Aller au contenu principal

Atterrissage sur les marchés mondiaux

Après la flambée des cours au printemps 2022, l'heure est à la détente des prix sur les principaux composants de l'alimentation animale, analyse Jean-Luc Doneys, directeur agrodistribution du groupe Altitude.

Après la flambée des cours au printemps 2022, l'heure est à la détente des prix sur les principaux composants de l'alimentation animale, analyse Jean-Luc Doneys, directeur agrodistribution du groupe Altitude.
Après la flambée des cours au printemps 2022, l'heure est à la détente des prix sur les principaux composants de l'alimentation animale, analyse Jean-Luc Doneys, directeur agrodistribution du groupe Altitude.
© Patricia Olivieri

Quelle est aujourd'hui la situation sur le marché de l'alimentation animale ?
On est très clairement sur une détente des cours des matières premières destinées à l'alimentation animale. On est sur une phase d'atterrissage depuis la fin du printemps qui s'est confirmée avec la moisson de céréales. Et on est revenu sur des cours de matières premières, en particulier sur les céréales, équivalents à ceux d'avant la guerre en Ukraine, c'est-à-dire autour de 220 EUR/t pour le blé alors qu'on a pu monter au-delà des 350 EUR/t, même si aucun fabricant d'aliment n'a acheté à ce prix-là du fait d'un phénomène de lissage en permanence.

Est-ce le seul fait d'une moisson très satisfaisante ?
Il y a en fait trois, voire quatre, raisons. La première, c'est que la flambée qu'on a subie a été essentiellement spéculative. À aucun moment, on n'a couru le risque physique de manquer de céréales dans le monde. On a eu un risque psychologique mais les flux d'échanges ont été relativement normaux. Toute la construction qui s'est faite autour de l'export à partir de la zone de la mer Noire ne représentait, en fait, qu'une faible part du marché mondial.
La deuxième raison tient au fait que le monde a engrangé une très belle récolte de céréales en 2023, mais avec un phénomène structurel qui s'est confirmé : la Russie n'a cessé de développer sa production de céréales, qui devient le premier exportateur mondial. En 2022, malgré la guerre, et en 2023, la Russie a fait exploser ses compteurs d'exportations. C'est lié au changement climatique, et au fait qu'on exploite des terres jusqu'alors inexploitées avec des techniques très modernes. Dans les autres bassins du monde, on n'a pas eu de problème particulier sur ce tour de cadran, même en Europe de l'ouest, à part l'Espagne, on a plutôt eu une belle récolte, y compris en France.

Quid de la demande mondiale ?
C'est le troisième élément : la demande chinoise est plutôt calme, la Chine ayant moins de croissance que les années antérieures, elle tire moins sur les marchés, on retrouve donc des disponibilités.

Et le quatrième phénomène ?
Ce sont les aléas climatiques : même si la baisse des cours est plutôt durable et qu'on sent qu'on va passer un hiver tranquille, on n'est pas à l'abri que sur le cycle suivant, il se passe quelque chose, avec l'alternance des phénomènes El Niño et La Niña. Cette année on va avoir El Niño, qui fait plutôt de l'humidité en Amérique et du sec en Australie, par exemple.

Mêmes tendances sur les autres composants de l'alimentation animale ?
Sur les tourteaux, on a aussi un atterrissage, certes moins rapide que sur les céréales : on a plutôt eu de bonnes productions, en particulier de soja en Amérique-du-sud, à part l'Argentine, mais qui a été compensé par le Brésil qui a battu son record. Les États-Unis ont eu une bonne récolte aussi. En revanche, sur le bloc cellulosique (luzerne, pulpe de betterave...), la baisse des cours a été moindre car ces matières premières doivent être séchées ou déshydratées : la flambée du coût de l'énergie a limité la baisse.
Enfin, il y a une composante qu'ont subie de plein fouet les fabricants d'aliments : l'énergie et les carburants. Il y a une forte inflation sur nos coûts de transport, qu'on paie deux fois dans notre métier : pour les amener chez nous, puis les livrer aux agriculteurs. En deux ans, c'est pratiquement du + 20 % sur le transport et sur les coûts de fabrication

Les plus lus

Les associés du Gaec de la Cartalade avec Emmanuel Grange de chez DeLaval devant les 3 robots fraichement installés.
3 robots de traite nouvelle génération pour gagner en souplesse de travail

À Mercoeur, les 5 associés du Gaec de la Cartalade ont fait le choix de traire un troupeau de 150 vaches montbéliardes à…

nombreuses personnes autour d'un robot de traite.
Robot et pâturage : mission possible !

Le robot de traite ne rime pas forcément avec stabulation intégrale. À Vic-sur-Cère, éleveurs et techniciens ont partagé…

vaches de races limousines dans un pré.
Aide au vêlage : 200 € par vêlage financés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Destinée à encourager la recapitalisation du cheptel bovin viande dans la région, cette aide au vêlage ouvrira à partir de…

“Je veux pouvoir aller aux vaches en baskets !”

Chez les Noyer, à Saint-Martin-Cantalès, on ne lésine pas avec la propreté des vaches, de la stabulation et de la salle de…

vaches charolaises dans un pré.
Provision élevage : Comment les éleveurs peuvent bénéficier de cette mesure fiscale obtenue par le syndicalisme FNSEA-JA ?

La nouvelle provision élevage, déductible du résultat imposable, peut permettre aux éleveurs bovins d’économiser, dans les…

Dissolution de Gaec : quand les associés ne font plus société

Le nombre de dissolutions de Gaec pour cause de mésentente est en légère augmentation. S’ils font parler, ces cas restent…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière