Des mesures annoncées, mais pas de sortie de crise
Une baisse des charges sociales de sept points et une batterie de mesures attendues par les principales organisations professionnelles. Les mesures annoncées par Manuel Valls le 17 février ont été saluées par la FNSEA, qui a appelé les agriculteurs au calme et à la mesure, mais pas à l’arrêt de la mobilisation.
Manuel Valls a annoncé conformément aux promesses du président de la République, des baisses de charges sociales à destination des agriculteurs. « Un décret va prévoir une baisse de sept points des charges sociales. » Une mesure qui se chiffrerait à 500 millions d’euros. Le ministre a étendu le bénéfice des mesures d’urgences mises en place depuis le 3 septembre aux agriculteurs qui ne bénéficieraient pas des baisses de charges, faute de revenus : « Pour les agriculteurs qui auraient dégagé en 2015 un revenu faible ou qui n’auraient pas de revenu », le ministre a présenté « une année blanche sociale par report automatique d’un an, reconductible dans la limite de trois ans sans aucune démarche ». Le président de la FNSEA a salué les baisses de charges annoncées par le Premier ministre, notant qu’elles avaient « une portée immédiate et dans le temps et qu’elles permettaient aux agriculteurs français, pour leurs charges sociales, de revenir dans les moyennes de nos voisins européens ».
Assouplissement d’Ecophyto 2
D’autres mesures ont été annoncées. Concernant le plan Ecophyto 2, le Premier ministre a accepté que la question des indicateurs soit rediscutée, et que le niveau des sanctions financières liées au certificat d’économie de produits phytosanitaires soit revu à la baisse de manière expérimentale durant trois ans. Concernant les installations classées (ICPE), le seuil du régime d’autorisation devrait passer de 400 à 800 emplacements en viande bovine, et de 200 à 400 en vaches laitières. Le régime de déclaration avec contrôle périodique va être supprimé. Un comité d’élaboration des normes verra le jour. Il examinera les effets des nouvelles réglementations touchant l’agriculture et réunira les cabinets de plusieurs ministres, l’administration, un préfet coordinateur et la profession. « Il faut en finir avec une méthode d’élaboration des normes à laquelle vous ne participez pas, mais que vous subissez », a expliqué Manuel Valls, le 18 février dans un entretien accordé à Ouest France.
La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 25 février 2016, numéro 1348.
SIA
Un questionnaire aux politiques qui voudraient s’y rendre
La FNSEA a adressé un questionnaire aux femmes et hommes politiques qui souhaiteraient se rendre au Salon de l’agriculture. Ce questionnaire vise à éclaircir « leurs positions sur l’avenir de l’agriculture française afin que le salon ne se transforme pas une nouvelle fois en concours de beauté politique ». Parmi les onze questions : quelles initiatives pour relancer une politique qui soutienne l’agriculture, l’alimentation et la vitalité des territoires ruraux en Europe, comment rééquilibrer le rapport de force dans la chaîne alimentaire ? Quelle position sur l’étiquetage des produits, la paperasserie de plus en plus abondante, le stockage de l’eau, les loups, le compte pénibilité, le dumping social ? Quels outils de gestion des risques sanitaires et climatiques ? Comment enrayer la spirale des distorsions, l’artificialisation des terres ?