Aller au contenu principal

“De l’herbe des éléphants” sous les pattes des volailles

Le miscanthus, ou “herbe des éléphants”, serait trois fois plus absorbant que la paille de céréales et se présente comme une alternative intéressante.

La litière de miscanthus ressemble à la paille de céréale mais sa culture apparaît moins contraignante.
La litière de miscanthus ressemble à la paille de céréale mais sa culture apparaît moins contraignante.
© Mélodie Comte

Le miscanthus, ou herbe des éléphants, est une graminée rhizomateuse originaire d’Asie. Depuis quelques années, elle fait régulièrement parler d’elle dans le monde de l’élevage comme alternative à la paille de céréales en litière. D’après Thierry Pannetier, éleveur de volaille à Gannat (03) et co-directeur de la société SC2A commercialisant la litière de miscanthus, le végétal «est trois fois plus absorbant que la paille».

Trois fois plus absorbant


Thierry Pannetier, en bon chef d’entreprise, est à l’affût des bonnes affaires et surtout des innovations. Alors quand il entend parler du miscanthus comme la parfaite alternative à la paille de céréales, il peine à le croire. Pour autant, il se décide à tester ladite «innovation» et paille ses 3 000 m² de bâtiments avicoles avec cette graminée. «C’est bien plus absorbant que la paille, les tiges supportent mieux l’humidité et elles ne collent pas aux pattes des volailles. Dans l’ensemble, les animaux sont plus propres».
La litière de miscanthus est semblable en apparence à la paille. Les tiges dorées de cette graminée, pouvant atteindre 4 à 5 mètres de hauteur, sont déchiquetées et réduites en brins de 2 à 3 cm de long. Stockée en vrac, cette paille asiatique est épandue dans le bâtiment à l’aide d’une pailleuse classique ou simplement avec le godet du tracteur. Asiatique, le miscanthus n’en a que le nom et l’origine puisqu’il est possible de le cultiver en France. A ce jour, l’association France Miscanthus comptabilise plus de 5 000 hectares sur tout le territoire national.
Encore une fois, Thierry Pannetier a fait l’essai. «J’ai planté 5 ha en 2017 et 5 ha supplémentaires en 2018».

Culture moins contraignante


L’herbe des éléphants n’a pas de racines mais un rhizome. L’espèce évoquée ici, le Miscanthus x giganteus, est «un hybride stérile et non invasif» d’après la documentation de France Miscanthus. Plantée au printemps (mars-avril), avec une planteuse à pommes de terre, la graminée se développe jusqu’en septembre. Un à deux ans sont tout de même nécessaires pour qu’elle atteigne 4 mètres de hauteur et étouffe les adventices. «Aucune fertilisation n’est apportée car dès les premières gelées, les feuilles tombent au sol et nourrissent naturellement la plante» explique Thierry Pannetier. Au printemps, la plante repart de plus belle. Seul est à craindre un gel violent dès -20°C qui pourrait atteindre et endommager les rhizomes.
Les usages actuels du miscanthus (biocombustible, paillages et litières pour animaux) amènent à le récolter en sec (11% d’humidité) à la fin de l’hiver, entre février et avril. «On utilise une ensileuse avec des becs Kemper».
Enfin, quant à savoir combien de temps une telle culture peut rester en place, Thierry Pannetier donne une espérance de vie informelle «d’au moins 10 ans». Côté finance, l’entrepreneur avoue vendre son miscanthus 160 € / tonne.


Mélodie Comte

Les plus lus

Les associés du Gaec de la Cartalade avec Emmanuel Grange de chez DeLaval devant les 3 robots fraichement installés.
3 robots de traite nouvelle génération pour gagner en souplesse de travail

À Mercoeur, les 5 associés du Gaec de la Cartalade ont fait le choix de traire un troupeau de 150 vaches montbéliardes à…

vaches de races limousines dans un pré.
Aide au vêlage : 200 € par vêlage financés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Destinée à encourager la recapitalisation du cheptel bovin viande dans la région, cette aide au vêlage ouvrira à partir de…

nombreuses personnes autour d'un robot de traite.
Robot et pâturage : mission possible !

Le robot de traite ne rime pas forcément avec stabulation intégrale. À Vic-sur-Cère, éleveurs et techniciens ont partagé…

“Je veux pouvoir aller aux vaches en baskets !”

Chez les Noyer, à Saint-Martin-Cantalès, on ne lésine pas avec la propreté des vaches, de la stabulation et de la salle de…

vaches charolaises dans un pré.
Provision élevage : Comment les éleveurs peuvent bénéficier de cette mesure fiscale obtenue par le syndicalisme FNSEA-JA ?

La nouvelle provision élevage, déductible du résultat imposable, peut permettre aux éleveurs bovins d’économiser, dans les…

Dissolution de Gaec : quand les associés ne font plus société

Le nombre de dissolutions de Gaec pour cause de mésentente est en légère augmentation. S’ils font parler, ces cas restent…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière