Assemblée générale d'Élovel : le loup au coeur des préoccupations des éleveurs
Vendredi 16 décembre, à Rieutort-de-Randon, a eu lieu l'assemblée générale d'Élovel. L'occasion pour les producteurs de revenir sur les moments structurants de la filière en 2022, et surtout d'évoquer la prédation constante du loup avec le député Pierre Morel-à-l'Huissier et le préfet Philippe Castanet.
Vendredi 16 décembre, dans la salle de la maison de pays de Rieutort-de-Randon, les éleveurs ovins producteurs de la filière Élovel s'étaient réunis pour leur assemblée générale annuelle. L'occasion d'échanger avec le député Pierre Morel-à-l'Huissier, puis avec le préfet Philippe Castanet sur le sujet préoccupant du loup. « Les éleveurs et les préfets sont à bout », a répété Pierre Morel-à-l'Huissier ; il a expliqué avoir déposé une proposition de loi visant à « faciliter les pouvoirs de police du préfet face aux prédations d'espèces animales protégées ». Le texte propose de confier aux préfectures la création d'un « schéma de protection départemental contre les prédateurs ». En cas de danger, ce schéma autoriserait notamment les préfets à prendre « par arrêté toutes les mesures nécessaires pour faire cesser le danger, y compris l'abattage d'animaux protégés ». La loi pourrait être défendue avant la niche parlementaire du groupe du député, prévue au printemps, alors que vingt-quatre autres députés et sénateurs issus des rangs des Républicains, du PS, du Centre ou même des communistes se joignent à lui pour préparer une action juridique sur le loup. Les plaintes auprès de la Cour de justice de la République, a précisé Pierre Morel-à-l'Huissier, pourraient même être déposées dès la mi-janvier contre Marc Fesneau et Christophe Béchu.
« Les éleveurs ovins sont au premier rang des victimes, et nous avons atteint un record historique de prédations sur la Lozère », a souligné Olivier Maurin, président de la filière Élovel, très remonté sur le sujet. « Nous sommes dans une situation totalement insupportable et face à un mur », a-t-il dénoncé, rappelant qu'un tiers des éleveurs d'Élovel « sont victimes de cette prédation ». Pour le président d'Élovel, cette situation ne peut plus durer : « je vois l'impact de la prédation tous les jours, je crains la détresse humaine engendrée : l'État doit prendre ses responsabilités, on ne va pas se laisser massacrer comme ça ! » Des échanges qui ont renforcé la conviction du député qu'il était temps d'agir sur la question. Dans la salle, les éleveurs approuvent, rappelant que les exploitations lozériennes, en mode extensif, ne sont pas protégeables : « c'est facile de dire qu'il faut se protéger ; de nous imposer des mesures de protection, mais un Patou, ça ne s'achète pas comme une bouteille de coca ! Faut s'en occuper et l'élever après, c'est du boulot », ont pointé les éleveurs auprès du député.