Congrès FDSEA : Un congrès marqué par une actualité qui attise la colère et appelle à se mobiliser
Le 69ème Congrès de la FDSEA deHaute-Loire s’est tenu mercredi 1er avril à St Paulien en présence de plus d’une centaine d’adhérents.
C’est dans une ambiance galvanisée par les dernières actualités que s’est tenu le 69ème Congrès de la FDSEA mercredi 1er avril à St Paulien. Dès l’ouverture des travaux, les responsables sous la houlette du président Yannick Falip donnaient le ton en dénonçant la carte des zones vulnérables dévoilée la veille ; carte qui fait apparaître 31 communes concernées, entièrement ou pour partie, contre 5 auparavant. Les professionnels qui ont multiplié les actions depuis plusieurs mois sont très remontés contre ces décisions qui vont fortement impacter l’agriculture et l’élevage sur ces secteurs, et comptent bien manifester encore leur mécontentement, voire leur colère.
Le président a annoncé à cette tribune, et devant les représentants de l’État, que des actions d’envergure seront organisées dès la semaine suivante : la FDSEA avec les JA et la Chambre d’Agriculture vont attaquer l’arrêté ; des manifestations vont être programmées ; des propositions seront faites au Ministre pour valider des exploitations aux normes plutôt que de figer des zones vulnérables (voir en page 5 de cette édition).
Dossiers PAC dans un flou total
Autre point de friction avec l’administration qui a occupé une grande partie des débats, c’est le flou total dans lequel se trouvent les agriculteurs à quelques jours de devoir faire leur déclaration de surfaces pour les aides PAC. Sur ce dossier, à plusieurs reprises, le ton est monté et de nombreux responsables départementaux ou locaux ont interpellé les représentants de l’État sur les nombreux points d’incertitude qui amènent pléthore de questions aujourd’hui sans réponse. Yannick Fialip et son équipe ont largement pointé du doigt l’invraisemblance de la situation, insistant fortement sur la «lenteur» de l’administration qui «n’a pas fait son travail dans les temps» et qui met aujourd’hui les agriculteurs dans l’embarras. «On veut bien jouer mais à condition de connaître les règles du jeu» reprenait Yannick Fialip citant un responsable local. La FDSEA a par ailleurs demandé à l’administration de faire preuve de clémence et de discernement pour les contrôles à venir compte tenu de textes encore trop imprécis, et de veiller à ce que les paiements des aides ne soient pas retardés compte tenu du report des déclarations. Très embêté sur ce sujet, le nouveau DDT, Hubert Goglins a pris note des remarques de la profession mais n’a pu apporter de réponses aux agriculteurs.
Prenant leurs responsabilités et face à des incohérences notoires sur certains points précis des directives sur les aides PAC, les responsables de la FDSEA à l’instar de leur président, ont été clairs : labourez vos prairies temporaires de plus de 5 ans dans la logique agronomique de votre exploitation et ne les cochez pas en prairies permanentes, coupez les haies envahissantes et gênantes…
À travers ces 2 grands dossiers notamment, la FDSEA a dénoncé «la dictature écologique et environnementale» qui vient jusque dans la cour des fermes avec «2 % de la population qui définit ce qui est bon ou mauvais pour la nature et dicte leur métier aux agriculteurs» et de s’intérroger sur «la dérive écologiste du Ministère» lui-même.
Jérôme Volle l’invité national a lui-aussi pointé «la responsabilité du Ministère dans ce foutoir» soulignant que la FNSEA avait en amont proposé des orientations qui n’ont pas été suivies et aujourd’hui, on est dans une situation délicate. Et de demander à l’administration «un peu de liberté» pour permettre une «logique agronomique sur nos exploitations».
Au cour de la journée, l’ensemble des productions et des dossiers suivis par la FDSEA ont été abordés en particulier avec la lecture des rapports d’activités de chaque section, soulignant l’importance d’être présent sur tous les fronts pour défendre une agriculture diversifiée et viable sur notre territoire de montagne.
Suzanne Marion