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Burons : Valeurs cantaliennes

Hautes Terres Communauté mène un programme de restauration et de mise en valeur de quatre burons, dans le but de faire découvrir ces sentinelles des montagnes.

trois personnes au milieu de murs en pierre
Il s'agit de découvrir l'histoire des burons, patrimoine de la Haute-Auvergne
© b.parret

Mercredi 24 juillet à Lavigerie, Didier Achalme, président de Hautes Terres Communauté et Marc Ganuchaud, délégué départemental de la Fondation du Patrimoine signaient la convention d’engagement pour la souscription en faveur de la restauration de quatre burons par la collectivité. Le moment était important et «permettra à tout un chacun, à des personnes éloignées, de participer à la sauvegarde de ce patrimoine emblématique du Cantal et de ses traditions», se félicitait le président de Hautes-Terres Communauté qui a fait de ce projet un des enjeux de sa mandature tant les burons représentent «notre territoire». 
Le choix de cette signature en mairie de Lavigerie n’est pas non plus dû au hasard. La commune de 108 habitants compte un des quatre édifices amenés à être restaurés. Le chantier vient tout juste de débuter de manière impressionnante.  

 
Adhésion au projet


Petite commune bénéficiant au cœur des monts du Cantal d’un «paysage de carte postale», «les habitants de Lavigerie témoignent au quotidien de leur attachement au patrimoine de la commune qui compte autant de fermes, six, que de commerces liés au tourisme»,  confiait le maire, Denis Delpirou. Alors, il n’y a pas eu d’opposition, bien au contraire pour que soit menée la restauration du buron de Peyre-Arse, également baptisé buron de Louise en référence au prénom gravé sur une pierre d’encadrement de la porte (1). 
Le projet «burons» conduit par Hautes Terres Communauté a été initié en 2020 dans le cadre du projet de territoire intercommunal.
«Les burons constituent un patrimoine identitaire de la montagne cantalienne, rappelait mercredi Didier Achalme. Nos habitants y sont très attachés puisque ces lieux témoignent des modes de vie de certains de nos ancêtres, révélant l’authenticité et la rusticité de nos paysages et de nos manières de vivre.» L’ambition est aussi de permettre de disposer de nouvelles offres de découverte du territoire et de son identité pastorale et pour que les professionnels, tels les accompagnateurs en montagne puissent valoriser ces sites. Ils seront ouverts au public afin de les faire découvrir sans qu’ils ne deviennent des lieux d’hébergement. Ils s’accompagneront d’une signalétique en particulier sur l’activité pastorale environnante avec la présence des troupeaux, et en collaboration avec l’association Auvergne Estives. «pour la valorisation et l’animation des lieux, nous allons créer des circuits de randonnées et proposer de la signalétique sur l’histoire des burons mais, aussi, sur les bonnes pratiques pour la randonnée en montagne (les comportements à avoir en présence des animaux et pour la protection de la biodiversité)», précise Théo Mathieu, chef de projet Avenir Montagne dans lequel s’inscrit l’opération burons.

 
Collectif


«Ce projet est absolument cohérent sur la base d’un travail collectif pour des burons qui méritent mieux qu’un plaisir égoïste», faisait remarquer Marc Ganuchaud, délégué départemental de la Fondation du Patrimoine qui devient avec la signature de la convention avec Hautes Terres un nouveau partenaire pour ce projet estimé à 1,4 million d’euros.
Quatre burons sont en cours de restauration ou sur le point d’être achevés. Il s’agit sur la commune de Vèze du buron du Caire, sur Ségur-les-Villas de celui de la montagne de Ségur, sur Albepierre-Bredons celui de Salabert et sur Lavigerie, celui de Louise (2). 
Trois siècles d’histoire
Ils ont été choisis car ils représentent à eux quatre différentes époques de construction depuis le XVIIIe siècle jusqu’aux années 1950. Ils se partagent entre les monts du Cantal et le Cézallier avec des organisations de travail différentes et donc des architectures très complémentaires pour offrir de découvrir l’évolution à travers le temps. Les travaux portent sur du rafraichissement à la reprise de la voûte et de la toiture, la restauration la plus lourde pour celui de Louise. L’accès à 1440 mètres d’altitude en fait un véritable challenge pour les entreprises qui ont répondu à l’appel d’offre. «C’est une occasion de valoriser leur savoir-faire pour la restauration du patrimoine», note Théo Mathieu. 
Le partenariat public-privé dont s’est félicité mercredi dernier, le sénateur Stéphane Sautarel, également conseiller régional, implique  l’État, les fonds européens via la Région, le Conseil départemental du Cantal, la Fondation Crédit Agricole, la Mission Bern («100 sites départementaux à sauvegarder en 2023»). La communauté de communes apporte un fonds de concours équivalent à la participation financière des communes. La souscription de la Fondation du Patrimoine (www.fondation-patrimoine.org) permettra de «soulager» l’engagement des communes. L’objectif est d’atteindre un ensemble de 80 % de subventions.    
 


(1) Spécialiste et passionné du Cantal, Pierre Moulier parle de Peyrache dans son dernier livre «Cantal vécu, redécouverte subjective».
(2) Sur Albepierre-Bredons, les ruines des burons de Chamalières et de la Molède seront mises en valeur dans le but de créer un itinéraire de découverte. 

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