Aller au contenu principal

Bruno Jurrus : « J'ai commencé grâce à un grossiste »

L'EARL Mont-Bio à Montmeyran, dans la Drôme, s'est lancée en 2014 dans la culture de la patate douce bio. Une diversification réussie qui nécessite toutefois des investissements en main-d'oeuvre et plants onéreux.

L'EARL Mont-Bio à Montmeyran, dans la Drôme, s'est lancée en 2014 dans la culture de la patate douce bio. Une diversification réussie qui nécessite toutefois des investissements en main-d'oeuvre et plants onéreux.
L'EARL Mont-Bio à Montmeyran, dans la Drôme, s'est lancée en 2014 dans la culture de la patate douce bio. Une diversification réussie qui nécessite toutefois des investissements en main-d'oeuvre et plants onéreux.
© Pierre-Louis Berger

Bruno Jurrus, 57 ans, possède 20 ha en patates douces biologiques, à Montmeyran, (Drôme). Après un parcours de salarié agricole pendant 23 ans, il commence, grâce aux conseils d'un grossiste, ses premières plantations en 2014 sur un hectare et cherche à se diversifier. Il est un précurseur en Auvergne Rhône-Alpes dans cette production, ce légume originaire d'Amérique du sud. La seconde année, il plante 2 ha, puis 5 ha la troisième année. Privilégiant l'innovation, il multiplie les essais variétaux, recherche de meilleurs rendements, un goût plus savoureux et un bon visuel du produit. « Au départ, je n'avais pas d'information sur le processus de plantation, l'itinéraire technique. J'ai dû innover, effectuer des recherches. J'ai choisi deux variétés à chair orangée, Orléans et Beauregard car elles sont plus goûteuses et assurent un rendement plus élevé. Les premiers critères pour un grossiste sont la forme, le visuel et la qualité de la chair avec la peau. » Il crée l'EARL Mont-Bio qui regroupe sur 40 ha du maraîchage, asperge, asperge blanche, pastèque, courgette, fraise, butternut dont 20 ha en patate douce. Mont-Bio emploie 20 à 30 saisonniers à temps plein de mars à novembre. La plantation se déroule en avril et mai et la récolte de septembre à octobre. Pour cette campagne, il prévoit une récolte légèrement inférieure à celle de l'an passé, soit environ 25 tonnes. « Les fortes pluies du mois de juillet ont eu un impact sur le rendement et sur la forme du tubercule », précise Bruno Jurrus.

Des investissements lourds dans une calibreuse et des frigos
L'exploitation a investi dans une calibreuse et compte acquérir des frigos pour stocker ses produits pendant quatre à cinq mois et ainsi mieux écouler sa production. Elle tire le plus gros de son chiffre d'affaires dans cette culture mais reconnaît des contraintes technico économiques importantes : « Il est nécessaire d'avoir une importante trésorerie en début de saison pour l'achat des plants et autres matériaux. Il y a peu de mécanisation. Le désherbage en AB se fait à la main car c'est un tubercule fragile. Le nombre d'heures est élevé. Il faut beaucoup de main-d'oeuvre. En culture conventionnelle, on peut désherber avec des produits chimiques, ce qui limite les coûts de production. La mise en place d'une parcelle est onéreuse avec l'achat des plants, du plastique biodégradable et le système de goutte à goutte. Le désherbage en AB se fait à la main. Le rendement est aléatoire en AB et en culture conventionnelle. Ici, dans mon exploitation, j'ai choisi de planter à la main car j'ai plus de souplesse par rapport à la météo. » L'EARL Mont-Bio commercialise ses produits auprès des grossistes, des centrales d'achat, des chaînes de magasins en France. La vente au détail dans l'exploitation reste faible soit 1 % du volume. « 80 % de nos volumes sont destinés aux grossistes du sud-est et de l'est de la France. Le prix de vente n'est pas fixe. Il est très variable selon les semaines. En pleine saison, le produit en bio se négocie à 1,90 EUR le kilo aux grossistes. » Bruno Jurrus reconnaît d'autres contraintes pour la vente de ses produits : « Il y a un problème de concentration de l'offre sur deux mois ce qui a un impact sur les prix qui parfois sont à la baisse. Il est nécessaire d'étaler les ventes sur plusieurs mois pour être moins tributaire de cette baisse. »

Les plus lus

Pourquoi “Les Égarés” pourraient bien mener Léo Pons au sommet ?

Un court métrage professionnel est en préparation dans le Cantal. Le réalisateur Léo Pons ne s’entoure, désormais, que de…

Carte d'attribution des ATM ruminants au 1er janvier 2025 en Creuse.
Équarrissage : du nouveau en Creuse

Changement d’opérateur de collecte sur une partie de la Creuse à partir du 1er janvier 2025

Les candidats aux élections Chambre d'agriculture partent à la rencontre des agriculteurs dans les cantons.
Les candidats FDSEA et JA à la rencontre des agriculteurs

Depuis le 18 décembre et jusqu’à fin janvier, les candidats de la liste « JA FDSEA : Vous accompagner pour une agriculture…

Comment la salers part à la conquête de l’Est ?

Intergènes, la branche commerciale du Groupe salers évolution (GSE) intensifie ses échanges avec les pays de l’Est. La…

Prunet - Élisabeth Astier, une enfant de la commune aux destinées de L’Escarpidou

Depuis la rentrée, les enfants de l’école profitent de la cuisine d’Élisabeth Astier qui a repris le bar-restaurant communal.…

Michel Joux agriculteur dans l'Ain préside la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.
Après la polémique déclenchée par un agent de l'Office Français de la Biodiversité

Agriculteur dans l'Ain, et président de la Frsea Auvergne-Rhône-Alpes, Michel Joux fustige les propos tenus, mercredi 15…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière