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De la pisciculture dans les étangs corréziens

C’est ce vendredi 8 septembre à Chamboulive que s’est tenue l’assemblée générale du syndicat des étangs corréziens. L’occasion de faire le

Le syndicat des étangs corréziens est très actif, et c’est pourquoi ses membres se sont rendus massivement au rendez-vous de leur assemblée générale. Riche de 4000 étangs, la Corrèze est un département très concerné par la problématique de l’eau. « Un quart des propriétaires adhère au syndicat, dont certains depuis plus de 40 ans » s’en félicite Thierry Lissac, président. Les élus corréziens ne s’y trompent pas, puisque, comme tous les ans, ils étaient largement représentés, avec, notamment, le sous-préfet Jean-Luc Tarrega et le sénateur Daniel Chasseing. Patricia Buisson, vice-présidente du Conseil départemental portait la voix de son président, Pascal Coste, que nous savons très attaché aux étangs corréziens. Betty Dessine, maire de Chamboulive a entamé les discussions pour revenir sur son attachement à la tradition des étangs et au projet piscicole qui se met en place.

Le rôle du syndicat consiste à informer et accompagner les propriétaires d’étangs, notamment dans le cadre de la mise aux normes et le développement d’une filière aquacole. Le syndicat participe au plan départemental sur la gestion de l’eau de la Corrèze et a pour projet de développer une filière aquacole. « Le syndicat accompagne et conseil les adhérents dans leurs démarches, porte l’étude sur la filière aquacole, s’associe aux études menées sur la ressource en eau, et préserve les ouvrages existants et les milieux. Des ateliers thématiques sont organisés sur l’alimentation des poissons d’étangs, ou sur les plantes exotiques envahissantes par exemple. Des conseils sont également donnés sur les techniques de vidanges d’étangs. Le groupe de travail peut aussi proposer de passer des commandes groupées en petits matériels et pour l’achat d’aliments pour poissons. Nous incitons beaucoup sur la notion de partage de l’eau, notamment entre les différents acteurs comme les agriculteurs » commente Thierry Lissac.

Du poisson made in Corrèze

Initiée l’année dernière, le syndicat a lancé une filière aquacole. En collaboration avec le CPIE, les propriétaires volontaires ont pu participer à une étude de faisabilité. Un groupe de travail a ainsi été mis en place pour décider de la stratégie à adopter. Cette dernière saison, 44 propriétaires volontaires ont joué le jeu avec leurs 67 étangs pour un total de 80 ha. Les étangs concernés sont éparpillés sur tout le territoire corrézien. Il a fallu 10 journées de visites repartis sur 4 mois afin d’étudier la faisabilité d’un tel projet. Au total, ce sont 11 conventions qui ont été signées 40 ha. Tous les étangs sélectionnés sont aux normes. L’année a été mise à profit pour l’acquisition de connaissances, la recherche de partenariats, notamment de minoteries pour élaborer l’aliment. Un partage de compétence avec les étangs de la Dombes, déjà bien implantés en pisciculture, puisque c’est la première filière de production en France) a été fait.

Les premières pêches ont été faites sur 8 étangs, au filet pour la plupart. Des carpes, des tanches, des gardons, des ables, des perches, des brochets et des sandres ont pu être pêchés. Cependant, le produit de la pêche est à 80% composé de carpes, majoritairement rustiques, de 5 ou 6 ans. La productivité enregistrée était de 120 kg/ha. Il est souhaitable d’arriver à 300 kg/ha grâce au nourrissage dans les mois à venir.

Une feuille de route établie

Pour la saison 2023/2024, il est déjà prévu d’élaborer un protocole d’élevage des carnassiers, en coopération avec la DDT, l’OFB et le GDS. Il s’agira de sélectionner et d’entretenir la génétique, de créer des zones de stabulation, de débuter la transformation, avec 3000 terrines pour commencer. Le tourisme, important pour le département n’est pas oublier, puisque les étangs valorisent les paysages, avec la création d’un circuit qui pourrait s’appeler par exemple « Fish and break »… Des partenaires sont recherchés. Le projet est déjà sur les rails, des professionnels aguerris sont à la manœuvre, et nul doute que le produit de cette filière trouvera le succès mérité sur le département et les consommateurs locaux.

Dominique Dorme, vice-président conclue avec sagesse : « Il faut un usage des étangs pour qu’ils ne disparaissent pas ». Et malgré les volontés locales de faire perdurer la gestions des étangs du département, nous savons les oppositions qu’ils peuvent susciter.

Véronique Legras

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