Des brebis au cœur des sapins
À Fromental en Haute-Vienne, Mélanie Lagriffoulet Sylvain Lagriffoul développement une production de sapins de Noël à laquelle est associé un élevage ovin un peu particulier.
Avoir une exploitation agricole était un peu le rêve de leur vie. Depuis début 2014, c’est chose faite. « Je suis originaire du nord de la France et Sylvain, mon mari, de Seine-et-Marne, indique d’emblée Mélanie Lagriffoul. Au début des années 2010, on travaillait tous les deux en Haute-Vienne. Sylvain, pépiniériste de formation, avait une entreprise de jardins espaces verts. Pour ma part, je suis ingénieure agricole spécialisée en gestion des exploitations. Je travaillais à ce moment-là dans une banque dans le sud du département, raconte Mélanie Lagriffoul. Un jour, on s’est mis à chercher du terrain. On a rapidement trouvé la ferme de Montautre. On l’a achetée et mon mari s’est installé début 2014 en sapins de Noël. » Sensibilisée à la gestion des arbres en pépinière, Mélanie Lagriffoula adhéré tout naturellement au projet. En 2018, elle a passé le pas et s’est installée à la place de son mari qui se consacre essentiellement à son entreprise de parcs et jardins. Elle dispose d’une SAU de 57 ha, dont 20 ha à Montautre et 37 ha sur la commune de Grand-Bourg.
Les sapins d’abord
La parcelle de sapins de Noël compte des épicéas et des nordmann. « On en plante sur 8 000 m² chaque année. Pour le moment, 4,5 ha sont occupés. À terme, on devrait disposer d’une surface de 6,5 à 7 ha maximum. Le cycle de production en sapins de Noël est long et la rotation pour un lot est de dix ans. Au bout de cette période, on repartira sur la première parcelle », explique Mélanie Lagriffoul. La conduite est relativement simple : « On met en place les plants achetés en pépinière sur un terrain agricole, en général une prairie assez jeune. Pour les planter, on utilise la même planteuse que pour les pommes de terre. Une fois mis en place en rangs, les sapins ne nécessitent que très peu d’engrais. On en apporte uniquement quand la croissance peine un peu. En général, on évite car pour être bien fourni, un sapin doit pousser lentement et ne pas présenter de trop grands verticilles », indique Mélanie Lagriffoul. Le plus gros du travail après la plantation est la taille des arbres. « Les épicéas présentent une forme conique très rapidement. Par contre, quand ils sont petits, les nordmann ressemblent à des boules. Il faut donc veiller à ce qu’ils n’aient bien qu’une seule tête. La taille de formation se fait souvent les dernières années avant la commercialisation, vers sept à huit ans. Cette tâche nécessite donc de la surveillance. Je me promène dans la plantation avec mon sécateur et je rattrape un défaut dès que je le vois. Seules les tailles de formation sont programmées », poursuit l’agricultrice