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Des mesures à mettre en œuvre par les détenteurs d’équidés

La gestion du sanitaire est essentielle dans tout élevage ou structure équestre afin de limiter les maladies et de maintenir le bien-être des chevaux. Cela passe notamment par la mise en place de mesures de biosécurité afin de limiter l’introduction, la dissémination et la diffusion d’agents pathogènes.
 

Affiche de la section équine de GDS Creuse.
© GDS Creuse

Afin de sensibiliser la filière équine aux enjeux de la biosécurité et de favoriser l’adoption de ces mesures préventives et leur mise en pratique opérationnelle, une mallette d’outils pédagogiques à destination des éleveurs, détenteurs et professionnels de la filière équine a été conçue par GDS France, en partenariat avec la Fédération nationale des Conseils des Chevaux (FCC), le Réseau d’EpidémioSurveillance des Pathologies Équines (RESPE), la Fédération Nationale des Chevaux (FNC), la Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires (SNGTV) et l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE).
 

Un préalable à la mise en place de mesures, le zonage du site
 

Club hippique, élevage, les mouvements sont fréquents sur une exploitation équine. Pour éviter les déplacements incontrôlés, il convient de définir des zones et de fixer des règles d’accès pour chacune :
• La zone d’élevage/de vie des animaux : c’est la zone où logent et circulent les animaux. Elle comprend les écuries, les prairies, les paddocks, la carrière, le manège, le hangar de monte, l’infirmerie et le local d’isolement des animaux récemment introduits. Elle est réservée aux personnels travaillant sur le lieu de détention et aux cavaliers autorisés.
• La zone professionnelle : c’est l’espace de la structure situé à l’extérieur de la zone d’élevage/de vie des animaux. Elle est réservée à la circulation des cavaliers, des intervenants, des personnes et des véhicules autorisés (livraison, transport d’animaux) se rendant dans la structure et au stockage ou transit des produits entrants et sortants (aliments, fourrages, les fumières et les hangars de stockage de litière et de matériel).
• La zone non professionnelle (dite publique) : elle comprend la zone de circulation pour les véhicules des intervenants extérieurs, le public le cas échéant et l’aire d’équarrissage.
 

Je gère les mouvements d’animaux sur mon exploitation…
 

Tout mouvement d’équidés (nouveaux animaux ou retour d’un rassemblement équestre) représente un risque d’introduction de maladie (grippe, rhinopneumonie…). En pratique, j’isole les animaux dès leur arrivée (au moins 2 semaines), sans contact direct ou indirect avec les animaux de la structure, afin de permettre la surveillance (en vérifiant l’absence de signes cliniques) et l’adaptation des animaux introduits (microbisme, conduite d’élevage…). Un protocole d’analyses pour les animaux introduits, défini avec le vétérinaire, doit être mis en place au regard de la situation épidémiologique des évènements sanitaires de la structure introductrice et des structures d’origine. L’objectif est d’adapter les mesures de prévention à chaque situation. Il faut également s’assurer que les équidés introduits sont à jour de leurs vaccinations et exempts de parasites (internes et externes). Enfin, il est essentiel d’utiliser un moyen de transport propre, désinfecté voire désinsectisé pour l’arrivée des nouveaux animaux sur le lieu de détention. Il conviendra de le nettoyer et de le désinfecter après son utilisation.
 

… et les contacts avec d’autres équidés
 

J’évite les contacts avec les effectifs de structures voisines : entretien des clôtures, haies ou doubles clôtures pour éviter les contacts « nez à nez », privilégier le pâturage alterné, éviter tout abreuvement en commun… Lors de rassemblements, la recommandation est de ne mélanger que des animaux de statuts sanitaires équivalents, de suivre les règlements sanitaires et d’utiliser du matériel spécifique pour les chevaux de sa structure. Si la manifestation ou le concours est organisé au sein de sa structure, il est conseillé de laisser les chevaux étrangers éloignés des lieux de vie de ses propres chevaux (boxes, prés), de baliser les zones et mettre en place un plan de circulation pour limiter les contacts directs et indirects.
 

Je reste vigilant avec les intervenants, les visiteurs et le matériel en commun
 

Les intervenants (vétérinaire, maréchal-ferrant, …) sont susceptibles d’introduire certaines maladies. En pratique, les bottes des intervenants seront lavées et désinfectées avec un lave-botte ou un pédiluve (ou protection avec des surbottes). On aménagera un point d’eau pour le lavage des mains et leur matériel doit être nettoyé et désinfecté entre chaque structure ou à usage unique. Les matériels et véhicules utilisés collectivement doivent être nettoyés de manière approfondie (et idéalement désinfectés) avant et après utilisation.
 

Un risque particulier pour les structures accueillant du public
 

Il faut sensibiliser dès le plus jeune âge les cavaliers aux risques sanitaires et aux mesures de biosécurité. L’essentiel est d’anticiper l’accueil des visiteurs et de mettre en place des règles de circulation entre les différentes zones. Il faut notamment empêcher l’accès aux zones d’isolement des chevaux nouvellement introduits, à la zone de poulinage et à l’infirmerie. Les chiens doivent être tenus en laisse et ne pas pénétrer dans la zone d’élevage/de vie des animaux. Il est indispensable de prévoir un point de lavage des mains et de nettoyage et désinfection des chaussures. Les cavaliers ne devraient pas utiliser d’équipement, harnachements et matériel de pansage autres que celui de la structure et qui sera dédié à chaque cheval. La majorité des visiteurs souhaitent pouvoir toucher et manipuler les animaux et en particulier les poulains. Il convient donc de sensibiliser le public et de les informer que les animaux les plus jeunes, les plus fragiles et/ou les plus à risque nécessitent plus de précautions et doivent être protégés des contacts
 

Je limite la persistance des agents pathogènes dans l’environnement
 

Le fumier représente une source potentielle de diffusion des maladies. En effet, de nombreux agents pathogènes responsables de maladies infectieuses ou parasitaires sont présents dans les sécrétions ou les déjections animales, fécales ou autres. Il faut donc respecter la réglementation pour le stockage et l’évacuation du fumier et les eaux usées ne doivent pas être rejetées dans le milieu naturel. Les avortons, placentas et cadavres d’animaux doivent être écartés du reste de l’effectif et placés dans un lieu dédié (bac ou aire d’équarrissage), à l’abri des autres animaux de la structure et des prédateurs. Il est conseillé de prendre des précautions lors de ces manipulations, avec a minima le port de gants. Il convient également de prévenir l’équarrisseur le plus rapidement possible, déclarer la mort de l’équidé et renvoyer le carnet d’identification auprès de l’IFCE. Les adhérents à la mutuelle équarrissage GDS Creuse bénéficient d’une prise en charge à 100 %.
 

Des animaux en bonne santé pour limiter l’impact des pathologies…
 

La biosécurité est d’abord fondée sur la régularité de la surveillance et la qualité des soins prodigués aux équidés. Le maintien des animaux en bonne santé repose sur la qualité de l’alimentation, de l’abreuvement et du confort du logement (hygiène et ambiance), la mise en place de mesures médicales préventives adaptées et raisonnées (vaccination, antiparasitaires…), l’isolement des animaux malades et la recherche de bonnes conditions de bien-être de façon générale. En effet, des animaux correctement entretenus ont un système immunitaire plus efficace et disponible pour lutter contre les différents agents pathogènes qu’ils peuvent rencontrer (ceux habituels de l’élevage ou de nouveaux).
 

… avec une période à risque accru, le poulinage
 

La jument est affaiblie et le poulain naissant est dépourvu d’immunité. La jument doit être isolée (mais en contact visuel avec ses congénères) dans un box de poulinage ne servant qu’à cet usage. Ce box doit être propre, nettoyé et idéalement désinfecté entre chaque poulinage. Le poulain doit recevoir rapidement, dans les premières heures suivant la naissance, une quantité adaptée de colostrum, riche en immunoglobulines qui lui apportera de l’énergie et une immunité passive en attendant qu’il fabrique lui-même ses propres anticorps. Il faut désinfecter soigneusement le nombril du poulain, de manière précoce et répétée jusqu’à ce qu’il soit complètement sec. Enfin, dans les premiers mois de sa vie, le poulain peut être confronté à plusieurs maladies, il convient donc de lui porter une attention particulière et de maintenir son environnement le plus sain possible.
 

Des mesures à vivre « au quotidien »
 

Les mesures exposées représentent une gestion optimale de la structure mais c’est au propriétaire/détenteur de sélectionner ce qui est le plus approprié pour ses équidés en fonction des risques présents sur sa structure. Pour le détenteur, la biosécurité doit se vivre au quotidien, en respectant des règles de base : ne pas mélanger les chevaux de statuts différents en réalisant des lots et avoir du matériel spécifique pour chaque lot, respecter la « marche en avant » en réalisant en premier lieu les activités d’entretien « propres » (alimentation/ paillage…), en s’occupant d’abord des animaux les plus fragiles (jeunes) et des animaux sains (les moins à risque en matière de contamination) et terminer par les soins aux animaux malades, récemment introduits ou revenant d’un rassemblement ou d’un concours équestre. Retrouvez tous les éléments sur le site de GDS France https://www.gdsfrance.org/bonnes-pratiques-de-biosecurite-structures-eq…. Pour plus de renseignements sur la biosécurité équine ou sur la section équine de GDS Creuse, rapprochez-vous de votre vétérinaire ou de nos services.

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