Croix de Cheules : une formule gîte et restauration qui reprend vie
Afin de dynamiser le site, Karine Lajarrige et Céline Bertrand s’associent le temps d’un été pour proposer des animations festives et gourmandes. Premier rendez-vous ce vendredi.
Afin de dynamiser le site, Karine Lajarrige et Céline Bertrand s’associent le temps d’un été pour proposer des animations festives et gourmandes. Premier rendez-vous ce vendredi.
L’auberge de la croix de Cheules, sur la commune de Lascelles, a tout d’une belle endormie. Depuis le mois de décembre et la fin de la gérance, les propriétaires Karine Lajarrige et Vincent Severac se consacrent essentiellement à des travaux dans le gîte, construit dans les années 60-70, et à l’extérieur, quand le temps le permet. Le couple de trentenaires a repris l’affaire en 2018, un rêve d’enfants qui se concrétise pour ces deux jeunes gens originaires de la vallée de la Jordanne et qui y ont travaillé étant plus jeunes. “Quand les anciens propriétaires ont souhaité vendre, on a sauté sur l’occasion”, confie la jeune femme, manipulatrice radio au centre hospitalier d’Aurillac. Avec son conjoint, commercial chez Europe Service, elle habite sur place et tous deux exploitent le gîte qui comprend 14 couchages, accessibles toute l’année, avant d’en déléguer la responsabilité à une employée. Reste que la cuisine de l’établissement est sous-exploitée alors qu’elle a régalé pendant des années nombre de promeneurs, cyclistes, randonneurs sur la route des Crêtes, qui se souviennent des crêpes au chocolat réconfortantes comme d’une madeleine de Proust...
Une rencontre va changer la donne, celle entre Céline Bertrand, cheffe à domicile, et la belle-mère de Karine. L’une cherche des nouveaux locaux, la seconde pense tout de suite à l’auberge de la croix de Cheules. L’affaire est conclue en moins de deux semaines et c’est ce vendredi 5 juillet que l’aventure va se concrétiser.
Casa Rosa, on the road again
Céline Bertrand a eu plusieurs vies. Dans le prêt-à-porter, dans le médical ensuite. “J’ai appris la nutrition, auprès des jeunes enfants... et des moins jeunes ! Puis j’ai repris mon cartable pour décrocher des diplômes en service et ensuite en cuisine. J’avais envie de tout voir.” Dans le Cantal, mais aussi en Italie, où elle perfectionne durant trois semaines ses bases de cuisine gastronomique, dans le cadre d’un Erasmus. En 2022, elle monte son entreprise de traiteur à domicile ce qui lui permet de découvrir “de très beaux lieux de chez nous, comme des châteaux, des gîtes” avec une clientèle qui vient souvent d’ailleurs. La jeune femme en profite pour faire tester la cuisine régionale, agrémentée d’une pointe d’Andalousie, un clin d’œil émouvant à ses grands-parents qui ont quitté l’Espagne et ont tenu un restaurant au Bex d’Ytrac.
“Le terroir est très important pour moi.” Une valeur qu’elle transmet lors d’ateliers cuisine qu’elle anime auprès des enfants lors des temps d’activité périscolaire dans les écoles ou auprès des seniors en structures, et espère-t-elle, bientôt auprès d’un public souffrant de handicap. Elle continue d’apprendre en travaillant dans des restaurants cantaliens, en côtoyant d’autres cuisiniers venus de différents horizons, comme ce Marseillais avec qui il y a eu “un très beau partage d’idées”.
En 2023, elle se consacre à un nouveau projet, qu’elle peaufine dans les cuisines de l’incubateur Landestini : la conception de box repas équilibré, compostables, avec une mise en valeur des produits locaux, livrées aux entreprises. Céline Bertrand profite de la dynamique de cette pépinière installée au lycée agricole pour développer son activité, baptisée Casa Rosa. Sauf qu’avec l’été, les commandes vont forcément ralentir... Et une autre idée germe : celle d’investir des cuisines peu utilisées pour leur donner un second souffle. “J’aime me définir comme un chef événementiel sur la route. Là, c’est l’occasion de faire revivre un lieu, un village.”
Paella locale
Le premier rendez-vous a donc été fixé à ce vendredi 5 juillet avec une soirée paella, “avec du poulet qui vient du Sud-Cantal, des pois blonds de la Planèze, du chorizo de Parlan”, met en appétit Céline Bertrand, qui sera donc aux fourneaux tous les vendredis soir, et le couple de propriétaires derrière le bar. Une quarantaine de personnes pourra être accueillie sur le site, à condition que la météo permette de profiter des extérieurs. D’autres rendez-vous suivront, et les deux jeunes femmes proposent également d’ouvrir les portes de l’auberge pour des anniversaires, des enterrements de vie de jeunes filles ou garçons,... Et à la demande, pour des groupes de passage, qui pourront donc bénéficier du couchage et d’une cheffe à domicile. “Ils n’auront plus qu’à profiter de la soirée !”, sourit Karine Lajarrige, qui apprécie que cette belle endormie se réveille peu à peu.
Réservation obligatoire au 06 87 94 97 22 ou casarosa15000@gmail.com