Interconsulaire

Des Chambres consulaires à l'unisson pour le bien de l'économie de la Haute-Loire

Comme chaque début d'année, les Chambres consulaires de Haute-Loire, Chambre d'agriculture, Chambre de commerce et d'industrie (CCI), Chambre de métiers et de l'artisanat (CMA), se sont unies pour présenter leurs vœux. À l'image du Département, ces trois établissements publics d’État qui regroupent les acteurs économiques du territoire se sont montrés très attachés au "faire ensemble".
Chaque président de Chambres a pris la parole pour dresser le bilan de l'année 2023 et tracer les perspectives de l'activité 2024.
 

Une année difficile pour la Chambre de métiers et d'artisanat

"La Chambre de métiers et de l'artisanat de Haute-Loire vit des moments difficiles. Des instants d'incertitude qui nous conduisent à réduire nos charges de façon drastique, voire à prendre des décisions difficiles" c'est sur ces mots que le président Serge Vidal a démarré son discours. En cause : la taxe pour frais de chambre de métiers et de l'artisanat reversée au réseau dont le montant a été réduit de façon importante. Pour faire face à cette situation, la CMA a dû prendre certaines décisions : "Début 2023, nous avons décidé de nous séparer de notre bâtiment du Puy pour réintégrer l'immeuble interconsulaire dans lequel nous nous trouvions déjà il y a 25 ans". Ce bâtiment sera conservé dans le giron interconsulaire puisqu'il a été cédé à la CCI.
Serge Vidal reste tout de même optimiste sur les capacités de sa structure à surmonter toutes ces difficultés notamment grâce au processus engagé dans le cadre de la régionalisation. Il a ensuite présenté les belles réalisations de la CMA en 2023 (succès du Pass CMA liberté, Pass CMA gestion micro, prix Artinov, programme Atout numérique, Ambition Création...) avant d'ajouter : "je sais pouvoir compter sur l'expertise de toutes nos équipes pour rendre incontournable notre CMA aux yeux des entreprises artisanales". La CMA propose des formations (création d'entreprise, formation professionnelle, à la stratégie, numérique...) et accompagne les entreprises dans le domaine des formalités, bien que cette compétence lui ait été retirée... La CMA est toujours autant engagée dans l'apprentissage, dans l'accompagnement des jeunes vers l'artisanat et noue des partenariats avec le CIBC autour du conseil en évolution professionnelle. Serge Vidal a conclu son intervention en formulant le vœu que le travail collaboratif des 3 Chambres consulaires "si précieux et efficace" se poursuive et se développe.
 

Le campus du Puy sur les rails

Le président de la CCI, Antoine Wassner a parlé d'une année 2023 compliquée avec le contexte inflationniste important "qui a vraiment freiné le développement de nos entreprises et mis à mal la confiance de nos entrepreneurs". Dans cette situation, la CCI demeure plus que jamais engagée à côté de ses ressortissants pour favoriser l'innovation et créer un environnement propice à la croissance économique. La CCI est fière d'avoir reçu la note de 8,7/10 en satisfaction globale, "une performance grâce au travail de ses équipes" a indiqué son président. 
L'industrie fait face à un autre frein à son développement, c'est celui de l'emploi. La CCI met en œuvre des solutions innovantes pour favoriser le retour à l'emploi notamment des bénéficiaires du RSA ; une mission que la CCI conduit en partenariat avec le Département et bientôt avec France Travail (nouveau nom de Pôle Emploi) et la Région. La CCI entend aussi garder les compétences et assurer la formation en Haute-Loire, pour cela elle s'emploie à créer le campus du Puy-en-Velay (dans l'ancien bâtiment de la CMA) pour la formation des futurs talents et la montée en compétences des collaborateurs. Sur ce campus, la CCI travaillera en partenariat avec l'ensemble des acteurs de la formation du territoire ; "notre campus ouvrira ses portes en septembre prochain avec notre premier partenaire "DEA Formation" et début 2025 pour nos structures et nos autres partenaires".
 

Faire de la souveraineté alimentaire un vrai défi

Du côté de la Chambre d'agriculture, le président Yannick Fialip a souligné qu'en 2024 la chambre d'agriculture fêtera ses 100 ans d'existence notamment dans le cadre d'un partenariat avec le musée Crozatier, et ses missions n'ont globalement pas changé au cours du temps : représenter les agriculteurs, accompagner techniquement et économiquement les agriculteurs dans l'évolution de leur exploitation et partager un projet économique et un projet de développement agricole dans le département avec un objectif primordial : celui de la souveraineté alimentaire. "Or, 100 ans après, cette sécurité alimentaire est toujours d'actualité et il s'impose que l'on fasse de cette souveraineté alimentaire un vrai défi dans le département". Yannick Fialip a rappelé l'importance de mettre en avant les biens de production (au lieu des biens de consommation) pour retrouver de la croissance dans un pays car "c'est à partir de là que l'on crée de la richesse, plus de revenu et que l'on peut satisfaire le pouvoir d'achat des consommateurs".
En 2024, la Chambre d'agriculture entend mener plusieurs actions ; à commencer par la communication en direction du grand public avec "Parlons Vrai", l'accompagnement numérique des agriculteurs dont le métier se digitalise de plus en plus, poursuivre le partenariat avec le Département au SIA à Paris et avec la Région sur différentes actions sans oublier les parlementaires pour soutenir l'agriculture et notre chambre d'agriculture.
Yannick Fialip a ensuite identifié 3 défis majeurs à relever par le monde agricole. Il s'agit d'abord d'être en capacité de renouveler nos générations. "Les métiers de l'agriculture ont du sens et de l'avenir et nous devons avoir une communication forte auprès de notre jeunesse pour les attirer dans ces emplois non délocalisables". Le second défi concerne l'adaptation au changement climatique. "Le climat évolue et il va falloir trouver des solutions qui puissent donner des perspectives d'avenir aux agriculteurs". Les agriculteurs réclament davantage de liberté d'entreprendre : 
"Le métier d'agriculteur, c'est un pari sur l'avenir, c'est entreprendre. Or, aujourd'hui, on est arrivé à une surchauffe réglementaire. La norme a pris le pas sur l'entreprise. En 2024, il va falloir que l'on retrouve plus de liberté d'entreprendre sur nos exploitations". Yannick Fialip espère que ces 3 défis pourront être relevés en cette année de centenaire pour les Chambres d'agriculture de France.
 

Les priorités de l’État
Lors des vœux économiques, le Préfet de Haute-Loire Yvan Cordier a rendu hommage au travail des Chambres consulaires : ce sont des "corps intermédiaires qui représentent les intérêts économiques pour que l'intérêt général se forme correctement. Merci pour cette richesse économique produite et le combat que vous menez pour aider les entreprises du territoire".
Il a par ailleurs confié les 3 priorités de l’État : la réindustrialisation du territoire, la planification écologique et le rôle de l’État en faveur des territoires ruraux.