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En vidéo : Dégâts aux cultures
Champs saccagés, agriculteurs découragés... la situation est critique

Les champs de maïs et les prairies reçoivent les visites répétées des sangliers et des blaireaux ; une situation dénoncée par les agriculteurs. Découvrez leur réaction à travers ses deux vidéos, l'une ciblant le blaireau et l'autre le sanglier.

À quelques jours des ensilages de maïs, nous avons accompagné les agriculteurs du secteur de St Privat d’Allier/Mercoeur dans leurs champs. Ils voulaient nous montrer les dégâts occasionnés par la faune sauvage en particulier les sangliers et les blaireaux.
Dans ce secteur bordé au sud par l’Allier, avec de nombreux bois et des parcelles pentues et difficiles à entretenir, l’agriculture est essentiellement tournée vers la production laitière et la viande bovine.Les terres agricoles de St Privat - St Didier sont des prairies naturelles et temporaires, un peu de blé sur le bas de la commune et 110 à 120 ha de maïs.Notons que si la commune a une altitude moyenne de 875 m, elle s’étire depuis 600 m jusqu’à 1100m.Autant dire que dans les gorges qui descendent jusqu’à l’Allier, dans les terrains en pente et sous bois, le sanglier est roi.Et pour s’alimenter rien de mieux pour lui qu’un beau champ de maïs ou une prairie.

Spectacle désolant
Dès le bord du champ on aperçoit les tiges de maïs cassées et couchées.Il faut ensuite s’aventurer à l’intérieur de la parcelle pour découvrir l’étendue des dégâts.Des espaces de plusieurs mètres carrés saccagés, les épis cassés et mangés… le spectacle est désolant.Un peu plus loin c’est une prairies qui a servi de garde-manger.Si les dégâts sont un peu moins visibles, c’est parce que le forfait date de plus d’une semaine et que la nature a un peu repris ses droits.Néanmoins, Hervé Mingot président du syndicat agricole FDSEA de St Privat souligne que «cette prairie de l’année devra être ressemées en grande partie».
Sur la commune voisine de Mercoeur, les agriculteurs rejoignent Jean Louis Marion sur son champ de maïs qui a fait le bonheur d’une horde de sangliers semble-t-il.Abattus, Hervé Mingot, Jean-Michel Besqueut un autre agriculteur et le propriétaire «errent» au milieu du champ relevant ça et là des traces du passage des sangliers, des empreintes de pattes, des coups de nez, nous montrant les stigmates caractéristiques qui ne laissent aucun doute quant à l’origine des dégâts.Abattus, les 3 hommes font un rapide relevé des dégâts.«C’est décourageant», souligne le propriétaire qui s’interroge sur l’intérêt de continuer à faire du maïs, si «c’est pour engraisser des cochons sauvages».Se pose également la question de l’ensilage de la parcelle avant ou après le passage de l’expert…

Manque de respect
Les agriculteurs sont dépités et dénoncent le manque de respect de leur travail.Hervé Mingot explique : «alors que le Préfet avait anticipé la chasse aux sangliers au 15 août, le responsable de Massif (Massif 8) a refusé d’appliquer cette décision.Sur ce secteur la chasse n’a été ouverte qu’au 1er septembre après intervention du Préfet». Le métier n’est pas toujours facile avec les aléas climatiques, les incertitudes des marchés, la hausse des charges, alors quand par dessus viennent se greffer des problèmes dus à «une mauvaise gestion des populations de sangliers par des chasseurs pour qui cette activité est un loisir et non leur gagne-pain», les agriculteurs voient rouge.
Alors bien sûr, ces mêmes chasseurs sont toujours prompts à répondre que les agriculteurs sont indemnisés.Herve Mingot et Jean-Michel Besqueut ont fait un rapide calcul.Pour re-semer une prairie, il faut compter 365 €/ha (220 € de semence, 100 € pour 3 h de déchaumage et semis direct, 45 € de gasoil) sans compter le passage du rouleau, l’épierrage et la main d’oeuvre, et la perte par rapport au décalage de la date de semis.   Quant au maïs, la facture s’élève aux environs de 580 €/ha (tout compris). Le barême de remise en état mécanique légère pour les prairies avec re-semis prévoit 332 €/ha et pour le maïs 290 €/ha pour le re-semis et 3,25 €/ql pour la perte de récolte !!! Et là où les agriculteurs s’insurgent, c’est sur la franchise de 76 €/ha à la charge des plaignants.Cette règle qui s’applique quand les dégâts ne sont pas suffisamment conséquents par rapport aux frais d’expertise, est vécue comme une injustice par les agriculteurs.Elle dissuade de faire une déclaration de dégâts, ce qui fait baisser les statistiques pour les chasseurs qui brandissent haut et fort des chiffres qui ne révèlent donc pas la réalité du terrain.
N’ayant pas beaucoup de latitudes pour se faire entendre, les responsables professionnels, à l’instar de Hervé Mingot, invitent les agriculteurs à bien faire leurs déclarations de dégâts, peut-être à les regrouper pour optimiser le déplacement des experts, et faire ainsi remonter à la Fédération Départementale de la Chasse, la réalité de la situation.

Le blaireau, un autre fléau

Outre le sanglier, les agriculteurs souffrent également des passages du blaireau qui lui-aussi laisse des empreintes importantes dans les champs de maïs.Comme son complice le sanglier, le blaireau couche les tiges de maïs ; il en couche 50 pour manger un épi. Les deux espèces n’ont pas la même façon d’opérer.Le sanglier coupe l’épi, alors que le blaireau ne mange que les graines en faisant avec application le tour de l’épi qu’il préfère au stade pâteux.Comme le montre notre photo, après son passage, il ne nous reste que le tronc. Le blaireau s’attaque aussi au blé et même au blé barbu.
Souvent, les dégâts dans les parcelles sont à la fois perpétrés par le sanglier et le blaireau.
Mais si le résultat visible sur le terrain est sensiblement le même, culture détruite, les conséquences pour l’agriculteur sont très différentes.En effet, le blaireau n’étant pas classé nuisible, ses dégâts ne peuvent faire l’objet d’une indemnisation.L’agriculteur n’a donc aucun recours.
Face à ces problèmes récurrents, la FDSEA et sa section «Chasse» demandent aux agriculteurs qui constatent des dégâts par le blaireau ou d’autres espèces non classées nuisibles, de faire une «déclaration de dommages causés par la faune sauvage» et de la renvoyer à la FDSEA.Ces enquêtes seront remises en préfecture, le Préfet ayant en effet l’opportunité d’étudier l’éventualité de classer nuisible un certain nombre d’espèces.Mais pour cela il doit s’appuyer sur des données chiffrées et donc des justificatifs lui permettant d’évaluer l’importance des dégâts causés par ces animaux.
Demandez l’imprimé à la FDSEA04 71 02 60 44.

 

 

Retrouvez la vidéo faite sur les dégâts de blaireau cliquez ici.

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