Dégats cultures
Corvidés, le danger venu du ciel
Sangliers, cerfs et autres rats taupiers sont connus et redoutés des agriculteurs pour les dégâts qu’ils occasionnent sur les cultures. Or, il est de plus en plus souvent question d’un autre animal : le corbeau. Le point sur la situation en Limousin.
Chaque printemps, les agriculteurs qui viennent de semer leur maïs ont les yeux rivés sur leurs parcelles. Fréquemment, elles sont la cible de corbeaux qui trouvent là un garde-manger plutôt pratique. Ils s’attaquent aux jeunes plants jusqu’au stade 3-4 feuilles voire plus. Les principaux fauteurs de troubles sont les corbeaux freux et les corneilles noires. «Les freux comme les corneilles vivent en colonie de 50 à 100 individus en moyenne, explique Stéphane Champagnol de la FDGDON87, et peuvent couvrir un territoire de 60 à 100 ha. Depuis 3-4 ans, les dégâts semblent se multiplier en Haute-Vienne». Même constat en Corrèze et en Creuse. Autrefois contenus, ils prolifèrent depuis plusieurs années notamment en raison de la lourdeur de la réglementation. «Hors période de chasse, il est possible de lutter contre les animaux déclarés nuisibles, précise Stéphane Champagnol. La pose de piège nécessite d’être agréé, ou alors il faut mettre en place une lutte collective.» Individuel ou collectif, le piégeage ne peut donc avoir lieu que lorsque l’animal est déclaré nuisible. Jusqu’à présent, un arrêté préfectoral définissait chaque année au mois de juillet quelles étaient les espèces concernées. Les préfets se basaient sur une liste établie par le Ministère de l’Écologie ainsi que sur les éléments transmis au niveau local par les Fédérations de chasse, les agriculteurs, etc. En 2012, les cartes sont rebattues. L’arrêté sera dorénavant ministériel et sera pris pour trois ans. Les préfets doivent transmettre au Ministère de l’Écologie une liste d’animaux considérés comme nuisibles sur leurs territoires et celui-ci prendra les arrêtés départementaux. Les premiers échos ont fait état de la disparition de nombre d’animaux sur les listes à venir. Pas seulement les corvidés mais aussi certains mustélidés tels que la martre ou le putois. Au vu des nombreuses protestations reçues, le Ministère de l’Écologie est en train de revoir sa copie. Au final, l’arrêté qui devait être pris au 1er juillet est encore dans les tuyaux. Aucun piégeage n’est actuellement autorisé, qu’il soit individuel ou collectif. «Nous sommes dans une situation de vide juridique, explique S. Lac de la DDT19. Nous espérons que l’arrêté sera pris bientôt mais nous ne savons pas quelles espèces seront maintenues. Notre talon d’Achille aujourd’hui, c’est que nous ne sommes pas en mesure de fournir d’estimations de dégâts».
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 20 juillet 2012.