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Villages
Comment l'adressage entre dans les mœurs les plus rurales ?

Le projet d’adressage au Trioulou montre comment les petites communes rurales peuvent s’adapter aux exigences modernes tout en préservant leur identité. 

Une dame pose la main sur une boite aux lettres ou figure un numéro d'adressage, le 2.
Enfant du pays, Geneviève Marquet, d’abord conseillère municipale est maire du Trioulou depuis 2020. Elle a pris en charge l’adressage.
© Renaud Saint-André

Fini d’adresser un courrier postal à “M. Untel, le Bourg”... Partout en France, dans les moindres petites communes, l’adressage est de mise. “M. Untel” réside désormais “4 rue de l’Église”, par exemple. Dans le Cantal, la plupart des communes ont déjà réalisé cette opération. Certaines sont sur le point de la finaliser. 

C’est le cas au Trioulou, qui illustre parfaitement l’importance de l’adressage dans les communes rurales. Situé dans le sud du Cantal, à la frontière de l’Aveyron et du Lot, ce village d’une centaine d’habitants a entrepris de mettre en conformité son adressage pour améliorer l’efficacité des services.  

L'adressage n'est pas une révolution 

Si certains foyers ont pu se demander à quoi pouvait bien servir ces changements, Geneviève Marquet, maire, a sû trouver les bons arguments : “Cela va faciliter la vie et bien plus que pour de simples livraisons, mais aussi celle des services de secours, des infirmières, des aides à domicile, etc.” Le premier magistrat explique que l’adressage est en réflexion depuis 2022. Une commission composée du maire, d’une adjointe, d’une conseillère municipale(1) et de la secrétaire de mairie a été mise en place pour nommer toutes les voies, y compris chacun des lieux-dits. 

Si dans le centre-bourg vont fleurir prochainement un “chemin du Château”, une “impasse du Cimetière” ou une “rue de la Mairie”, et si “Le Tour” est devenu “route de Bagnac”, ce fut assez simple dans les hameaux qui, pour la plupart, ont gardé leur dénomination, explique le maire. La commune a bénéficié de l’expertise de La Poste pour valider ce projet d’adressage. Mais tout celà a un coût... 

Sans les poteaux pour les tenir, la commande des nouveaux panneaux, c’est déjà un budget de 3 000 €” Geneviève Marquet, maire du Trioulou

Commandés en fin d’année dernière, ils devraient être livrés d’ici le printemps et seront installés dans la foulée.  Du côté des habitants, pour être sûr qu’ils jouent bien le jeu d’afficher leur numéro de voirie, le conseil municipal a opté pour l’achat groupé de petites plaques qui donnent une unité cohérente aux habitations. “

Un numéro par maison

En accord avec les habitants, je passe dans chacune de la centaine de maisons recensées accompagnée d’un agent de Dispo-service(2), car nous n’avons pas de cantonnier”, explique le maire qui met la main à la pâte pour fixer les numéros, un à un. Les propriétaires sont informés par courrier, par le biais d’un bulletin municipal et d’un site Internet moderne et intuitif (le-trioulou.fr) et  les numéros sont fixés là où ils le décident : boîte aux lettres, portail, muret ou linteau. Le travail avance vite : “Hier, on en a fait cinquante”, témoigne Geneviève Marquet. D’ici peu, les GPS seront à jour de ces adresses nouvelles, offrant au plus grand nombre, une information bien plus précise.

(1) Dans un conseil municipal paritaire, qui compte six femmes pour cinq messieurs. 

(2) Association intermédiaire qui contribue à l’insertion sociale et professionnels des demandeurs d’emplois dans le Cantal.

Des plaques de numéro étalées sur un bureau en vue de l'adressage.

Obligation légale
Depuis février 2022, la loi 3DS (Différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) impose à toutes les communes, indépendamment de leur taille, de mettre en place un adressage complet et précis. Cette obligation, qui était auparavant réservée aux communes de plus de 2 000 habitants, s’est étendue aux plus petites communes des zones rurales. Cette mesure vise à améliorer l’accessibilité des services, à accélérer les interventions d’urgence et à améliorer la qualité des services publics. La mise en place de l’adressage inclut la dénomination des voies, la numérotation des habitations et l’identification des lieux-dits. Les communes doivent transmettre ces données à la Base adresse nationale (BAN), qui sert de référence pour tous les opérateurs publics et privés. Cette centralisation des informations garantit une uniformité et une fiabilité des adresses, essentielles pour les services de secours, les livraisons, les systèmes GPS ou encore le raccordement à la fibre. Les communes souveraines Pour accompagner les communes dans cette démarche, plusieurs outils et ressources ont été mis à disposition. Des guides méthodologiques, des tutoriels et des webinaires sont disponibles pour aider les élus locaux à se conformer à ces nouvelles exigences. De plus, des acteurs comme La Poste proposent leur expertise pour accompagner les communes dans la mise en place de l’adressage, d’autant plus utile dans nos communes rurales, souvent confrontées à  des défis spécifiques en raison  de leur taille et de leurs ressources limitées. Sur le plan financier,  certaines ont demandé des  aides, conditionnées à la mise  en œuvre de projets d’aménagement, incluant l’adressage, notamment des subventions de l’État comme la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR). Toutefois, la loi 3DS reconnaît pleinement la compétence des communes en matière d’adressage, en confiant au conseil municipal la responsabilité de la dénomination des voies et de la numérotation des habitations. Le rôle de l’État se limite à encourager les communes qui ne l’ont pas encore fait, à se conformer à ces nouvelles directives pour gagner en efficacité de services. 

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