Chèvres et brebis laitières, un duo gagnant à la Ferme bio des Brebiquettes
Adèle et Nicolas Lombard, et Alban Cholvy sont installés en bio à Riotord avec 2 productions, chèvres et brebis, conduites simultanément.
les 3 associés ont pris la pose.
Simple et fonctionnel, le bâtiment bois du Gaec La Ferme des Brebiquettes sur la commune de Riotord abrite 2 troupeaux qui vont de pair. D’un côté 80 chèvres alpines, et de l’autre 70 brebis lacaunes, les deux troupes séparées par un couloir d’alimentation. Atypique pour notre département, cette double activité est un choix des 3 associés, Adèle et Nicolas Lombard et Alban Cholvy, décision prise à l’occasion de l’installation de ce dernier et motivée par plusieurs critères.
L’aventure commence en 2007 pour les Lombards qui ont saisi l’opportunité de s’installer au lieu-dit Fressinet sur l’exploitation d’un éleveur qui partait à la retraite et souhaitait transmettre son exploitation (bovins lait et viande) à des jeunes ; il est d’ailleurs resté dans le village et à l’occasion a donné un coup de main. Les laitières ont été remplacées par des chèvres, et les jeunes ont gardé une dizaine de vaches allaitantes, le tout en bio sur une trentaine d’hectares. Dès leur installation en Earl, les exploitants ont construit la chèvrerie et une fromagerie, les anciens bâtiments ayant été détruits par un incendie.
Et en 2014, les 2 exploitants ont souhaité trouver un associé, notamment pour se dégager du temps au profit de la vie de famille. Et c’est ainsi qu’ils ont pris contact avec Alban qui avait posté une annonce sur le site “Terre de Liens“ ; il souhaitait s’installer en élevage. «D’entrée, le courant est bien passé entre nous» se souvient Alban. Quinze jours d’essais pour faire connaissance, un stage parrainage d’un an, et le nouvel associé entre dans le Gaec au 1er janvier 2015. Une nouvelle organisation se met en place avec 1 week-end sur 3 et 15 jours de vacances par an. L’élevage compte 90 chèvres dont tout le lait est transformé et vendu dans 3 magasins de producteurs ou à la ferme.
L’arrivée des brebis
Toujours dans un souci d’organisation du travail et d’augmentation du revenu, les 3 associés ont mis dans la balance deux scénarios de développement : augmenter le cheptel caprin ou opter pour une autre production compatible avec les chèvres. Leur choix s’est porté sur les brebis laitières car comme l’explique Alban Cholvy : «le bâtiment est adapté (deux travées avec un couloir central et la salle de traite dans la continuité ; la grange avec un système de séchage du foin en bout) ; les 2 troupeaux peuvent utiliser la même machine à traire (grâce à une adaptation réalisée par une entreprise locale Bardy à Burdignes) ; et il n’y avait pas de fromages de brebis dans les 3 magasins de producteurs…»
60 brebis lacaunes, venues de l’Aveyron, sont donc arrivées à Riotord en juillet 2016. Et aujourd’hui le Gaec La Ferme des Brebiquettes, comme son nom l’indique, conduit ses 2 troupeaux sous un même bâtiment et de manière similaire pour l’alimentation (foin et herbe, et aliment complet), les soins aux animaux, la traite…
Les chèvres mettent bas en février et produisent du lait jusqu’en décembre. Les brebis sont désaisonnées et agnellent sur octobre, novembre et décembre. «Cette conduite des troupeaux oblige à traire toute l’année, mais décale les pics de production et les pics de travail entre les 2 troupeaux, et permet des rentrées d’argent plus régulières sur l’année» souligne Alban.
À goûter : le Fressita
L’ensemble de la production laitière (45 000 l de lait de chèvres et 16 000 l de lait de brebis) est transformé en fromages (tomes, bleus, pâtes molles…), yaourts, faisselles… Atypiques, le Gaec propose son Fressita, sorte de “féta“ et du bleu de chèvres… Un panel de produits plébiscités par les clients. Les 3 agriculteurs, associés dans les 3 magasins de producteurs, participent à la vente à raison de 3 demi-journées par semaine dans chacun des 3 points de vente. Une occasion d’être en contact avec les consommateurs. Le Gaec participe par ailleurs à des journées portes ouvertes comme “De ferme en ferme“.
Aidés par une salariée à temps partiel, qui assure notamment les week-ends avec Alban, à raison d’un week-end sur 2, les associés sont maintenant en rythme de croisière. Leur objectif à terme serait de trouver un peu plus de terrains proches de l’exploitation pour être plus autonomes, car avec 35 ha seulement, ils doivent acheter du fourrage chaque année. Ils souhaitent aussi continuer à optimiser leur temps de travail au profit de leur vie de famille. «Nous commençons nos journées à 6 h du matin pour terminer au plus tard à 18h sauf lors des foins. C’est une règle pour nous» souligne Alban Cholvy.
Adèle et Nicolas Lombard et Alban Cholvy ont fait le bon choix en associant chèvres et brebis bio à la Ferme des Brebiquettes ; un duo original mais gagnant…