèmes, rappelle Henri Brichart, vice-président de la FNSEA très impliqué dans les EGA. Leur engagement vis-à-vis des attentes sociétales, autrement dit, la montée en gamme, et le travail pour une meilleure répartition de la valeur, notamment vers les agriculteurs».
Créer du dialogue au sein des filières
Pour le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, la préparation des plans de filière a eu la vertu de «mettre autour de la table des gens qui ne se parlaient plus», évoquant le cas de la filière porcine. Thierry Roquefeuil, président de l’interprofession laitière, est satisfait que ce plan ait abouti. Il constate que «les mentalités ont évolué». «Tout le monde a fait du chemin depuis 2015 où j’avais démissionné de la présidence du Cniel», alors que l’interprofession ressemblait de plus en plus à une coquille vide. C’est aussi l’avis de Damien Lacombe, président de Sodiaal. «Les États généraux de l’alimentation ont permis de recréer des conditions propices au dialogue entre les différents maillons de la chaîne».
Des attentes fortes du monde agricole
«Les agriculteurs veulent du concret», a insisté Christiane Lambert. La FNSEA demande que cinq points apparaissent clairement dans la future loi de modernisation des relations commerciales : vulgariser les contrats qui prennent en compte les coûts de production, une possible renégociation des prix de la part des industries agroalimentaires auprès des distributeurs, l’encadrement des promotions, une sanction des prix abusivement bas, un seuil de revente à perte (SRP) «correctement appliqué et non dévoyé». Selon les premiers éléments qui lui ont été présentés par le ministère de l’Agriculture, le projet de loi reprend une bonne partie de ces points, «mais ce n’est pas clair sur la renégociation et il ne s’agirait que d’une expérimentation pour deux ans», a précisé Christiane Lambert.