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Chasse : le centre où l’on traque les mauvais automatismes

La Fédération cantalienne des chasseurs a inauguré samedi son centre de formation au permis de chasser au lieu-dit le Mazut à Cros-de-Montvert.

Le site de quatre hectares, inauguré samedi en présence du sénateur honoraire Paul Robert, a été aménagé pour que sept à huit candidats puissent évoluer simultanément en toute sécurité.
Le site de quatre hectares, inauguré samedi en présence du sénateur honoraire Paul Robert, a été aménagé pour que sept à huit candidats puissent évoluer simultanément en toute sécurité.
© P.O.

De l'aveu de plusieurs chasseurs dans l'assistance, et de celui du président Picard lui-même, réunis samedi pour l'inauguration du nouveau centre de formation fédéral au permis de chasser de Cros-de-Montvert, cet examen pratique qui s'apparente au premier abord à un simple parcours de santé, pourrait ramener plus d'un pratiquant régulier à la modestie et à réviser ses classiques en matière de sécurité. Car pour glaner les 16 points requis (sur 21) et décrocher la partie pratique du précieux sésame, la vigilance doit être une compagne plus fidèle encore que son complice à quatre pattes. Ainsi, tout au long d'un parcours balisé par trois ateliers techniques, les candidats doivent affronter une série de mises en situation destinées à vérifier leur capacité à utiliser une arme à feu dans toutes les conditions de chasse et, surtout, en toute sécurité vis-à-vis d'eux-mêmes, de leurs collègues chasseurs, de potentiels autres usagers de la nature, ainsi que des biens.

Tics rédhibitoires

Et les occasions de revenir bredouille de cette chasse au permis sont nombreuses au cœur de ce site de quatre hectares aménagé au centre d'un massif forestier bordant la RD 2 et à deux encablures de Cros-de-Montvert. Comme l'a rappelé au moment du premier test de ce permis à blanc Didier Chamberet, responsable du service technique et de la formation à la fédération départementale des chasseurs : un franchissement d'obstacle au cours duquel toute arme chargée signifie le retour à la case départ pour le postulant. Même sanction pour celui (ou celle d'ailleurs) qui s'aventurerait à garder le doigt sur la détente entre deux instructions du formateur ou encore, qui franchirait le ruban blanc, véritable ligne de vie, sur un site où peuvent évoluer simultanément sept à huit personnes armées. Car même si certains exercices se font en partie avec des munitions inertes (dotées d'une douille et d'une ogive mais sans amorce, ni balle), d'autres utilisent des munitions spéciales avec une charge en poudre certes réduite, mais tout de même capables de perforer à 22 mètres une planche de 25 mm d'épaisseur. Des munitions comme celles utilisées sur l'atelier simulant une arrivée en battue. Une scène où le candidat doit d'abord vérifier ses zones de tir, se signaler à son voisin, identifier matériellement un angle de tir de 30 degrés, au-delà duquel la probabilité de toucher son voisin, même avec un ricochet, est jugée quasi nulle par les balisticiens, et, enfin, attendre le coup de trompe de début de battue avant de charger. Une habitude un peu oubliée en pratique aux dires de certains participants. Pour autant, le nombre d'accidents de chasse est en diminution constante depuis douze ans et seuls deux accidents légers ont été recensés l'an dernier dans le Cantal. Autre aptitude évaluée : la capacité du futur chasseur potentiel à identifier sa cible (des plateaux de couleurs différentes simulant des espèces chassables ou protégées) avant de tirer en appréciant également les distances de tir, tout en étant vigilant à l'irruption dans la zone de tir d'une silhouette. Autant de pré-requis que la Fédération de chasse souhaite inculquer aux futurs pratiquants soucieuse d'ancrer aussi auprès du grand public l'image d'une activité respectueuse des autres, de son environnement et actrice de la biodiversité.

 


Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
Droits de reproduction et de diffusion réservés.

 

 

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