Des antres de la terre à la lumière…
Dans le massif du Mont-Blanc, accrochés aux parois, les « cristalliers » ont récolté des minéraux bien avant que ne soit inventé l’alpinisme.
« La Terre est bleue comme une orange », affirmait Paul Éluard. Ce en quoi le poète surréaliste n’était pas si éloigné de la science, car évoquer la minéralogie par le biais des couleurs est une entrée en matière somme toute très logique. Le granite des parois vertigineuses revêt des tons azurés mais, en ses plus grandes profondeurs, la Terre, en fusion, a l’orange des mystères magmatiques. Entre les deux, la Terre est faite de roches qui sont les matériaux constitutifs de l’écorce terrestre. Il y a ainsi les roches magmatiques provenant du refroidissement du magma, les roches sédimentaires, qui se forment principalement par des dépôts, et celles métamorphiques, qui résultent de la transformation de roches préexistantes par la pression, la température et l’interaction de fluides, contexte que l’on retrouve généralement dans la formation d’une chaîne de montagnes. Les phénomènes d’ouvertures et de fermetures d’océans et les collisions entre continents qui se sont déroulés selon des temps infiniment longs ont fait évoluer notre « surface » terrestre.
Trésors des Alpes
Le début de la naissance des Alpes, résultant de l’ouverture puis de la fermeture d’un océan alpin, puis de la collision entre le continent européen au nord et un petit bloc continental détaché de l’Afrique (plaque Adriatique) au sud, remonte à 180 millions d’années. Puis, il y a 20 millions d’années, sous l’effet de la contrainte due à la collision Afrique-Europe, la roche se fend et apparaît ce que l’on nomme les fentes alpines. C’est dans ces espaces libres que s’opèrent des cristallisations : sous l’effet de l’eau à haute température et haute pression, certains minéraux de granite se dissolvent et enrichissent les fluides à leur contact, il y a ensuite précipitation de ces minéraux dans la fente par sursaturation. Les massifs continuent de se soulever, de s’éroder, les masses rocheuses se rapprochent de la surface. La température et la pression baissent. Ainsi, stade par stade, les cristallisations évoluent.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1531, du 24 octobre 2019, en page 16.