Porc
Contractualisation : le dossier avance au GEPVA
La hausse des coûts de production et la perspective de la contractualisation étaient au cœur de l'assemblée générale de la
coopérative des éleveurs de porcs Velay-Auvergne (GEPVA) le 8 avril dernier.
La hausse des coûts de production et la perspective de la contractualisation étaient au cœur de l'assemblée générale de la
coopérative des éleveurs de porcs Velay-Auvergne (GEPVA) le 8 avril dernier.
En 2021, le GEPVA a traité un volume d'animaux un peu supérieur à 2020 avec 31409 porcs collectés et commercialisés (pour mémoire 30 302 animaux en 2020). Une augmentation des volumes qui s'explique principalement par une progression de +5,8% du poste porcelets 8kg (8 055 têtes en 2021) et +14,1% des porcs charcutiers (5 655 têtes) ; notons également l'évolution à la hausse (+ de 30%) du nombre de cochettes (434 têtes) et de verrats commercialisés (11 têtes). La SAS Porc Velay Auvergne (PVA), filiale du GEPVA, a vu son activité croître avec un volume de 8500 animaux vendus en 2021 contre 6718 en 2020. Une évolution que Dominique Chalendard, président du GEPVA explique par "l'agrandissement du bâtiment de la SAS à Mazeyrat d'Allier et par la reprise d'activités d'achat/vente avec les non adhérents au GEPVA". Si le coût alimentaire a été bien maîtrisé sur l'année 2021, "la situation risque de se compliquer en 2022 avec l'envolée du coût d'achat des matières premières". Et d'ajouter : "Initialement provoqué par la forte demande asiatique, le coût d'achat des matières premières bases de l'alimentation des porcs avait déjà fortement augmenté avant d'exploser avec le confit ukrainien qui laisse aujourd'hui planer le risque de pénurie pour les mois à venir".
Dominique Chalendard a signalé quelques difficultés sur l'activité porcs charcutiers de la SAS en raison de sa plus grande prise au marché ; ce qui a conduit le GEPVA à apporter un soutien financier pour assainir le bilan de la SAS.
Maintien du complément de prix aux éleveurs
En 2021 la coopérative a maintenu ses prix d'achat auprès de ses adhérents et a pu compter sur la valorisation de ses produits grâce "au climat de confiance qui a été établi avec nos clients". Et pour faire face à la hausse des coûts de production sur 2021, le conseil d'administration a décidé de maintenir l'aide à l'acquisition de reproducteurs ainsi que le complément de prix au même niveau qu'en 2020.
Au cours de cette assemblée générale, la loi égalim et ses exigences ont fait l'objet d'une intervention de la part du technicien, Ludovic Julien. "Notre coopérative doit proposer un contrat à tous ses clients pour la fin de l'année 2022. Ce contrat prend en compte une partie du prix du marché et une partie des coûts de production" a-t-il indiqué. "La coopérative a fait le choix de ne pas contractualiser individuellement avec ses adhérents mais de privilégier une approche collective via l'adaptation de son règlement intérieur qui intègrera les exigences de la loi. Des indicateurs objectifs d'évolution des coûts de production existent, à nous de trouver le bon mix avec le marché et d'intégrer les coûts réels des exigences qualité" a précisé le président Chalendard. C'est donc un gros chantier qui s'ouvre et qui restera au coeur des préoccupations du GEPVA jusqu'à la fin de l'année.
Un point sur le marché du porc en Europe et en France a été fait : "Alors qu'en Allemagne et en Espagne, on observe une forte baisse de la production et du nombre de cheptels porcins, d'autres pays, comme la Belgique et les Pays bas incitent à la baisse de la production. En France, au 31 décembre 2021, l'insémination était à -6% ; une décapitalisation du cheptel reproducteur est à l'œuvre, on risque donc de manquer de porcs cet été ! Certains éléments de marché sont donc porteurs mais si les prix du porc augmentent, cela ne sera pas un bon signal pour le consommateur !" souligne Dominique Chalendard.
Des dispositifs de soutien pour les éleveurs de porcs
Le dispositif d'aide à la production porcine et la peste porcine africaine (voir encadré) ont également été abordés le 8 avril dernier. Pour faire face à des cours en berne et à la flambée des charges, l'Etat a prévu des mesures de soutien pour les éleveurs de porcs. "2 dispositifs sont en place : l'aide d'urgence de 75 M€ présentée en février dernier en lien avec la crise porcine et un soutien de 175 millions d'€ dans le cadre du plan d’urgence annoncé fin janvier. Un 3ème volet est prévu sous la forme d'exonérations de charges à hauteur de 20 millions d'euros ; Il ne faut pas hésiter à solliciter la MSA en cas de difficultés" a indiqué Jean-Pierre Chaput, chef du service économique agricole et développement rural à la DDT Haute-Loire.
Ce dernier a rappelé l'existence du plan de résilience, mis en place suite à la guerre en Ukraine, dont certains dispositifs peuvent intéresser les éleveurs de porcs (dégrèvement de 15 cts sur le GNR ; remboursement anticipée de la TICPE ; aide ciblée pour les élevages dépendants des achats d’aliments ; PGE ; aide aux entreprises consommatrices d'énergies).