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Elevage ovin
Bien plus qu’une journée de débat…

La coopérative Copagno a réuni ses éleveurs dans le cadre de son assemblée générale annuelle. L’occasion de réaffirmer les positions de chacun quant à l’avenir de la filière.

La coopérative Copagno a tenu son assemblée générale annuelle le 16 mai dernier à Aydat dans le Puy-de-Dôme. L’occasion pour les éleveurs d’établir le bilan de l’année 2012 mais aussi et surtout d’évoquer l’avenir de la filière.

Les producteurs restent inquiets et quelque peu désarmés face au contexte actuel et à une forte concurrence sur le marché mondial. La demande d’agneau français ne cesse d’augmenter mais les éleveurs sont de moins en moins nombreux. Pourtant, les signes officiels de qualité dans lesquels la production s’est fortement engagée depuis plus de 20 ans, tirent les prix vers le haut. Une rémunération supplémentaire qui permet aux éleveurs de dire haut et fort qu’aujourd’hui ils vivent de leur métier.

 

Un bilan positif

C’est dans une ambiance bon- enfant que s’est ouverte cette assemblée générale. Le bilan d’activité de la coopérative est positif avec un chiffre d’affaires 2012 en augmentation par rapport à 2011. « La situation globale de notre coopérative s’améliore. Nous ressentons ce changement dans nos exploitations même si les coûts de production de nos ovins ont été grevés par l’augmentation des intrants. Néanmoins, cette situation positive ne doit pas occulter les difficultés que nous rencontrons. Nous ne devons pas perdre de vue qu’aujourd’hui il faut installer des jeunes et poursuivre le développement de nos bergeries » explique Paul Bony, président de Copagno. Un développement devenu possible grâce aux signes officiels de qualité (SOQ) dans lesquels la filière ovine est engagée depuis plus de vingt ans.

Des SOQ pour continuer

Aujourd’hui au niveau national, près de 3 280 éleveurs sont engagés sous IGP (Indication Géographique Protégée). Vient ensuite le Label Rouge avec 2 980 producteurs ; et 2 120 bergers vendent des animaux sous les deux labels. L’élevage biologique rassemble quant à lui près de 930 éleveurs.

Des signes officiels de qualité qui ont permis de faire grimper les prix. «Les signes de qualité nous ouvrent de bons débouchés. Nous essayons d’encourager autant que possible les éleveurs à aller vers cette production surtout en Label Rouge Pays d’Oc. Le cahier des charges, le réseau de distribution, tout dans cette démarche qualité est adapté à l’élevage ovin» témoigne Gilles Duhut, président de la coopérative Terre d’Ovin. Un label créé il y a 20 ans par les producteurs qui ont donc une place importante dans les négociations avec les distributeurs. Néanmoins, comme le souligne Jean-Pierre Arcoutel, président de la coopérative Capel Ovin (Midi-Pyrénées et Limousin), ce n’est pas le cas avec tous les signes de qualité notamment avec l’EQC (Engagement Qualité Carrefour ): «Certes, Carrefour a été le premier à s’engager sur ce terrain et cela a fonctionné. Malheureusement, maintenant tout le monde s’aventure dans cette démarche, ce qui engendre des problèmes de négociation des prix avec les distributeurs.»

 

La crainte de la standardisation d’une image

Durant 20 ans, les producteurs ovins ont œuvré pour redorer l’agneau français et le démarquer de la Nouvelle-Zélande. Et ils ont réussi grâce aux différents labels. Seulement, les distributeurs demandent maintenant de l’agneau standard. Une viande, qui selon les professionnels, va bénéficier de l’image bâtit avec l’aide des SOQ et qui pourrait être détournée afin de faire baisser les prix. « Pendant plus de 20 ans, nous avons travaillé l’image de l’agneau français avec les SOQ. Aujourd’hui, du fait de la pénurie de viande ovine, les GMS veulent du cœur de gamme. Une viande standard sur laquelle ils estampilleraient le sigle VOF (viande ovine française). Nous craignons qu’ils utilisent ce sigle comme un prétexte pour faire baisser les prix en faisant croire aux consommateurs qu’à partir du moment où la viande est d’origine française elle est de qualité. Dans ce cas- là, comment justifier alors la différence de prix avec un Label Rouge? Nous restons donc prudents vis-à-vis de l’utilisation de ce sigle » explique Paul Bony.

La transmission en panne

L’inquiétude des acteurs de la filière persiste au sujet de l’installation.

Depuis plusieurs années, Copagno rencontre une diminution du nombre d’adhérents. Il s’agit pour beaucoup de départs à la retraite ou de cessations d’activité non remplacés par l’installation de jeunes. « Le coût de la transmission des exploitations ovines reste élevé autant pour les jeunes que les retraités » indique Paul Bony

Les différentes campagnes de communication menées en lien avec la FNO(1) pour promouvoir le métier se poursuivent.

La coopérative est elle-même actrice de différentes manifestations. « Nous multiplions les démonstrations sur les exploitations nouvellement installées pour montrer aux jeunes qu’en mouton aussi nous avons des outils modernes.» Ainsi par exemple, nombre de producteurs investissent aujourd’hui dans l’identification électronique et la sélection génétique. A l’image de Camille Lassalas, jeune éleveur installé en 2010 sur le Gaec de ses parents à Beaune-Le-Chaud dans le Puy-de-Dôme. Il a entamé une démarche génétique avec l’UPRA Rava. Le berger est également engagé dans une démarche qualité Label Rouge des Pays d’Oc et EQC (Engagement Qualité Carrefour). La journée s’est donc clôturée sur son exploitation avec différents ateliers techniques et un buffet des producteurs d’Accueil à la Ferme.

(1) Fédération Nationale Ovine

Paul Bony

Pour le président de Copagno : « Nous devons montrer aux jeunes qu’en mouton aussi nous avons

des outils modernes qui facilitent le travail quotidien. »

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