Michèle Boudoin
« On compte sur les moutonniers à Paris»
Secrétaire générale de la FNO
« C’est un enjeu majeur pour la profession d’être présent à Paris ».
Convaincre. Depuis plusieurs semaines, Michèle Boudoin, à la tête d’une exploitation ovine dans le Puy-de-Dôme, ne loupe pas une occasion de parler de la manifestation du 23 juin à Paris, à ses voisins, collègues moutonniers. Baptisé «élevage, grande cause nationale», ce rendez-vous a vocation à faire converger vers la capitale un maximum d’éleveurs, y compris d’éleveurs ovins. Et la secrétaire générale de la FNO compte bien les voir venir en nombre.
Alors oui l’agricultrice sait bien qu’après ce printemps pourri, les travaux dans les champs ont pris du retard et que sur les fermes, le boulot ne manque pas. Le 23 juin, c’est un dimanche, peut-être pas le jour idéal non plus.
« On aura beau trouver toutes les bonnes excuses du monde, l’enjeu reste essentiel », prévient Michèle Boudoin. Elle ne fait pas du 23 juin, une manifestation de plus. « Nous portons au niveau de la FNO des revendications en faveur de prix rémunérateurs et d’une PAC juste. Plus les éleveurs se mobiliseront en masse, plus nos arguments notamment en faveur d’un couplage renforcé pour la production ovine dans le cadre de la prochaine PAC auront du poids ». Pour la responsable professionnelle, on ne peut pas d’un côté ne pas se satisfaire de sa situation et de l’autre ne pas saisir les opportunités qui se présentent pour contribuer à faire changer les choses.
Derrière les flonflons et le côté bucolique des paysans montant à Paris, la manifestation du 23 juin aura un impact certain pour peser sur les choix français en matière de politique agricole commune. Faire une démonstration de force, voilà l’objectif. «Si nous les éleveurs ne nous mobilisons pas, personne ne va le faire à notre place ». Il y aura les quelque 700 brebis, convoyées par un éleveur de la région Provence Alpes Côte d’Azur, mais il faudra aussi des hommes. « C’est quoi après tout une journée, c’est peut-être accepter de prendre un peu de temps justement pour prendre un temps d’avance sur les décisions à venir ».
En 2008, c’est forte des multiples mobilisations dont les plus emblématiques resteront les grandes transhumances de l’espoir, que la profession a pu obtenir un bilan de santé de la PAC favorable à la production ovine.
Les manifestations pèsent, Michèle Boudoin en est convaincue et invite tous les éleveurs à monter dans le car, le 23 juin, au matin.
Modalités pratiques
Des cars sont affrétés pour emmener les manifestants du Puy-de-Dôme à Paris.
Cinq points de ramassages sont prévus :
- Ambert à la gare, à 2 h 30
- Issoire, sur le parking de Carrefour, à 2 h 30
- Aubière sur le parking de la Chambre d’agriculture, à 3 h
- Thiers au péage, à 3 h 20
- Combronde au péage, à 3 h 30
Le matin, un défilé conduira les manifestants de Montparnasse aux Invalides. Ensuite, un temps d’échanges et de dégustations autour de produits locaux aura lieu jusqu’à l’heure du départ, vers 16 h 30.
Bien que des ravitaillements soient prévus, il est recommandé, à chacun, de prévoir de quoi se restaurer pour la journée.
Chacun peut s’inscrire pour participer auprès de son délégué cantonal ou à l’UDSEA au 04.73.44.46.90 ou 06.01.33.15.33.