Bienvenue dans l’ère d’après… quotas
Les planteurs de la section de Bourdon de Cristal Union se sont réunis en assemblée générale, mercredi dernier, à Lempdes.
Si la campagne 2016 ne restera pas dans les annales, tant la météo capricieuse a amputé le rendement betteravier, c’est confiants dans la capacité de résistance et d’adaptation de leur coopérative, que les planteurs de Limagne abordent la campagne 2017. Une première campagne hors quotas, que le groupe Cristal Union a bien évidemment anticipée dans un contexte de marché sucrier plutôt porteur (voir par ailleurs). « 2017, c’est une nouvelle dynamique pour la betterave qui peut nous emmener loin », explique Olivier de Bohan, président de Cristal Union, présent à l’assemblée générale de la section de Bourdon, qui s’est tenue, mercredi dernier, à Lempdes. Cette année, 25% de surfaces supplémentaires ont été emblavés à l’échelle de la coopérative (146.000 ha au total). Parmi les 700 nouveaux coopérateurs, 37 sont installés dans le Puy-de-Dôme et l’Allier. La sole auvergnate a progressé de 700 hectares entre 2016 et 2017 pour atteindre 5.750 hectares.
Moins de sucre, mais de meilleure qualité
Côté usine, lors de la campagne 2016, 3.834 tonnes de betteraves ont été traitées en moyenne chaque jour, sur une durée relativement courte de 95 jours. Si le tonnage de sucre (54.164) est en retrait, la qualité est au rendez-vous. « Nous avons amélioré le pressage des pulpes, et obtenu une meilleure régularité de matière sèche, passant de 25 à 27% », explique Stéphane Brunel, le directeur de l’usine Bourdon. Au final, ce sont des gains de sucre et une optimisation énergétique. Sur la consommation d’eau, le site d’Aulnat a également bien progressé : « On est passé de 500 litres/tonne de betteraves à 25 litres la tonne. Une diminution drastique sans laquelle l’augmentation des surfaces aurait été inenvisageable à moins d’investir dans de nouveaux bassins », se félicite Gilles Berthonnèche, président de la section de Bourdon. Cette année, l’usine va poursuivre ses travaux d’économie d’énergie notamment sur les échangeurs et les circuits de vapeur. « Notre objectif est de réduire les coûts de fabrication pour atteindre les performances des autres usines du groupe », estime le directeur. Des travaux sur l’atelier de diffusion et le décanteur seront conduits dans les mois à venir, tandis qu’un changement de technologie pour l’atelier d’épuration devrait intervenir à l’horizon 2018.
Chimie verte : Bourdon site pilote
Enfin, Bourdon est devenue, en mars dernier, site pilote en matière de chimie verte. En effet, l’usine héberge la technologie de valorisation des coproduits de la startup clermontoise Afyren. Grâce à la technologie Afynerie®, permettant une valorisation directe de la biomasse non-alimentaire (déchets) pour la production de biomolécules d’intérêt énergétique et chimique, cette startup propose une alternative au pétrosourcé et à l’utilisation de la biomasse alimentaire. L’installation testée à Bourdon, détient une capacité de production de plusieurs centaines de kg d’acides par an, élaborés à partir de résidus provenant de Cristal Union : pulpe surpressée et mélasses de betteraves sucrières entre autres. « C’est un nouveau débouché, même si en matière de pulpe, nous conserverons la priorité à l’élevage », insiste toutefois, Olivier de Bohan. « La mise en service du pilote ouvre la possibilité d’une collaboration approfondie avec Afyren », explique Xavier Astolfi, directeur Général adjoint de Cristal Union. La collaboration avec cette startup est le fruit d’un cheminement au sein du groupe pour trouver des débouchés dans la chimie du végétal pour les coproduits. La coopérative agricole a récemment multiplié les projets dans ce domaine. Par exemple, elle s’est associée à
l’Italien Bio-on pour industrialiser une unité de production de PHA en 2015. « Cette coentreprise B-plastic vise à développer un emballage plastique issu de la biomasse et biodégradable», ajoute Xavier Astolfi (Cristal Union). Le projet Afyren, fort d’un plan de développement respecté jusqu’à aujourd’hui, s’inscrit donc pleinement dans cette stratégie de diversification.
40 hectares resemés en raison du gel
Du 20 au 29 avril, l’Auvergne a été confrontée à un épisode de gel significatif. Plusieurs matinées successives, les températures sont descendues en-dessous de -5° C sur certains secteurs. De quoi altérer sérieusement les jeunes plants de betteraves.
« 40 hectares ont été ressemés, et sur 200 hectares environ, nous avons constaté des pertes de population importantes», explique Gilles Berthonnèche. Depuis, la Limagne a été copieusement arrosée : 150 millimètres cumulés entre fin avril et le 10 mai. Les plantes sont donc globalement bien développées.