Collectif : Thomas Diemer : simplement président
Rien ne prédestinait Thomas Diemer à devenir président de JA national.
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Thomas Diemer : simplement président
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GERMAIN SCHMITT
C’est l’aboutissement d’un engrenage fait de prises de responsabilités crois- santes au sein du réseau. Presque un accident, selon lui, mais pas tout à fait. Car le jeune homme est pétri de qualités, la première étant la modestie
Le 5 juin 2014, lors du congrès des Jeunes Agriculteurs qui se déroulait à Saint-Brieuc, Thomas Diemer a été élu président natio- nal de Jeunes Agriculteurs à 31 ans. Après un parcours de for- mation classique - baccalauréat technologique puis BTS Analyse et conduite de systèmes d’ex- ploitation au lycée agricole d’Obernai - le jeune homme met un premier doigt dans l’engrenage en suivant les cours dispensés à l’Ecole des cadres, qui forme les futurs responsables agricoles en Alsace, durant deux hivers.
Le 5 juin 2014, lors du congrès des Jeunes Agriculteurs qui se déroulait à Saint-Brieuc, Thomas Diemer a été élu président natio- nal de Jeunes Agriculteurs à 31 ans. Après un parcours de for- mation classique - baccalauréat technologique puis BTS Analyse et conduite de systèmes d’ex- ploitation au lycée agricole d’Obernai - le jeune homme met un premier doigt dans l’engrenage en suivant les cours dispensés à l’Ecole des cadres, qui forme les futurs responsables agricoles en Alsace, durant deux hivers.
Compétent, sérieux et passionné
Sa formation achevée, Thomas Diemer, s’installe en 2005 sur l’exploitation familiale située à Hurtigheim, dans le Bas-Rhin. Parallèlement, il s’investit doucement mais sûrement au sein du réseau JA : secrétaire puis président de son canton de Truchtersheim de 2008 à 2011, -il participe activement à la préparation des Terres à l’envers, événement qui avait mobilisé tout le réseau, et plus particulièrement les Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin en septembre 2011. Rappelons que cette finale nationale et européenne de labour avait été l’occasion d’organiser une grande manifestation sur plus de 120 ha aux portes de Strasbourg, avec 150 000 visiteurs. Thomas Diemer était alors responsable des animations, de la soirée de gala et du pétale Alsace. Dès 2010, il fait son entrée à JA national, d’abord en tant qu’administrateur puis en tant que trésorier. Au sein du bureau national, il est responsable du foncier et de la distribution des produits agricoles. Deux dossiers qui lui tiennent à cœur. « Au départ, j’étais motivé par le dossier de l’installation, explique Thomas Diemer. Or l’accès au foncier reste le premier frein à l’installation. Il faut donc le préserver et donner la priorité aux jeunes qui s’installent». Et quand il s’agit de la distribution, Thomas Diemer sort de sa réserve naturelle pour se montrer offensif : « On ne peut pas se satisfaire de ce que la grande distribution fait avec les produits agricoles, c’est-à-dire surfer sur leur image, sans les valoriser davantage. Il faut moraliser et assainir les relations entre l’amont et l’aval. Mais aussi être pro-actif pour dégager de la valeur ajoutée et conforter notre revenu. Les agriculteurs sont légitimes à se saisir de la distribution pour mieux valoriser leurs produits. C’est vrai pour les filières courtes, mais aussi pour les filières longues. Comme nos parents se sont saisis du tourisme vert, notre génération doit investir la distribution.»
Investir la distribution
C’est ainsi que Thomas Diemer s’est retrouvé à la tête du syndicat jeune : en se passionnant pour ses dossiers. «J’ai chaque fois voulu m’investir davantage, et j’ai toujours été soutenu par l’ensemble du réseau JA et la profession agricole. Pour moi, accéder à cette fonction, c’est l’occasion de faire mes preuves, mais surtout de défendre et de faire entendre les idées émanant du réseau.» C’est donc avec sa modestie habituelle, légendaire chez ceux qui le connaissent bien, que Thomas Diemer aborde son mandat : «Chez JA, par définition, on est tous de passage, puisqu’il y a une limite d’âge. Mais si le turn over est important, les idées restent. Nous sommes avant tout 5 000 adhérents de base qui souhaitent agir car ils veulent une agriculture qui leur ressemble. C’est la force de notre réseau.» L’autre force du réseau que souligne le nouveau président, c’est le capital sympathie dont bénéficient les jeunes : «Cela nous permet de tenir un autre discours que celui de nos aînés, des autres OPA. Même si on se trompe, il faut oser, encore et encore, pour faire bouger l’ensemble de la profession.»
BÉRENGÈRE DE BUTLER