« Cultiver les synergies dans l’esprit filière »
En viande et en maigre, l’activité de la coopérative bovine s’est un peu rétractée en 2016, dans un contexte de marché « qui reste compliqué ».
Les adhérents de la coopérative Covido-Bovicoop se sont réunis, mercredi dernier, à Champs, dans le Puy-de-Dôme, à l’occasion de l’assemblée générale. Un rendez-vous annuel qui a été l’occasion pour les dirigeants de tracer les contours de la fusion entre Sicarev¹ et Sicavyl, et le rapprochement entre Cialyn et Sicarev, actés en décembre 2016. « C’est une étape importante pour nos deux coopératives : après l’export et la création de Deltagro Union, après la filière porcine et la création de Tradival, après la logistique et la création de TVE logistique, ce sont les activités d’abattage de bovins et ovins qui sont maintenant rassemblés au sein du groupe Sicarev », explique Phillipe Dumas, président de Sicarev. L’objectif de la fusion est double : créer des synergies pour d’une part valoriser au mieux la production des adhérents, et satisfaire la demande en constante évolution des clients.
Concurrence de la Pologne
Dans un contexte de marchés de plus en plus hétéroclites, la démarche a du sens. L’année 2016 l’a encore une fois démontré, avec des situations erratiques où les fondamentaux d’aujourd’hui ne seront pas forcément ceux de demain. En viande, Covido a abattu en moyenne 365 bovins par semaine, essentiellement des vaches et des génisses. En jeunes bovins et en vaches laitières, les abattages ont reculé de près de 5 %. « Les cours sur le jeune bovin ont baissé classiquement sur le printemps, mais ils sont restés bas le reste de l’année. La valorisation sur l’export est peu dynamique. Nous subissons une grosse concurrence de la Pologne », a expliqué Emmanuel Marcel, directeur de Covido. En maigre, la coopérative a commercialisé 29 000 animaux sur l’année, soit une moyenne de 559 bêtes par semaine. L’activité est majoritairement portée par les laitonnes, catégorie prisée par les italiens. En veaux, l’activité a reculé de 3,5 % avec une moyenne de 90 animaux abattus par semaine.
Cœur de gamme : la plus‑value doublée
1 438 éleveurs ont apporté des animaux à la coopérative en 2016, soit une centaine de moins qu’en 2015. 700 sont engagés dans l’organisation de producteurs dont 300 en apport total. Côté valorisation, l’année 2016 a été marquée par la formalisation du Cœur de gamme, démarche initiée par le syndicalisme FNSEA-JA-FNB, dont l’objectif est d’intégrer les coûts de production des éleveurs dans les prix payés par la distribution. Au global, 2 915 bovins commercialisés par Covido ont été certifiés en filière qualité l’an dernier. « Les volumes valorisés en filière qualité Carrefour sont passés en Cœur de gamme », précise Emmanuel Marcel. La coopérative a redistribué en 2016, 239 000 euros à ses adhérents, soit en moyenne 82 euros par animal, contre 42 euros jusqu’à l’an dernier, « c’est la conséquence directe de la mise en place du Cœur de Gamme ». Pour Marie-France Nigay, responsable des approvisionnements de Sicarev, la pérennité du Cœur de gamme « dépendra de la capacité des opérateurs à contractualiser des volumes en face. Si un maximum de bovins sont engagés dans un cahier des charges spécifiques, cela facilite grandement la segmentation et la mise en marché ».
1. Sicarev est le regroupement de six coopératives : Actis Bovins (Loire), Covido-Bovicoop (Puy-de-Dôme), Coop du Mézenc (Haute-Loire), Cyalin (Yonne), Charolais Horizon (Saône-et-Loire) et Dauphidrom (Isère).