Brebis et céréales, une complémentarité à étudier
Un atelier ovin complémentaire d’une activité céréalière, c’est possible et réalisable. C’est aussi un système qui présente des avantages.
Sur dix agneaux consommés en France, seul quatre sont élevés sur le territoire. La filière ovine est en quête d’éleveurs mais peu s’engagent sur cette voie. Pourtant, l’élevage se complète bien avec un atelier céréalier, maraîcher ou fruitier. Il permet de diversifier les ressources et de dégager un revenu supplémentaire non négligeable pour l’exploitation. Les brebis valorisent également les prairies difficiles d’accès ou de moindre qualité. Ces avantages, Alexandre Bernardo a su les saisir. L’atelier ovin a permis d’installer le jeune agriculteur à Nonette, dans le Gaec familial.
Une solution à l’installation
Malgré une surface de 150 ha et une production purement céréalière, le GAEC de Plaisir ne permettait pas de faire vivre à la fois Alexandre et son père, Joël Bernardo. Ne pouvant acquérir davantage de terres cultivables, les deux agriculteurs ont du réfléchir à diversifier leur activité. Avec plus de la moitié de leur surface en prairie, l’élevage s’est imposé. «Il fallait valoriser ces prés. J’aurais aimé des bovins allaitants mais je n’avais pas droit aux primes et les vaches laitières demandaient trop d’investissements financiers. Les moutons étaient la solution idéale » ex-plique Alexandre Bernardo. En effet, pour moins de 200 000 €, le jeune agriculteur a construit une bergerie et acheté un troupeau de 270 brebis Blanche du Massif central, permettant ainsi son installation en 2013.
L’organisation, ce n’est pas sorcier
« Nous avons diminué les surfaces en blé pour implanter de la luzerne. Avec le fumier en plus, nous avons considérablement réduit nos charges d’amendements. » C’est là qu’est le bon filon ! Les ateliers ovin et céréale se marient presque à la perfection. Tandis que l’un donne l’alimentation, le second offre de quoi entretenir la terre. Côté travail, les agriculteurs ont réussi à s’organiser sans pour autant négliger un atelier plus qu’un autre. Le système de trois agnelages en deux ans permet notamment d’alterner les pics de travaux sans qu’ils se chevauchent. « Le gros point fort de l’élevage ovin est la flexibilité. Les dates d’agnelages ont été fixées en fonction des interventions aux champs (moissons, semis, castration…). De plus, les brebis ne sont pas difficiles. Si elles mangent une heure plus tôt ou plus tard, elles ne s’en ressentent pas.»
Aujourd’hui, l’élevage du Gaec de Plaisir compte 380 brebis. Les quelque 700 agneaux nés et engraissés sur la ferme sont vendus en Label Rouge. Alexandre Bernardo estime que cet atelier soutiendra même la production céréalière les mauvaises années. « Nous n’avons pas encore atteint notre rythme de croisière pour l’affirmer mais je pense, qu’à terme, l’élevage se suffira à lui-même et apportera même un revenu supplémentaire à l’exploitation. C’est aussi pour cela que j’ai choisi la filière ovine. Depuis quelques années, elle se porte bien mieux et les prix se tiennent. Nous aurions été quelques décennies en arrière, je ne l’aurais probablement pas fait. »
Oviplan, un logiciel d’aide à la décision
Ce logiciel gratuit, intuitif et interactif est en accès libre sur le site www.idele.fr. Il permet à de futurs éleveurs d’avoir un premier chiffrage technique et économique des conséquences de la création d’un atelier ovin. A partir de questions simples, Oviplan permet à un candidat d’identifier un système de production ovin correspondant à ses objectifs et ses conditions d’installation. L’internaute affine ainsi son projet et peu ensuite approfondir sa recherche via une documentation à télécharger (fiches cas-types), des liens vers des sites spécialisés en installation ovine, et des adresses de spécialistes régionaux.