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Défimat : labourer les sillons de l'innovation

En reprenant l'entreprise creusoise Micard, le groupe Défimat assoit son développement externe et sa stratégie tournée sur l'essor des nouvelles technologies.

Le siège d'Esban du groupe Défimat qui compte désormais onze sites dans le Cantal, en Corrèze, Creuse, Haute-Vienne et dans l'Allier.
Le siège d'Esban du groupe Défimat qui compte désormais onze sites dans le Cantal, en Corrèze, Creuse, Haute-Vienne et dans l'Allier.
© Leomédias

L'info n'est pas passée inaperçue dans le milieu du machinisme agricole international : le géant américain John Deere a présenté début janvier au salon high-tech de Las Vegas le premier modèle de tracteur autonome à cabine qu'il entend commercialiser dès cette année, engin que n'aurait pas renié HG Wells dans ses voyages spatiotemporels. À quelque 8 000 km de là à vol d'oiseau, Jean-François Meyniel en est convaincu : d'ici 2025, ces tracteurs débarqueront sur le sol tricolore et pas que pour labourer les grandes plaines céréalières du bassin parisien. "Toutes ces nouvelles technologies ne vont pas être réservées à tel ou tel type de production ou de région mais à l'ensemble de l'agriculture française. Prenez le robot de traite, qui aurait cru que ça arriverait dans le Cantal ?"
Tracteur autonome : bientôt dans le Cantal aussi...
Le co-dirigeant du groupe Défimat en veut aussi pour preuve les nombreuses technologies déjà embarquées à bord des tracteurs actuellement proposés sur le marché local et français. "Au sein de notre groupe, nous avons environ 200 tracteurs, auxquels, avec l'accord du client, nous pouvons nous connecter à tout moment depuis la concession et disposer ainsi de tout un tas d'informations permettant d'assurer un côté préventif : par exemple conseiller au client de souffler le radiateur avant d'aller travailler. Cela limite énormément les pannes et arrêts machines", expose le chef d'entreprise pour qui l'informatisation et la robotisation de l'agriculture déjà en marche vont aller crescendo et allegro dans les toutes prochaines années. "Ce n'est que la partie apparente de l'iceberg, beaucoup de choses vont arriver...", augure celui qui est bien décidé à inscrire Défimat aux avant-postes de ces évolutions en bénéficiant de la recherche, de l'innovation et des développements à l'oeuvre au sein de la firme de l'Illinois.
"On partage pleinement la vision de notre principal fournisseur, John Deere, quant au développement et à l'avenir de l'agriculture au travers de ces nouvelles technologies. On sait que la réduction du nombre d'agriculteurs va continuer avec de moins en moins de main d'oeuvre, que les structures agricoles et leurs besoins ne sont déjà plus les mêmes que ceux qu'on a connus il y a seulement dix ans, qu'il y a une modernisation quasi exacerbée de l'agro-équipement", plaide Jean-François Meyniel.

Taille et potentiel doublés
Pour co-écrire et ne pas subir cette nouvelle page de l'évolution agricole, le groupe né en 2009 de la fusion des établissements Meyniel (Lafeuillade) et Duport (Mauriac)(1) vient de franchir une nouvelle étape : le rachat de l'entreprise creusoise Micard dont les dirigeants ont fait valoir leurs droits à la retraite. Un projet sur lequel les trois codirigeants de Défimat - Jean-François Meyniel, Marie-Pierre Baldy et Patrick Duport(2) - planchent depuis deux ans et formalisé au 1er novembre dernier par la reprise officielle des Ets Micard, également sous pavillon John Deere. À la clé pour Défimat, un périmètre quasiment doublé avec désormais 160 salariés, onze sites répartis sur le Cantal (Esban, Lafeuillade, Mauriac, Andelat), la Corrèze (Uzerche et Meymac), la Creuse (Guéret, Aubusson), la Haute-Vienne et Montluçon (Allier).
En même temps que sa taille, le groupe Défimat double son potentiel d'activités sur le marché des tracteurs, soit près de 1 000 immatriculations sur sa nouvelle zone de chalandise. Ce qui devrait lui permettre de poursuivre sa croissance et d'asseoir son leadership. "On travaille tous les jours pour maintenir ce cap sachant qu'on a la chance d'être avec le numéro 1 mondial du machinisme. Ce qui est important quand on est entrepreneur, c'est de maîtriser et d'avoir le choix, nous avons eu le choix de réaliser ce développement grâce au travail que nous avons conduit depuis douze ans", souligne Jean-François Meyniel, sans suffisance aucune.

Un service dédié aux technologies embarquées
Au-delà, cette nouvelle structuration dote le groupe Défimat de la capacité de proposer à ses clients de nouveaux services, tournés vers les nouvelles technologies. Depuis le 1er janvier, deux recrues sont dédiées à l'accompagnement des agriculteurs dans l'utilisation et l'optimisation des systèmes de guidage. "Beaucoup du potentiel de ces équipements est sous-utilisé, les gens vont à l'essentiel par manque de temps entre autres", analyse Jean-François Meyniel.
Avec la reprise de Micard, Défimat entend parallèlement développer son activité motoculture. Cette nouvelle dimension va aussi permettre à l'entreprise d'accentuer la formation de ses équipes, largement rajeunies ces dernières années.
Se former pour s'aguerrir aux évolutions du marché, aux nouvelles technologies qui essaiment dans le secteur des agroéquipements mais aussi "pour assurer des évolutions de carrière au sein de notre entreprise", font valoir ses dirigeants attachés à cette notion. "Fixer les gens, les fidéliser, ce n'est pas qu'une histoire de salaires même si chez Défimat on s'attache à payer nos équipes dans le haut du panier ; c'est aussi leur permettre tout un tas de possibilités : un technicien-mécano qui entre chez nous peut devenir demain technicien SAV, puis responsable d'atelier, responsable technique...", argue Jean-François Meyniel.

(1) En 2010, c'est la société corrézienne Doussaud qui est entrée dans le groupe qui a inauguré son nouveau siège à Esban (Ytrac) en octobre 2015.
(2) Secondés par Alain Blemont, directeur pour la Corrèze et la Haute-Vienne.

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