Cantal’optimisme...
Un esprit de concorde et un vent d’optimisme ont soufflé sur l’Assemblée départementale réunie le 26mars en session, peut-être la dernière du mandat.

Pas une note dissonante, pas un bémol dans le concert de louanges qui a accompagné la présentation du rapport d’activités 2020 du Conseil départemental, le dernier de la mandature. Dans les rangs de la majorité comme de l’opposition, chacun a salué tout à la fois le volontarisme, la réactivité et le rôle de proximité essentiel du Département auprès des Cantaliens et des collectivités lors de cette crise sanitaire et, au-delà, sur les dossiers majeurs du désenclavement et de l’attractivité du département. Et alors qu’un nouvel avis de tempête sanitaire est annoncé sur l’Hexagone, c’est un vent d’optimisme qui a soufflé vendredi 26 mars au-dessus de l’hémicycle de l’Assemblée départementale.
Pas de fausses notesCette confiance dans la capacité du Cantal à inverser sa courbe démographique par une attractivité avérée, ce sont les propos d’Alain Calmette qui l’ont en premier incarnée. Ce dernier a fait valoir les moyens gouvernementaux aujourd’hui alloués pour sortir de la crise via le Plan de Relance, une DETR(1) dopée, mais aussi la délocalisation à Aurillac d’une unité de la DGFip (Finances publiques), le cursus intégral de formation des futurs enseignants désormais possible sur le campus aurillacois... : "Le vrai défi, c’est de partir de ces bases saines, de ces outils de rebond octroyés pour essayer de gagner la bataille démographique." Un objectif à portée de main pour le député Descœur et non plus du ressort de la seule incantation. "Il se passe des choses dans le Cantal, ces choses sont sues, connues, citées en exemple par nos voisins", a-t-il assuré, tandis que Jean-Antoine Moins voit dans le maintien des DMTO(2), dans la fréquentation touristique exceptionnelle de l’été 2020, ou encore dans l’implantation de nouvelles entreprises dans le Cantal, le signe d’un changement de paradigme. Il faut aujourd’hui marquer l’essai, avance le sénateur Delcros, en utilisant l’opportunité de la loi 4 D qui sera examinée cet été par le Parlement. "On a une opportunité à saisir pour qu’à la lumière de ce qui s’est passé en 2020, l’échelon départemental voit ses prérogatives renforcées dans ce nouvel acte de décentralisation, de même qu’il faut que le rôle du préfet de département soit renforcé." Didier Achalme concluait cette séquence en saluant cet esprit de concorde : "Nous avons su sacrifier nos dissensions sur l’autel de l’avenir du Cantal."
Ça "roule" pour les aides à domicileLors de cette séance qui pourrait être la dernière de la mandature, la collectivité départementale a souhaité encore accentuer son action dans le domaine des solidarités sociale et territoriale au travers d’un dispositif original de soutien à la mobilité des aides à domicile. Une profession en mal d’attractivité avec un faible niveau de rémunération des agents soumis à des déplacements nombreux... Les salariés de ce secteur vont ainsi pouvoir bénéficier d’un tarif préférentiel pour louer un véhicule qu’ils pourront utiliser à titre professionnel et personnel. Dans le cadre de partenariats noués avec des professionnels de la location ou de la location-vente, une redevance sera versée conjointement par le Département (25 €/mois) et le service d’aide à domicile employeur (16 € minimum), soit a minima 41 € déduits mensuellement du contrat de location. En contrepartie, via un contrat de sponsoring, le véhicule loué se verra apposer le logo ou des publicités du service d’aide à domicile et du Département. Sur la base des effectifs CDI connus à ce jour dans les structures concernées, le coût annuel de cette redevance pour le Département sera de 37 000 € (28 000 € pour 2021). Une initiative qui a reçu le plébiscite des élus, Mireille Leymonie précisant que ce dispositif, déjà en place auprès d’agents de l’ADMR, donnait pleine satisfaction.
Partenaire majeur des collectivitésSolidarité toujours, cette fois en direction des collectivités avec 573 868 € de subventions allouées à 50 opérations dans le cadre de la première vague 2021 du fonds Cantal solidaire. L’Assemblée départementale a par ailleurs accepté d’abonder de 702 697 € supplémentaires l’enveloppe affectée à l’appel à projets "Dynamisation et revitalisation des centre-bourgs et des cœurs de villes" au vu de la forte mobilisation des communes et de la qualité des dossiers présentés. Au total, 35 projets ont été retenus pour 2,2 M€ de soutiens. Les conseillers départementaux ont également acté une aide (45 000 €) à caractère exceptionnel au profit de la commune de Vic-sur-Cère pour les travaux de sécurisation du hameau des Blattes, suite à l’éboulement survenu en janvier dernier. Aide exceptionnelle également pour les communes de moins de 1 000 habitants situées à plus de 900 m d’altitude et qui ont dû faire face à des charges de déneigement importantes suite au passage de la tempête Bella. Ces 120 communes éligibles pourront prétendre à une aide pour des travaux de déneigement de la voirie communale, des réparations de matériel de déneigement et l’acquisition de petit matériel spécifique.Solidarité enfin avec le monde agricole au travers du vote d’une motion en faveur de l’élevage de montagne.(1) Dotation d’équipement des territoires ruraux (État).(2) Droits de mutation, reflets de la dynamique des transactions immobilières : en 2020, ces derniers sont restés quasi stables à 13,2 M€ (13,4 M€ en 2019).