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Des moissons ultra-rapides : « la dernière fois c’était en 1976 »

En un peu moins de 10 jours, les moissons ont rendu leur verdict avec des rendements dans le département allant de 16 à 70 quintaux/ha.

Les moissons en Limagne se terminent sur de faibles rendements, tant en grain qu’en paille.
Les moissons en Limagne se terminent sur de faibles rendements, tant en grain qu’en paille.
© M.C.

Les moissons des céréales se terminent dans le Puy-de-Dôme sur une date record du 20 juillet. Grâce à une météo abusivement ensoleillée, quasiment moins de 10 jours auront été nécessaires aux moissonneuses-batteuses et remorques pour exécuter leur traditionnel ballet. Quant aux rendements, ils marquent au fer rouge les agriculteurs. Les blés du département ont brillé cette année par leur manque de grains. La fourchette est large, béante même, avec des résultats allant de 15 à 70 quintaux/ha quand ils n’ont pas été broyés. La zone géographique, les sols et surtout les aléas climatiques ont marqué, chacun à leur manière, les cultures.

 

Limagne Nord

« Nous n’avons pas terminé les moissons aussi tôt depuis longtemps. La dernière fois, c’était le 15 juillet 1976. » Patrice Grand a le moral en berne. L’entrepreneur de travaux agricoles est loin d’être comblé par les récoltes réalisées chez ses clients.

« Sur le canton d’Aigueperse, nous avons récolté entre 35 et 70 quintaux/ha. Sur le canton d’Ennezat entre 16 et 60 quintaux/ha ; à savoir que les meilleurs rendements (60 et 70 quintaux/ha) représentent moins de 10% de la surface moissonnée. C’est une catastrophe. » Les rendements en paille ont de quoi faire pâlir avec « un tiers de moins ». L’unique bonne nouvelle concerne la qualité des grains. Les poids spécifiques (PS) et les teneurs en protéines se maintiennent et sont «tout à fait acceptables » selon l’entrepreneur.

Ce dernier analyse : « la sécheresse, et le gel d’avril ont pénalisé les blés. Ces derniers n’ont que très peu tallé pour favoriser leur maître brin ».

En effet, les jeux sont faits depuis le mois de mai dans la Limagne et cette récolte confirme les pires craintes. Patrice Grand se dit « dé-semparé » en imaginant les difficultés auxquels vont faire face ses clients. « L’impact va être très lourd pour les exploitations. La qualité est là mais le prix n’y est pas. C’est décidément une année bien triste pour l’agriculture puydômoise… ».

Limagne Sud

Plus au sud, à Pardines près d’Issoire, Vincent Paillat réalise le mê-me bilan. Dans ses parcelles non irriguées, il a réalisé un rendement d’environ 40 quintaux/ha et entre 500 ha et une tonne de paille à l’hectare. L’agriculteur avoue « ne pas se plaindre, c’est la catastrophe pour la paille mais ça aurait pu être pire sur le grain ». Difficile en effet pour cette campagne de réaliser un bilan lisse car il dépend du passage des rares orages. Tout s’est joué à moins d’une poignée de kilomètres. « J’ai moissonné des voisins qui ont fait 15 quintaux ! » Sur son exploitation, Vincent Paillat a d’abord été surpris par l’absence de différence de rendement entre ses parcelles sableuses et argileuses. D’ordinaire, explique-t-il, « il y a toujours un écart significatif qui n’existe pas aujourd’hui». La qualité de la récolte l’a agréablement étonné avec « un taux de protéines allant jusqu’à 19 sur des blés améliorants et un PS entre 60 et 76 ». Il commence maintenant la moisson de ses blés irrigués où il espère « environ 60 quintaux/ha ».

Prochaines récoltes : les cultures de printemps

Malgré son optimisme, Vincent Paillat est inquiet. L’agriculteur est quasiment certain de ne pas voir de miracles sur ses cultures de printemps. « Les tournesols sont tout petits. Quand ils vont fleurir, on va croire à un champ de pâquerettes ! Les maïs ne sont pas extras non plus mais si nous pouvons continuer d’arroser peut-être qu’ils donneront quelque chose. Si on nous coupe l’eau, c’est fini. »

Patrice Grand n’a pas davantage d’espoirs. « Je crains que nous ayons récolté le meilleur » explique-t-il car certaines parcelles de maïs semences sont sur la sellette.

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