Des jeunes s’installent en vente directe et dynamisent le territoire de Saint-Haon
Des jeunes agriculteurs s’installent sur la commune de Saint Haon et ont choisi de valoriser eux mêmes leurs productions par de la vente directe.
La commune de Saint-Haon compte 43 exploitations agricoles et sa population de 325 âmes a plutôt tendance à veillir. «Ici, 144 personnes ont plus de 65 ans» nous confie le maire Jean-Paul Archer. Heureusement cette commune peut compter sur un certain dynamisme de son agriculture.
Le 27 juillet, le député Jean-Pierre Vigier accompagné du maire s’est rendu sur le Gaec des Sapins créé il y a un peu plus d’un an par deux soeurs, Patricia Chaumelin et Annie Chastel, au village du Cros.
Meilleure valorisation du lait
Installées sur 68 ha (dont 20 ha de pentes non exploitables) en vaches laitières avec 34 montbéliardes et 215 000 L de droits à produire (dont 127 000 L sont réalisés à ce jour), ces agricultrices ont choisi de transformer et de commercialiser une partie de leur lait (5000 L/ an à ce jour). Un moyen pour elles «de valoriser davantage leur lait et de dégager un revenu qui permette de faire vivre deux familles» expliquent-t-elles. Le reste de leur production laitière est collecté par Sodiaal.
Dans leur laboratoire flambant neuf de 50 m2 avec vue sur la vallée de l’Allier, les soeurs fabriquent des yaourts «fermes» «plus compliqués à élaborer mais recherchés par les consommateurs pour leur côté authentique et traditionnel» nous confie Annie, en charge de la transformation sur le Gaec.
Des yaourts et des glaces
Pour compléter la gamme des produits de l’exploitation, Annie diplômé d’un CAP cuisine et qui était à la tête d’un bar-restaurant pendant 15 ans, s’est lancée dans la fabrication de glaces (10 parfums) et de sorbets (5 parfums) à la ferme.
Annie et Patricia (en charge de l’élevage) assurent ensemble la traite des vaches. Côté main d’oeuvre, le Gaec des Sapins emploie un salarié, le fils de Patricia, qui s’occupe des cultures et de l’alimentation des vaches. Les yaourts et glaces du Gaec sont vendus à la ferme, au collège de Landos, à l’épicerie du Bouchet St Nicolas, dans une supérette de Pradelles et sur les marchés de Costaros et de Coucouron (07).
Des brebis, des vaches allaitantes, de l’aviculture...
Les associées du Gaec des Sapins ne sont pas les seules à avoir miser sur la vente directe, d’autres jeunes agriculteurs de la commune ont établi la même stratégie. C’est le cas d’Adrien Vacheron, en cours d’installation avec une vingtaine de brebis lait et allaitantes, qui entend transformer son lait en fromages et vendre des caissettes de viande dès 2018 ; sa future exploitation sera de surcroît complémentaire avec le Gaec des Sapins puisque le jeune homme loue les 20 ha de pentes du Gaec, utilisables par ses brebis !
Un autre jeune, Mickaël Forestier, est sur le point de s’installer en Gaec avec ses parents à St Haon après 13 années d’expérience dans la boucherie ; son objetif : élever une cinquantaine de limousines en vue d’assurer la vente directe de boeuf, de veau (sur les marchés et en magasins de producteurs) et de lentilles (culture prsente sur l’exploitation de ses parents). Lorsque son père partira en retraite, d’ici 2 ans, Mickaël arrêtera la production laitière pour se concentrer sur l’allaitant.
C’est également à Saint Haon que Frédéric Reynaud, qui dirige une entreprise de travaux publics, s’est installé dans le village du Souils en novembre 2016 avec 15 vaches allaitantes Aubrac et en aviculture ; lorsque la construction de ses deux poulaillers sera terminée, Frédéric produira 8800 poulets de chair Label Rouge avec les Etablissements Vey.
L’agriculture et la ruralité ont donc un bel avenir sur cette commune.